Elle se sentait légère. Un sentiment de bonheur l'envahissait, et de ce bonheur-là été née une légèreté sans faille, sans aucune rupture. Les cheveux en bataille, et une serviette nouée autour de son corps, elle se dirigea prudemment vers sa destination tant adulée. Des mèches éparpillé sur ses frêles épaules, elle courrait dans les couloirs déserts de l'établissement. Croiser quelqu'un, dans cette tenue, serait peu fortuit pour elle. D'autant plus que cette dite personne pourrait être n'importe qui. Elle frissonna à cette idée et préféra secouer la tête et continuer son périple. Trottinant donc vers la porte de la salle de bains, elle s'engouffra dans cette pièce. Paisiblement, elle enleva sa serviette et laissa à la vue de la lumière son corps. Elle portait un somptueux Bikini noir, mettant en valeur la pâleur de sa peau. Son ventre doux portait une très légère marque de musculature, à peine visible. Ses yeux bleus semblaient pétiller de joie, et sa chevelure briller de mille feux. Le haut de son maillot avait du mal à contenir sa poitrine, trop imposante pour rentrer pleinement dans les cases de ce soutient gorge. Elle avança et rabattit ses cheveux derrière ses épaules. Elle s'arrêta quelques instants, guettant le moindre bruit suspect. Personne, après tout, peu d'adolescents prennent le bain à cette heure-ci. Elle soupira de soulagement, et se dirigea avec une pointe d'impatiente vers le hammam. Appelé plus communément et à juste titre jacuzzi dans cet établissement. Elle n'y était jamais allée, et était assez impatiente de pouvoir s'y baigner et plonger dans l'eau bouillante. Elle sentait d'ors et déjà l'odeur si familière de la piscine, et se pressa un peu plus, car le froid commençait à prendre du terrain sur sa chaleur corporelle. Des courants d'air semblaient avoir réussi à se frayer un chemin dans cette pièce pourtant havre de chaleur et de bien-être. Prestement, elle se doucha publiquement et pudiquement. Aucun autre bruit que celui de l'eau s'écoulant sur sa peau ne se faisait entendre. Elle profita de ce cours instant de plaisir. Une épaisse brume de chaleur s'échappait de l'eau bouillante, et en quelques minutes, la pièce fut troublée par cette fumée transparente. Elle poussa un soupir, et ferma expressément les robinets. Elle noua à nouveau sa serviette et cacha ses formes au reste du monde. Elle se sentait étrangement paisible dans cette pièce. Le bruit de ses pas contre le carrelage se mêlait au son de l'écoulement de l'eau. Elle regarda derrière elle, et ne vit personne. Soupirant à nouveau, elle poussa la porte. Devant elle s'étendait un petit bassin, dont s'échappait des volutes de fumées blanchâtres et transparentes. Elle posa sa serviette sur un des bains, et alla rapidement se mouiller dans le jacuzzi. Elle était enfin dans son havre de paix. Elle regarda la petite horloge à côté d'elle : 21.02. Il ne tardera pas. Il viendra et elle le savait. Elle ferma les yeux et se laissa bercer par la douce mélodie de l'eau s'égouttant des robinets de la salle de bains.

