Cela n'arrivait pas souvent, mais de temps en temps, Liam se faisait sévèrement péter la gueule en bonne et due forme. La dernière fois, c'était à Foranmar. Quatre gars éméchés qui cherchaient la merde à tout le monde. Certains se défilaient, et Liam fut arrivé. Sourire aux lèvres, il demandait si ces quatre tantes voulaient s'adonner aux plaisirs de la chair avec lui. La pluie avait effacé le sang qui coulait du caniveau jusque dans les égouts. Aujourd'hui aussi. On aurait pu croire qu'il s'était fait charcuter par un psychopathe mais en réalité, il avait échangé une joute verbale avec son insecte, et c'est l'insecte qui avait gagné. Ils s'étaient battus et la brute s'était barré, certainement pour aller violer des chatons par la suite.
Maintenant, il ne restait plus qu'à panser les plaies. Quelques entailles sur les bras, rien de bien méchant. Néanmoins, ça pissait sur le sol de l'académie, genre violent. Je n'aimerais pas être la femme de ménage qui allait s'amuser à tout nettoyer. Sa route fut courte jusqu'à l'infirmerie, il avait repéré la porte dès son arrivée, se disant qu'il était très sage de se souvenir de la route pour y aller. Pertinemment, il savait que c'était un casse-cou qui cherchait la merde et qui passait beaucoup de temps à la trouver. Une fois arrivé devant la porte, il toquait. Une fois, puis deux, puis trois. Aucune réponse. Fort heureusement il avait toujours sur lui de quoi crocheter une serrure. En vue de la porte, il pouvait l'ouvrir facilement avec des techniques de raclage aussi simplistes que viser la cuvette des WC. Contrairement aux films, il fallait plus de trois secondes pour forcer une serrure. Une vingtaine de secondes avait suffit à Liam qui à présent, pénétrait par effraction dans l’infirmerie. Refermant bien la porte derrière lui. Bien évidemment, il y avait des gouttes de sang qui coulaient un peu partout et s'étaient étrangement arrêté devant la porte. N'importe quelle personne aurait pu comprendre qu'il était à l'intérieur. C'était pas très malin, mais là n'était pas la question. Il avait besoin de soins, et comptait se les procurer lui-même.
Fouillant les armoires, il fini par trouver ce qu'il cherchait. Eau oxygénée pour nettoyer, fil et aiguille pour refermer les ouvertures, et... Oh ?! Une bouteille de Bourbon "Four Roses". Sérieusement ? Un sourcil s'était légèrement arqué suite à la trouvaille. Qu'est-ce que ça foutait là ? Il déposait la bouteille sur le petit lit, tirait du papier pour recouvrir le lit et éviter de le tâcher, ramenait un guéridon métallique pour entreposer tout ce qu'il avait besoin. Et c'est parti. Étape un : nettoyer la plaie. Done ! Étape deux : Boire un coup. Il senti ses poils s'hérisser dans toute l'échine de son dos. Done. Étape trois : La couture. De fil en aiguille, son avancée était remarquable. A croire qu'il avait fait ça toute sa vie. Le tout était d'y aller franco et ne pas faire la chochotte, ce qu'il savait très bien faire. L'habitude de s'en prendre plein la gueule. Il entendit des clés, l'infirmier ou l'infirmière allait rentrer. Il s'en tapait le cul par terre. Il continuait à panser ses deux bras, cousant chaque entaille créée par l'insecte.
« Rah c'est dommage... Si j'avais su que l'infirmière était aussi sexy, j'aurais attendu devant la porte en me vidant de mon sang pour vous laisser le plaisir de me charcuter les bras et me triturer un peu. Non je déconnes ! Bon. Je suppose que là, c'est le moment où je vais en prendre plein la gueule ? Allez y, je vous en prie. Faites ! »
Dernière édition par Liam Ziegler le Ven 10 Avr - 1:19, édité 1 fois
Alexia Van Sorhen
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Sujet: Re: Routine ▲ Dr Sorhen Sam 4 Avr - 23:45
La journée précédente avait été rude. Je m’étais d’ailleurs accordée un peu de repos pour la matinée. N’ayant pas envie de me lever et d’aller me prendre la tête avec la paperasse dans le bureau, mon corps restait allongé sur le lit douillet que l’académie m’avait procuré. J’allumais la télévision afin de suivre une émission un peu idiote sur les bords : Lippoutou, Fashion Pokémon. La télécommande vint se poser sur le bord de la table, à portée de main au cas où la nullité dans l’écran me montait à la tête. Le son était tellement bas… c’était juste pour un bruit de fond en fait. La course dans la grotte, le sauvetage du nez d’un élève, les captures à répétition… J’arrivais à ma limite et j’avais vraiment envie de prendre une journée pour moi. Seulement, je ne pouvais prendre du repos seulement le week-end et encore. Tant pis, j’allais passer à un moment à l’infirmerie pour poser un mot comme quoi je serais certainement absente aujourd’hui. Mais pour l’instant, je comptais bien rester allongée autant de temps que possible. Si quelqu’un avait besoin de soin, il viendrait frapper à ma porte de chambre. Ce n’était pas interdit à ce que je sache.
Les sottises à l’écran m’exaspéraient, je passais donc à autre chose. Des combats de Pokémons en arène… Non, j’en avais légèrement assez en réalité. Une série à l’eau de rose ? Quelle horreur… Je finissais par me lever déçue des conneries que les humains avaient inventés pour nous divertir. En pantoufle, je me dirigeais vers la salle de bain dans laquelle régnait Athuma en maître. Il avait fichu de l’eau partout pour s’amuser, en même temps… A part la baignoire, je ne voyais pas d’autre endroit pour se tremper. Super, j’allais devoir passer la serpillère pour éponger toutes ces bêtises. Comment commencer la journée en beauté ? Demandez à votre Hypocéan de transformer votre salle de bain en piscine municipale…
‘Nan mais y a un truc qui tourne pas rond chez toi, réellement. Si seulement tu pouvais comprendre rien qu’un seul mot, ça m’aiderait vraiment. T’as l’air vraiment cloche comme Pokémon.’
Il continuait de me fixer avec ses yeux globuleux, sans piger un traitre mot de ce que je lui racontais. Je le sortais de l’eau avant que ma chambre ne devienne l’océan et le fît retourner dans sa PokeBall. Pendant ce temps là, Roket était grimpé sur le lit pour éviter de se mouiller. Evidemment, un Pokémon aussi chaud que la braise n’aimait pas vraiment ce liquide. Une fois que tout fût nettoyé, j’emmenais la troupe avec moi afin d’aller à l’infirmerie poser ce mot. C’était sans compter sur le culot d’un certain élève… Arrivée devant mon antre, je remarquais les gouttes de sang légèrement frais sur le pas de la porte. Je tendais l’oreille afin de savoir si quelqu’un était à l’intérieur mais les salles étaient tellement bien insonorisées que je ne pouvais pas le savoir. J’ouvrais la porte délicatement pour surprendre celui qui avait osé entrer sans ma permission, rangeant mes clés inutiles dans ma poche. Devant moi, un jeune homme aux cheveux blancs entrain de panser des blessures ensanglantés. Il ne fût pas surpris de mon arrivée et me souhaitais même de l’enguirlander pour ce qu’il avait fait.
‘Eh bien. C’est qu’on ne manque pas de culot à ce que je vois. Comment es-tu rentré ?’
Les fils ainsi que les aiguilles m’indiquaient qu’il venait de se recoudre sans aide. La bouteille de bourbon que je gardais soigneusement dans mon placard était sur le lit, le bouchon à côté. Il avait osé taper dedans ? Vous rigolez j’espère ! Il fallait que je reste calme, et que je m’occupe d’abord des blessures qu’il possédait avant d’entamer une quelconque discussion… Néanmoins, je n’appréciais pas que l’on rentre comme ça dans mon antre !
‘S’il te plait, ne me dit pas que tu as bu là-dedans ! Bon, on verra ça après. Montre-moi ça, je te tirerai les oreilles plus tard. Les blessures priment sur ton comportement, Monsieur-je-rentre-par-effraction.’
J’essayais de garder mon calme autant que possible. Ne pouvant pas en vouloir à un garçon en détresse, et en plus… C’était un peu de ma faute. J’aurais été là plus tôt, il n’aurait pas eu à rentrer par ses moyens et j’aurais pu m’occuper de lui. Mais bon, le mal était fait, nous ne revenions pas en arrière !
Liam Ziegler
Maison Drathem
■ Messages : 281
Sujet: Re: Routine ▲ Dr Sorhen Dim 5 Avr - 11:20
do u kick my ass ?
La couture avançait réellement bien. A croire que Liam avait un don pour ça. En fait, c'est tout bête. A force de se faire péter la gueule, il à souvent côtoyé les centres pokemons et les hôpitaux. Depuis, il a appris à se débrouiller par ses propres moyens. Et voilà ce que ça donnait au final, une bonne couture, quelques points pour arrêter les saignements, et le pire dans l'histoire c'est qu'il avait fait ça comme un professionnel. Un travail remarquable pour un garçon tout aussi remarquable. Cessons les éloges. Quelque chose s'approchait. Il espérait fortement que ça ne soit pas son scarabée qui allait très certainement en remettre une couche par mécontentement. C'était souvent comme ça lorsqu'il n'était pas content. Et du coup, comme il était jamais très heureux dans sa vie de petit scarabée énervant, et bien... Liam pensait à aller capturer un pokemon qui pourrait péter la gueule facilement à ce fichu Scarabrute pour être enfin en paix lors de leurs querelles. Parce que certes, là, il ne faisait pas le poids physiquement. Des pinces contre des poings, le constat était rapidement fait.
«En tournant la poignée ? Non plus sérieusement, les serrures d'ici sont aussi faciles à crocheter que dans les films. Même un enfant en bas âge pourrait le faire.»
Pour le moment il ne s'en était pas trop pris plein la gueule. C'était plutôt cool. A moins que la bouteille ne lui fasse faux-bond. A vrai dire il s'en tapait complètement. Il avait besoin de soins, et comme il est plutôt débrouillard, il se les était administré tout seul comme un grand. Bon, comme l'urgence semblait être assez important, il allait devoir patienter pour se faire engueuler. Ziegler avait toute la journée devant lui donc d'un côté comme d'un autre, ça ne pressait pas. Zwei devait être dans la nature, en train de violer des chatons morts ou de frapper des innocents naïfs et peureux. C'était son style, il n'avait aucun état d'âme, aucune pitié. S'il avait faim, et que tu mangeais devant lui, garçon ou fille, il te secouait par les pieds jusqu'à ce que tu lui donne ce dont il souhaite.
«Ah okay, donc y'a même pas de vouvoiement entre nous ! Tant mieux ! Et pour la bouteille c'est pas vraiment que je l'ai voulu, mais si j'avais su, j'aurais emmené la mienne. Du coup vas-y ausculte moi. Tu verra, y'a plus rien à faire, madame-j'arrive-en-retard »
C'est marrant le fait qu'il prenait quasiment tout à la légère alors qu'il y avait une réelle urgence. C'était le côté complètement désintéressé du gars. Il laissait la belle le palper au niveau des bras et uniquement au niveau des bras. Fallait pas trop rêver non plus, et surtout, il fallait passer à la caisse pour toucher ! Oui vous avez bien entendu, passer à la caisse. Argent quoi. Monnaie. Il était sérieusement en manque, de thunes. Quoi que, il avait une petite rentrée de bourse qui lui était sérieusement utile. Jamais, mis à part peut être dans une autre vie, Liam n'avait eu une espèce de salaire qui tombe régulièrement. C'était trop beau pour être vrai.