Elle était bien. Les yeux mi-clos, elle regardait l'eau s'agitait lentement devant elle. Elle secouait ses bras dans l'eau, provoquant de petites vagues allant mourir en se jetant misérablement contre les parois du jacuzzi. L'eau lui arrivait au niveau du menton, et elle respirait de manière assez inaudible. Tout était flou autour d'elle, et seules les volutes de fumées transparentes étaient encore visibles pour ses iris bleutés. Soudain, elle arrêta de respirer, et écarquilla ses douces prunelles. Elle entendit le bruit d'un martèlement sur le sol. Des pas, quelqu'un avançait rapidement vers la dite pièce. Elle enfouit un peu plus son corps dans l'eau, ne laissant dépassait que la partie supérieure de sa tête. Bien que la buée avoisinante lui empêchât d'avoir pleinement possession, elle scrutait avec attention la porte devant elle, guettant lorsque cette porte sera poussé et que cet inconnu s'engouffre dans le jacuzzi. Elle se souvint, trop tard malheureusement, que dans la tenue dans laquelle elle était, mieux vaudrait-il pour elle que ce soit une femme. Son maillot de bain avait du mal à contenir ses formes généreuses, et un mal-être vint bientôt s'installer en elle. Son cœur battait à vive allure, et il tambourinait contre sa poitrine. Puis, il entra finalement dans la pièce. Lui, cet étrange homme qu'elle avait vue à mainte reprise.Lieven ... Murmura-t-elle. Sans même s'en rendre compte, elle se mit étrangement à regarder son corps. Même si ce dernier était assez petit pour une personne de la gente masculine, ses muscles étaient parfaitement visibles. Il semblait fort, et devait s'entraîner d'arrache pied pour avoir un tel corps d'Apollon. Elle-même pratiquait des sports de combat, et c'était l'unique chose qui empêchait la nourriture qu'elle ingurgitait d'épouser ses formes et la faire prendre du poids. Elle sentit son cœur battre un peu plus fort, et son estomac faire des étincelles quand il regarda dans sa direction. Ses iris croisèrent les siennes et tout bascula. Elle se sentait bien, et semblait au paradis. Une parade de mille instruments venait jouer au creux de son oreille. Elle n'avait pas de sourire idiot à son visage, mais son esprit lui était bel et bien sous l'influence du beau jeune homme. Elle frissonna quand elle le vit entrer dans l'eau chaude, et se plonger dedans si rapidement, si élégamment. Ses cheveux noir ébène semblaient danser alors qu'ils étaient ballottés par le courant brûlant de l'eau. Ses cheveux blonds, eux aussi était plus ou moins entraîné par le courant, même s'ils restaient indéniablement accrochés à son crâne. Bien s'il ne lui prêtait pas une seule once d'attention, elle ne voyait que lui. Mais, la réalité est cruelle certaine fois. Elle se rendit immédiatement compte qu'il n'était guère intéressé par notre jeune blondinette. Elle soupira longuement et se laisse reposer. Pourtant, la chaleur commençait à l'imprégner malheureusement un peu trop. Sans même s'en rendre compte, elle remonta le haut de son corps à la surface, et se contenta d'observer les dédales sur le plafond en chantant smells like then spirit de Nirvana.

Elle sentait son regard la transperçait. Pourtant, elle n'arrêta point sa chanson, continuant cette douce mélodie se fondant dans le bruit de l'eau s'écoulant sur le carrelage. La lumière éclairée avec assiduité, ses longues mèches blondes qui à présent s'ondulait pour devenir des boucles le long de ses hanches. Elle n'osait pas le regarder. Sinon, elle savait qu'elle ne pourrait détacher son regard du siens. Elle serait comme dépendante de son regard, de ses prunelles. Alors, elle préféra regarder les volutes de fumée venir se fracasser contre le plafond pour mourir contre ses parois. Elle continuait de chanter, plus siffloter l'air de cette si douce mélodie. L'eau venait se heurter à son corps encore humidifié par son bain dans cette eau brûlante. Il était évident que la bâtisse entière était endormie profondément, et que les seules âmes n'étant pas encore tombés dans le monde des songes étaient ces deux jeunes gens. Alors, elle préféra regarder les volutes de fumée venir se fracasser contre le plafond pour mourir contre ses parois. Elle ne pouvait attendre indéfiniment, et à mesure qu'elle réfléchissait à une quelconque façon d'aborder le jeune homme, son cœur martelait un peu plus ardemment sa poitrine. Elle se sentait toute chose, et c'était étrange, car habituellement, le stress ne pouvait parvenir à fracasser les parois de sa non prise au sérieux des choses. Pourtant, cette fois-ci, un sentiment étrange était venu la prendre aux tripes, et ne voulait plus la lâcher.


« Lieven ? »

Elle avait prononcé cet unique mot de façon claire, et sans tremblement. Elle s'en surprit elle-même d'ailleurs, cette aptitude à ne jamais faire paraître ses sentiments. Elle s'en félicita, c'était fort pratique dans des situations telles que celle-ci. A présent, elle le regardait. Bien que son corps fût immergé sous l'eau, elle ne pouvait que contempler la douceur des traits de son visage. Ses prunelles étaient sublimes, et comme elle l'avait prédis, elle eût bien du mal à détacher son regard du siens, tant ses iris demandaient de s'abreuver encore et toujours de cette si délicate vision. Son sourire bienveillant se transformant en un de ces sourires chaleureux, et agrémenté d'un rire fort sympathique. Elle se déplaça lentement et alla se positionner à côté de ce personnage. Bien qu'une faible distance les séparât, ils étaient à présent côte à côte, et donc plus apte à parler.


« Toi non plus hein ? Tu n'arrives pas à dormir ? »

Elle avait prononcé ses mots dans un souffle, sans le regarder. Elle fixait le mur, et son cœur battait un peu plus vite contre sa poitrine. Son fabuleux corps était à sa vue, bien que ce ne fût nullement son attention. Elle ne s'était même pas rendu compte qu'il l'avait reluquée, mais qu'importe, elle voulait juste entendre sa voix. Sentir son odeur. Être serrée dans ses bras.