«Du coup tout est en règle ? J'ai le besoin d'aller me venger de ce qu'il m'a fait...»
C’était un rigolo, celui-là. Il n’avait pas peur de m’affronter en face alors que j’avais bien plus de pouvoir ici que lui. Je pourrais le renvoyer d’où il vient si l’envie me prenait, puisque crocheter une serrure de l’établissement n’était certainement pas dans le règlement. Et il venait de faire une seconde entorse à celui-ci puisqu’il venait de consommer un peu d’alcool. Les élèves n’ont aucunement droit de consommer une boisson alcoolisée dans l’enceinte de l’établissement, devais-je lui rappeler ? Cependant, il avait plus l’air d’une tête brulée que d’un intello. Il ne m’écouterait donc pas. Quelques instants plus tard, il s’excusa d’avoir bu une lampée de mon Bourbon et m’annonça qu’il aurait pu emmener la sienne - en parlant de bouteille. Il avait un tempérament qui me plaisait. Ce casse-cou n’avait pas peur des mots et il ne le cachait pas. Ca me plaisait pas mal. Puis il me proposa de regarder la blessure qui l’avait poussé jusqu’à l’infirmerie. Mais s’il pensait que j’allais être la gentille infirmière, sur le coup, il se mettait le doigt dans l’œil !
‘C’est Miss Van Sorhen pour toi, hors de question de me donner des surnoms pour quelqu’un qui vient de me manquer trois fois de respect en moins de cinq minutes ! J’ai besoin de ton nom, ta maison et ensuite j’aviserai. Fais voir cette blessure, au lieu de jouer les dur à cuire.’
J’approchais et attrapais son bras en pressant légèrement sur les bandages afin de voir s’il était aussi tête brûlée que je le pensais. Non, je n’étais pas sadique mais je savais comment faire mal s’il le fallait. En examinant ses soins de plus près, je ne voyais rien d’anormal. Il semblait d’ailleurs très bien s’y prendre pour soigner. J’enlevais tout de même une partie du bandage afin de découvrir des scarifications profondes. Tellement profondes qu’il avait du se recoudre lui-même avec mes outils. Le travail était incroyablement bien fait, à croire qu’il a fait ça toute sa vie. Et lorsqu’il me demanda s’il pouvait y aller parce l’envie de se venger le démangeait, mes yeux s’écarquillaient. Se venger ? Hors de question que je le laisse sortir de là sans qu’il ne m’ait donné une explication clair et net.
‘Venger ? Est-ce que tu peux m’expliquer ce qu’il s’est passé avec ton bras au juste ? Tu ne m’as pas l’air d’un dépressif suicidaire, et jamais tu ne serais venu te soigner si l’envie de mourir te prenait. Alors qui t’as fait ça ? Oh, et pour information. Tu ne sortiras pas d’ici sans m’avoir raconté.’
Roket était posté devant la porte et il ne laisserait personne entrer, ni sortir sans ma permission. Et malgré la taille ridicule de mon Pokémon, il pouvait se montrer très persuasif. Mon but n’était pas de réduire les élèves en cendre, mais leur faire une frayeur n’était pas interdit à ce que je sache !
Liam Ziegler
Maison Drathem
■ Messages : 281
Sujet: Re: Routine ▲ Dr Sorhen Dim 5 Avr - 17:03
cant take my eyes off of you
C'est Miss Van Sorhen pour toi ! Cette phrase avait fais trois fois le tour dans sa tête. Elle venait de lui donner deux informations précises et précieuses, à la fois son nom et son statut marital. Manquer trois fois de respect en une seule journée ? Il se demandait bien lesquels. Okay il avait pénétré par effraction pour se soigner, ça en fais un. Okay il avait tapé dans le bourbon, ça faisais deux. Et le troisième ? Jouer les durs à cuire, c'était peut être ça le trois ! La Van Sorhen ne connaissait pas Liam. Il ne jouait pas un jeu, il n'était pas aussi fourbe que ça pour se donner des airs. Il était ce qu'il était, et ne changerait pour rien au monde. Donc il n'interprétait pas un rôle, il était lui-même. C'est peut être la grosse différence entre la moitié des élèves ici et lui.
«Désolé de te décevoir, mais je "joue pas" les durs à cuire.» avait-il dit en accentuant les guillemets par des signes de doigts, notamment l'index et le majeur comme pour mimer lesdits guillemets. «J'ai juste un caractère de merde couplé à un sacré vécu.»
Et bim. Elle semblait étonné de voir qu'il s'était soigné en bonne et due forme. Question d'habitude et d'apprentissage. Quand on prend l'habitude de se faire botter le cul à la sortie des cours, il fallait également prendre une autre routine qu'était se guérir. Liam Ziegler n'était pas comme ses supers-héros qui régénéraient rapidement, cicatrisant presque après les coups.
«J'ai pas pour habitude de donner ma "maison" à la première fille venu, je suis pas ce genre de mecs facile !» dit-il en ricanant, avant d'ajouter avec un ton plus sérieux et plus grave «Je suis Liam Ziegler, maison Drathem. Chambre 001 si jamais.» il accompagnait le numéro de sa chambre d'un petit clin d’œil.
Et pour la vengeance, Zwei va s'en prendre une sévère. Mais vraiment sévère. Dans le genre sévère, Liam sait se montrer méchant. Et quand il s'agit de vengeance, il sait très bien comment s'y prendre. C'est un vrai rancunier qui pourrait attendre des mois et des mois jusqu'à tomber sur la bonne occasion de se venger. Oui, battre un type pour se venger de lui est à la fois plutôt rapide et c'est pas très marrant. Alors que faire en sorte que son couple se brise, qu'il perde sa baraque et se fasse voler ses précieux pokemons ainsi que son argent, le laissant crouler par la suite sous les ponts. Là. C'est déjà plus sympathique.
«Tu sais que tu m'plaît à me parler comme ça ? J'aimerais bien voir comment tu me séquestrerais ici ! Mais bon, je vais te faire une fleur parce que, je sais pas, j'te trouve sympa. Voilà, je me suis disputé avec un imbécile aujourd'hui, une brute épaisse. Mais à l'heure qu'il est, il doit être dehors dans la nature.. Et tu vois, ça me ferais relativement chier qu'un autre dresseur pense qu'il soit sauvage et tente de le capturer. On forme un vrai petit couple, mais il me tabasse régulièrement. Je devrais appeler S.O.S dresseur battu.»
Imaginez le concept, y'avais peut être moyen de faire quelque chose. Tout ces dresseurs persécutés par leurs pokemons puissants. Il y avait peut être une sacré fortune, un moyen financier de gagner sa vie, derrière cette idée. Mais il préférait l'oublier aussi vite qu'elle lui était arrivée. Il n'aimait pas visualiser sa vie sur le long terme. Le futur, c'est demain. Liam préfère vivre pleinement l'instant présent sans se soucier de ce que le futur lui réserve. Une sorte de credo, un mode de vie. L'odeur du sang de Liam était toujours présent, néanmoins il commençait à ressentir la fatigue. Il avait très mal dormi hier soir. Zwei avait poussé son dresseur hors du lit pour prendre sa place, et il s'était lui-même bordé. Liam avait fini la soirée au sol, sans coussin, sans couette. A l'ancienne. Cela ne le dérangeait pas. La prochaine fois que ça arrivera, il ira s'incruster dans le pieu de quelqu'un d'autre. Après tout, il y avait trois beaux mâles dans la chambre, autant en profiter pour faire plus amples connaissances.
«Bon. Du coup on continue de se regarder dans le blanc des yeux ? Enfin.. Dans le bleu des tiens et le rouge des miens plutôt. Moi ça me dérange pas ♥»
Un Drathem. Pourquoi cela ne m’étonnait-il pas ? Ils avaient la réputation d’être des têtes brûlées, et Mister Ziegler en était une preuve bien vivante. Avec ce qu’il venait de faire, il aurait pu recevoir une sanction et même des pénalités pour sa maison. Mais comme il me plaisait bien, je n’allais pas le dénoncer. Liam était authentique. Et ca faisait plaisir de voir quelqu’un qui ne se créait pas une image pour plaire aux autres. Ca faisait toute la différence. Et surtout, il semblait honnête. Et puis vint le moment où il me fît son numéro de charme. En plus d’être un dur à cuire, c’était un dragueur. Eh ben… Certainement un élève que je n’oublierai pas de sitôt. Il me trouvait sympa. Logique, puisque je l’étais. Du moins, je n’avais pas l’impression d’être une sorcière qui voulait le marabouter. Son explication était dans la continuité de son monologue et d’après ce que j’avais compris, ce n’est pas une personne qui a charcuté ses bras mais un Pokémon. Son Pokémon. D’accord, c’était une drôle d’histoire, je n’avais jamais entendu qu’un dresseur se batte directement avec son propre Pokémon. Mais tout pouvait arriver, n’est-ce pas ? Surtout que sa créature le maltraiterait plus souvent qu’on ne le croit. Le monde à l’envers, je vous jure.
‘Attends. Si je comprends bien, tu possèdes un Pokémon qui te met des roustes régulièrement, c’est ça ? Elle est incroyable ton histoire, mais en voyant les sutures que tu as dû te faire, je veux bien le croire. Et juste pour information, c’est quoi ton Pokémon ? Un Insécateur ?’
Oui, j’avais pensé à ça en premier car c’est le Pokémon le plus teigneux que je connaisse. Après, je n’avais pas une liste exhaustive de tous les Pokémons du monde. Quelques instants plus tard, il semblait s’impatienter. C’est vrai que maintenant, plus rien ne le retenait puisqu’il m’avait raconté ce qu’il s’était passé. Tout le monde n’aurait pas cru son histoire, mais j’avais envie de lui faire confiance. Chose qui était rare, croyez-moi ! Il semblait tellement sincère, et je connaissais les blessures. A moins qu’il ne se soit fait agresser par un élève avec une lame épaisse, je n’avais pas d’autre choix que de croire son histoire. Devais-je lui proposer mon aide ? Car son Pokémon rôdait quand même dans la nature et il ne semblait pas très agréable à vivre. Il était peut-être même capable d’agresser quelqu’un au hasard dans l’académie et je n’avais pas envie de me retrouver face à une effusion de sang. C’est ainsi que je lui répondais, le sourire aux lèvres.
‘Ben voyons. Je te propose plutôt d’aller chercher ton Pokémon, avec mon aide bien sûr. S’il a été capable de mettre ton bras dans cet état, je n’imagine pas ce qu’il pourrait faire à un élève sans défense. Et il faut aussi penser, effectivement, au cas où quelqu’un le prendrait pour un Pokémon libre comme l’air !’
Voilà que je devenais poète maintenant. Il manquait plus que ça. Sérieusement. Roket se décalait afin de laisser la place au jeune homme. Il était libre de partir. Oui, je tenais ma parole, il m’a raconté ce qui lui est arrivé alors je n’avais aucune raison de le garder ici même si ce jeune homme était charmant. A lui de voir s’il acceptait mon aide ou s’il préférait s’en charger comme un dur !