« Malheureusement, je n'arrive pas à trouver le sommeil. »

Il avait prononcé ces mots si brusquement qu'elle sursauta et oscilla quelques instants. Sa voix rauque et grave l'avait surprise, mais cela ne faisait que renforcer son côté masculin qu'elle aimait tant chez lui. Elle voulait tant le regarder, le dévorer du regard, mais elle retint. Ne désirant point passer pour une folle à son égard. Elle battait légèrement des pieds dans l'eau, provoquant de petites vaguelettes allant s'écraser contre les parois. La chaleur se dégageant du jacuzzi devenait plus faible, sans doute était-ce car son corps n'était-il pas au complet dans cette eau si chaude ? Qu'importe, elle s'enfonça un peu plus dans l'eau, ne laissait émerger que sa poitrine et son visage. Ses yeux parcoururent longuement l'eau terne et dont s'échappait ses mêmes volutes de fumée, pourtant ces dernières semblaient avoir doublé en intensité. La chaleur sembla augmenter, et bientôt, le rouge lui monta légèrement aux joues, redonnant une impression de vitalité sur sa peau de porcelaine.


« Saloperie de douleur ... »

Elle sursauta à ces mots. Son regard vacilla et elle plongea à nouveau ses prunelles bleutées dans ses iris grisâtres. Son cœur tambourina un peu plus dans sa poitrine, et elle eut du mal à avaler sa salive. Il semblait mal. Et se fût soudain, elle eut l'impression de partager sa douleur. Son mal-être. Il fit une drôle de tête. Ses traits avaient formé une étrange moue, qui ne présageait rien de bon quant à sa santé physique. Une partie d'elle s'inquiéta pour le jeune homme, et elle eut l'impression que son organe vital allait céder sous le poids de la pression.


« Elijaa »

Un murmure. Un murmure qui lui procura un intense frisson dans tout son corps. Sa voix était si envoûte, qu'elle crût s'évanouir pendant un court instant. Elle tourna la tête légèrement, elle le regarda à nouveau droit dans les yeux, et sentit son cœur exploser dans sa poitrine. Son visage, il était si proche du siens. Elle pouvait sentir sa respiration, son souffle chaud contre son visage. Elle ne rougit point, elle ne rougit jamais, mais ce fut l'effet d'un véritable coup de poignard dans le cœur. Elle flottait à présent dans le ciel, avec l'oxyde de sentiments qui l'habitaient en ce moment-là son petit esprit. Quand leurs prunelles se croisèrent, ce dernier détourna les yeux aussitôt. Comme honteux de ce qu'il venait de faire. Au fond d'elle, quelque chose se brisa. Un immense vide, rien d'autre qu'un unique et immense en vide en elle. Consternant.


« Rester dans une eau à très forte température est déconseillé, tu devrais rentrer dans ta chambre et dormir. »

Elle sourit en son for intérieur, ça lui ressemblait bien. Elle secoua la tête, mais ne changea pas pour autant de position. Un soupir mélangé à un rire presque inaudible s'échappa de ses lèvres. Son cœur battait un peu plus vite dans sa poitrine, toujours plus vite. Elle vit du rouge sur ses joues, et son inquiétude quant à sa douleur revint aussitôt.


« Je n'ai pas besoin de tes conseils, je suis très bien là où je suis. Par contre, toi ta douleur ne semble pas s'atténuer. Tu es sûr que ça va ? »

Lui répondit - elle dans un murmure arrogant et monotone. Elle savait très bien qu'il était trop fier pour répondre que tout allait bien. Alors sans crier gare, elle rapprocha son visage du siens. A présent, elle pouvait sentir son souffle chaud contre son cou. Elle prit sa tête dans ses paumes, et le forçat à la regarder droit dans les yeux. Une de ses mains remonta son crâne et s'arrêta sur son front. Chaud. Mais pas assez pour s'inquiéter. Elle soupira de soulagement, et lui sourit à nouveau. Ses mains toujours sur ses joues, elle lui dit en chuchotant dans le creux de son oreille.


« Tout va bien, tu n'es pas souffrant. »

Elle se sentait mieux, soulagée de savoir qu'il n'était pas en danger. Elle se retira doucement deux creux de son oreille, et enleva une main qui alla se positionner au sol pour l'aider à se tenir. Son autre main quant à elle, était toujours sur la joue du jeune homme.