Liam Ziegler
Maison Drathem
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Sujet: Re: Routine ▲ Dr Sorhen Lun 6 Avr - 1:04
let's play a game
Pour le moment tout allait bien. Elle n'avait pas encore évoqué le fait d'aller lui péter la gueule, enfin dans le sens où elle possédait le pouvoir d'aller tout balancer à Miaouss pour le foutre dans la merde. C'était une plutôt bonne nouvelle, car le garçon avait fait fort dès la première rencontre. Il avait besoin d'un toit sur la tête, de pouvoir dormir sans un couteau sous le coussin au cas où quelqu'un de malveillant tenterait quoi que ce soit, et surtout, de pouvoir manger à sa guise et pas des baies uniquement lorsqu'il possède la force de pouvoir en chopper. Liam lui était redevable d'une façon ou d'une autre. Et comme c'est un type avec beaucoup de principes, même si on dirait pas comme ça, il allait sûrement lui rendre la pareille. Un Insécateur ? Oh non. Même s'il partageait quelques caractéristiques avec l'autre insecte. Déjà, ce point là. Ils étaient tout les deux de type insecte. Ils étaient plutôt balèze niveau statistique d'attaque et possédaient une force physique grandiose d'un côté comme de l'autre. Sauf qu'aux lieux d'avoir des faucilles, Zwei avait des pinces. Et elles étaient coupantes comme des lames de rasoir.
«Disons que j'ai une drôle de relation avec ce Scarabrute. Et on se bat d'égal en égal. N'allez pas croire que je me laisse faire, c'est mal me connaître. Des coups de pied en pleine face, il en a pris, je ne pourrais même pas les compter.»
Ouais, ils avaient une drôle de relation. Ils avaient tout les deux partagés des moments très forts, des moments de galère et même des moments où ils pensaient que c'était la fin. Mais à chaque fois, leur esprit d'équipe leur avait permit de surmonter ses difficiles épreuves de la vie. C'est le lien qu'ils ont soudés, un lien très fort. Si fort, qu'il explose régulièrement. Quand on met deux êtres vivants avec un fort caractère ensemble, des fois ça pète. C'était le cas aujourd'hui, et Ziegler avait perdu. A charge de revanche. Il comptait pas se laisser faire. Des cris dans le couloir. Zwei était là. Il retrouvait toujours la trace de son dresseur, peu en importe l'endroit, peu en importe le jour. Après s'être énervé, avoir asséné quelques coups, il revenait toujours la queue entre les jambes comme si de rien n'était.
«Il arrive.»
Étrangement, un gros sourire machiavélique venait d'apparaître, suivi d'un jeu de regard avec la jeune femme puis la porte. Il fit signe de tête que l'infirmière. Elle allait ouvrir la porte et dans un instant, Liam allait se venger d'une façon très particulière. Il avait gardé du scotch adhésif à ses côtés. La porte fut ouverte, Zwei s'approchait docilement et pouf. Disparu. Aspiré par un halo de lumière. Retour dans la pokeball. Puis pour éviter qu'il n'en sorte, le Drathem avait scotché la ball dans tout les sens. Il y avait presque passé le rouleau. Ainsi, pas de mécanisme. Pas de mécanisme, pas de sortie. Aussi simple que ça. Et quand on déteste être dans sa pokeball, on rage.
«Douce vengeance.»
C'est ainsi que la bête fut enfermée dans le donjon et ce, pour un long moment ! Croyez-le, ça lui fera les pieds ! Il y avait un paquet de cartes qui traînait sur le bureau de l'infirmière, certainement pour passer le temps lorsqu'on a rien à faire. Cela dit, il semblait peu usé. Une idée émergeait.
«T'es du genre joueuse Miss Van Sorhen ? Ce que je te propose, tu me fais un mot comme ça je retourne pas en cours aujourd'hui, et on va jouer à un jeu. Chacun son tour on tire une carte au hasard, celui qui a la plus petite perd, c'est inévitable. Du coup, l'autre peut lui poser la question de son choix, embarrassante, personnelle... C'est ça, le côté marrant du jeu. »
Et pour être certain qu'elle joue le jeu, il tirait une première carte. Un. Décidément.
«Décidément, ça me ressemble pas d'avoir la plus petite. » clin d’œil «Bon. Je suis joueur, vas-y lance-toi.»
Ce n’était donc pas d’un Insécateur qu’il parlait, mais d’un Scarabrute. Au moins, j’avais eu raison sur le type du Pokémon. En même temps, il n’y a que les Insectes pour avoir de quoi faire des entailles aussi profondes. Même un Chaglam n’avait pas les outils nécessaires à trancher la peau aussi nettement et profondément. Liam n’était pas le genre à se laisser faire et je voyais bien dans ses yeux qu’il préparait un petit quelque chose de spécial pour ce Pokémon. A entendre ça, j’aurais pu croire que c’était son frère. Les querelles fraternelles ressemblaient beaucoup à ce qu’il vivait avec son Pokémon. La flamme de ses yeux s’animait lorsque des cris retentirent dans le couloir. C’est très sérieusement qu’il fixait la porte et me lança un regard, tout en souriant. Je me levais de la table d’auscultation afin de rejoindre la poignée et demandait à Roket de s’éloigner. Ne sait-on jamais. J’observais le jeune homme, toujours entrain de sourire. Il attendait le moment propice pour effectuer son plan certainement machiavélique. Rien qu’à regarder la façon dont son sourire s’était immiscé sur son visage… On pouvait comprendre.
A un moment bien précis, il me fit le signe d’ouvrir la porte menant à mon antre. Un Scarabrute avait à peine eut le temps d’apparaitre devant moi qu’il disparu en un clin d’œil. Un bruit désagréable s’ensuivit. Ziegler scotchait violemment la PokeBall de sa créature pour que celle-ci ne puisse pas en sortir avant de laisser s’échapper un ‘Douce vengeance’ très calmement. Il était incroyablement futé et son Pokémon n’avait rien vu venir.
‘Je vois que tu as trouvé un moyen de lui faire la leçon sans ravager mon bureau. Parfait. J’aurais une petite question à te poser. Aurais-tu des projets futurs ? Parce que si tu n’as aucune idée sur ce que tu veux devenir, alors j’ai quelque chose pour toi.’
Oui, j’avais en tête de le former. Il serait un très bon élève et connaissait déjà pas mal de techniques médicales à en juger par les soins qu’il s’est administré. Mais s’il compte faire autre chose, ce n’est pas bien grave. Après tout, le métier de médecin ou infirmier n’est pas facile tous les jours. Il me proposa de jouer à un jeu par la suite, juste en ramassant les cartes qui trainaient sur mon bureau. Et ce, toujours sans culot. Il n’avait pas besoin de demander puisqu’elles étaient à portée. Il me demandait de lui faire un mot d’exemption de cours afin qu’il reste à mes côtés. Normalement, je ne peux pas le faire si l’élève n’est pas dans un état grave, mais comme je l’aimais bien… Je pouvais bien faire une entorse à la règle non ? Après avoir obéis toute ma vie, je n’allais pas me priver de jeter les règles à la poubelle pour un petit moment. Et puis, je décidais de qui pouvait retourner en cours ou non. Oh, comme par hasard, Mr. Ziegler ne peut pas bouger son bras ! Je prenais un bout de papier sur lequel je griffonnais rapidement qu’aujourd’hui, Liam Ziegler de la maison Drathem était exempté de cours pour une raison médicale, et qu’il y retournerait dès demain s’il va mieux. Et hop, c’était fait. Je n’avais plus qu’à rajouté un tampon, ma signature, une date et le tour était joué. Le but de son jeu était de piocher une carte, et si celle-ci portait le plus petit nombre, alors l’autre serait en mesure de lui poser une question, personnelle ou non. Hmmm. Il me fallait être inventive, et surtout, nous irions progressivement. Au début, je n’allais pas lui demander des choses trop personnelles ou profondes. Le garçon venait de tirer la carte numéro une. Il était donc perdant à coup sûr. Il me fallait une question…
‘Très bien. On va commencer gentillet. Où es-ce que tu as appris à crocheter les serrures comme ça ? Parce que ça semble simple pour toi, mais tu as bien dû apprendre pour une raison particulière.’
Je piochais ensuite une carte à mon tour. Elle portait le numéro trois. La chance pour qu’il retombe sur une carte plus bas que la mienne était quasiment nulle. Il fallait que je me pare à toutes les questions qui pouvaient germer dans son esprit.
Liam Ziegler
Maison Drathem
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Sujet: Re: Routine ▲ Dr Sorhen Mar 7 Avr - 2:00
let's play a game
Ne pas ravager le bureau. Bon certes il était un peu brutal dans son mode de fonction, mais Liam savait tout aussi bien réfléchir. Une sorte de Wengyard-Drathem. Un peu casse-couilles, un peu fourbe, et le tout mêlé d'une violence sans égal. Il était belliqueux, cherchait la merde, mais souvent il arrivait à s'en dépêtrer d'une manière très intelligente, en utilisant les causes à effets. En clair, il rejetait la merde sur quelqu'un d'autre que lui, et voilà. Des types se tapaient sur la gueule par sa faute, et ça le faisait marrer. Faut bien des divertissements dans la vie, voici le sien. La télévision ? Il n'y a que de la merde qui passe dessus. Des séries à l'eau de rose, des navets en terme de films. D'ailleurs, il y a tellement de navets dans l'industrie télévisuelle qu'on pourrait en faire un véritable potager !
«Tu sais, je suis pas trop le genre de gars à me projeter dans le futur. Mais ce que je sais, c'est que ça me ferais chier d'être l'esclave d'un travail, d'être sous les ordres d'une autre personne qui critiquerait mon boulot et me foutrait la pression. Mais j'attends ta proposition. Toutes tes propositions seront le bienvenue, venant de toi ♥ Ah, et au fait, c'est quoi ton prénom? Une si charmante demoiselle, je suis sûr que ton nom est aussi magnifique que le sont tes yeux.»
Provocateur. Et un tantinet dragueur. C'était le genre de la maison, une sorte de couteau-suisse. Il avait plusieurs talents, plusieurs défauts, et s'amusait à tous les utiliser peu en importe la personne. Là certes, c'était bien maîtrisé et puis, il aimait bien enquiquiner cette infirmière. Elle n'avait rien à voir dans l'histoire, mais dès le début, il y avait eu quelque chose. Sa façon de lui parler peut être ? vu ses yeux bleu intenses ? En parlant de son nom faut pas déconner non plus, il avait quand même donné le sien. Bon, à la base c'était surtout pour se faire blâmer. Mais au final, elle commençait avec une information supplémentaire contrairement à lui. Et ça c'était pas vraiment réglo. Ouais, un type comme lui qui parle de règles, c'était quand même un putain de paroxysme. Elle avait tiré une carte, n'importe laquelle aurait suffit à le faire plonger. Il était voué à perdre ce tour-ci. L'infirmière n'avait même pas cherché quelque chose de compliqué. Commencer gentillet, tu rêves ma belle !
«Majeur, j'ai quitté mon chez moi pour vivre ma vie avec un grand V. J'ai trouvé la galère. J'ai du apprendre sur le tas, pour pénétrer chez les gens sans les réveiller. Ils avaient des frigos pleins et moi le ventre vide.»
Il n'avait jamais hésité à raconter comment il avait vécu jusqu'à ce jour. C'était pas une honte. Il affirmait ce qu'il était, mais pour cela il fallait quelque chose que d'autres n'ont pas. Savoir qui tu es et surtout, l'accepter. Une fois que c'est fait, tout deviens plus facile. Bien, c'était à son tour. Liam était le genre de type très «rentre-dedans» - ça se voit non ? - et du coup il cherchait quelque chose qui pouvait très facilement l'emmerder ou la mettre dans l'embarras. Toutefois, et c'était rare venant de lui, l'albinos lui avait fait une fleur et fit comme elle. Il commençait gentillet. Son visage tantôt plutôt neutre venait de voir apparaître un sourire, qui se formait au moment même où la question lui était venu en tête. Symbole qu'il avait trouvé quelque chose. Son regard plongeait dans son aînée.
Il ne souhaitait pas se projeter dans le futur, mais ferait bien une exception pour moi, hein… Devais-je lui parler de l’idée qui avait traversé mon esprit quelques minutes auparavant ? Oh que oui. Je devais le faire, pour moi, mais aussi pour lui. Et je pourrai même faire des concessions, puisqu’il ne veut pas être l’esclave d’une tierce personne. Néanmoins, le travail que j’avais à lui proposer lui rapporterait pas mal selon ses efforts, et il ne serait pas mon esclave. Je n’étais plus au manoir, les esclaves sont loin derrière moi maintenant. D’autant plus que je n’avais jamais aimé donner les ordres, ni les recevoir. Par la suite, il me demanda mon prénom avec une pointe d’amusement puisqu’il continuait son petit jeu. Mais s’il souhaitait réellement rentrer là-dedans, je pensais pouvoir le déstabiliser en un rien de temps. Il ne fallait pas oublier qu’il restait un homme et que lorsque la situation devient légèrement hors de contrôle, ils ne savent plus quoi faire. Et si on s’amusait ? Je plongeais mon regard dans le sien, mes yeux étaient si bleus que même l’océan en pâlirait !
‘Alexia. Ca te convient j’espère ? Et pour la proposition, que dirais-tu d’en parler un peu plus tard au tour d’un verre, mon cher ami.’
Mariner dans son jus. Cette expression convenait absolument à la situation présente. J’adorais ça, cela me sortait de ma routine perpétuelle. Roket s’était assis et nous regardait, impatient de connaître la suite de l’histoire. Personne ne le remarquait, et c’était bien là le but. Il ferait un très bon espion celui-là. Je devrai faire attention à ce que Miaouss ne s’en approche pas pour l’engager comme agent secret ! S’ensuivait une discussion par rapport à la question précédemment posée. Alors comme ça, il s’était enfui de chez lui pour apprendre la vie à la dure et c’est donc pour ça qu’il sait crocheter. C’était comme une sorte de voleur, mais pas en mal. Le pauvre jeune homme devait bien survivre. Et dire que ma famille aurait les moyens de nourrir une centaine de personnes par semaines… Sérieusement, la vie est vraiment mal foutue. La carte que j’avais tirée était bien la plus basse des deux et je me parais à toutes les questions possibles… Sauf… Celle-là. Elle me déstabilisait légèrement. Mon âge ? Pourquoi voulait-il le savoir ? Je ne faisais pas vieille, ni gamine. Enfin, j’espérais. Et voilà pourquoi il ne fallait jamais demander l’âge d’une femme, ça a le don de nous retourner le cerveau. Je me triturais les méninges afin de savoir si je faisais plus vieille ou bien plus jeune, merci Ziegler !
‘Mon âge ? Mais pourquoi voudrais-tu le savoir ? Voir si je suis trop vieille pour tes beaux yeux ?’
Je souriais, répondant alors à son sourire qui s’était immiscé en quelques instants sur son visage pâle. J’attendais un peu avant de répondre. Je voulais voir s’il allait trouver, lui demandant alors l’âge qu’il me donnerait. Allait-il jouer le jeu ? Après quelques réponses données, je n’attendais pas plus et le regardait sérieusement.
‘Pour tout te dire, j’ai vingt-sept ans et toujours pas une ride en vue. Mais maintenant, c’est à mon tour de jouer !’
Je piochais alors une carte juste après lui et vit que c’était donc bien à mon tour de lui poser une question. Que pouvais-je lui demander ? Oh je sais. Une question personnelle !
‘Mais dis-moi. Pourquoi es-tu parti de chez toi à ta majorité ? Enfance difficile, parents insupportables, la soif d’indépendance ?’
Le confort contre la galère. C’est ce que j’avais décidé aussi en quelques sortes. Je n’acceptais jamais l’aide des domestiques et j’avais poursuivi la voie que j’avais choisi, non celle que mon paternelle aurait voulu. Et puis, je leur ai dit au revoir à jamais. Je ne pourrais plus les revoir, ni leur adresser la parole. Ces gens sont trop irrespectueux avec le monde qui les entoure…
Liam Ziegler
Maison Drathem
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Sujet: Re: Routine ▲ Dr Sorhen Mer 8 Avr - 18:31
let us play the game
Alexia. Joli prénom. Par contre, le 'Cela te conviens j'espère' était peut être un peu ambiguë. Est-ce qu'elle changerait de prénom si ça ne lui plaisait pas ? Qui sait ! Peut être bien ! Pour le reste, elle lui avouait qu'elle comptait lui en reparler plus tard autour d'un verre. Là, ça commençait à devenir intéressant. Vraiment intéressant. Voir même plaisant ! Boire un coup tout en était accompagné par une jolie fille, cela ne pouvait pas se refuser. Elle avait ajouté «mon cher ami» ce qui voulait plus ou moins dire qu'elle l'appréciait déjà, qu'elle le considérait donc comme un ami, et même cher ! Liam n'était pas n'importe qui. Pourtant, c'était sa première rencontre. A croire qu'ici, pour se faire des amis, il fallait défoncer des portes. Tant mieux, il savait très bien le faire.
«Oh ! Un rencard ? Je ne te pensais pas aussi rapide en besogne, Alexia.»
C'est vrai qu'elle avait ce côté inaccessible, un peu bourgeoise, un peu belle gosse. Mais c'est ce qu'il aimait le plus. Les gens qui étaient hors de portée, des proies difficiles, c'était exactement son genre de personnes. Liam n'était pas très regardant du sexe de la personne, les garçons comme les filles peuvent avoir un caractère qui lui plaisent, qui le mystifient, qui l'absorbent. Elle était de cette trempe là, et elle jouait un jeu dangereux avec l'albinos qui n'allait très certainement pas se laisser faire. Et vint la réponse de sa question. Bien entendu, c'était encore gentillet, mais on touchait le type de question qui allait emmerder. Et ça, emmerder les gens, c'était un passe-temps. Il pourrait l'écrire dans la catégorie «hobbies & loisirs» de son C.V. Elle essayait de le faire tourner en bourrique, pour qu'il donne un âge.
«Je dirais entre dix-huit et trente ans. Bon on va procéder par élimination. Tu dois être dans ma tranche d'âge. Néanmoins, légèrement plus mature. Je dirais 25. Non ? Merde... 26 ? 28 ? Non toujours pas ? 30 ans ? Bah putain tu les fais pas. » et là, viens la réponse tant attendue. Vingt-sept ans. Ouais, légèrement plus âgée, plus mature. «T'est sûre que j'ai pas dit 27 ? Ouais bon j'ai du taper à côté, j'étais pas loin ! »
Et voilà. Il avait sa réponse. Bah elle avait que vingt-sept ans et aucune ride. Ça c'est bien vrai, elle était bien conservée. Alexia avait un truc attirant. Non pas le fait qu'elle était infirmière – trop de gars et quelques filles fantasment encore de jouer au docteur avec une infirmière – mais allez savoir. Ses allures bourges, ses yeux bleu pétillants, son jeu de regard, sa façon de penser et même sa façon d'être. Elle était bien attirante. C'était plus ou moins son genre de personnes.
«Les questions à propos du passé. J'aurais dû m'en douter. Sort la boîte de kleenex, j'me lance. J'ai vécu quasiment toute ma vie dans une famille d'accueil. J'ai pas mis très longtemps à le remarquer. Un bel albinos avec un papa et une maman noire. Faut être con pour pas le voir arriver. Ils m'ont élevés comme si j'étais leur fils, et je leur doit beaucoup. Néanmoins... Ce qu'on pouvait se faire chier là-bas... Les domestiques faisaient tout, j'avais juste à poser le cul sur une chaise et attendre que ma vie défile. C'était trop pour moi. A ma majorité, j'ai pris mes clics, mes clacs, et je suis parti sans dire un mot. Je voulais vivre ma vie avec un grand V. J'ai trouvé Zwei. J'ai dormi sous les ponts, je me suis fais fracasser la gueule par des bandes de connards, j'ai profité. Puis j'ai appris qu'il y avait une académie, et qu'ils sont pas trop regardants sur le profil. J'ai tenté de m'y inscrire pour avoir un toit sur la tête. Tu sais quoi Alexia ? Ils m'ont offert de l'argent, de la nourriture, un toit, des gens avec qui vivre, une bourse d'étude, bref. Ça fais du bien de pouvoir dormir sur un matelas. Et regarde, ils m'ont même offert ça. Une cravate ! Bon par contre, je sais toujours pas comment on la met. Mais putain, j'ai pas un rond et je m'habille en costard cravate quoi. La grande classe ! »
Ouais, la grande classe. Par contre maintenant, ils tiraient chacun une carte et devinez-quoi, ils avaient tout les deux le même chiffre. Un pauvre 6. Même si Liam aurait pu tenter de le faire passer pour un neuf, il y avait six symboles sur la carte, en son centre. Et sur ça, il ne pouvait pas tricher. De toute façon, son petit jeu ne l'embêtait pas.
«Ex-Æquo. Ça tombe bien, je me demandais : Tu me fais pas mal de rentre-dedans depuis tout à l'heure. Dois-je en déduire que tu es célibataire ? »
Pas mal de rentre-dedans... M'ouais. L'adage suivant confirme étonnamment bien la règle. « c'est celui qui dis qui est. »
Un rencard ? S’il le prenait comme ça. Non, ce n’était pas un rencard, mais cela ne me dérangeait pas de le revoir. Je le trouvais sympathique et bien plus mature que certains élèves. Peut-être était-il plus âgé que les autres aussi, allez savoir. Et surtout, n’allez pas croire que je suis une fille facile. Loin de là. Mais quand je réussi à discuter avec certaines personnes sans trop avoir de difficulté à parler de moi-même, là, j’apprécie et je prends soin de la relation que j’entretiens avec celui qui me confie son amitié. Seulement, nous ne pouvions pas nous considérer comme ami puisque nous nous connaissions depuis trop peu de temps, et il avait défoncé ma serrure tout de même ! J’allais payer les réparations, bien évidemment. Et l’argent ne me manquait pas, alors je n’en avais rien à faire. Cependant, l’utiliser pour réparer une porte n’était pas dans mes projets futurs. S’ensuivit une longue tirade sur le passé du jeune homme. Il me ressemblait étrangement quand même. Hormis la couleur de ses yeux, tout ce qui se rapporte à bien avant son arrivée ressemblait à ce que j’ai vécu. Poser ses fesses afin d’attendre que tout lui tombe cru dans le bec, c’est exactement ce qu’il s’est passé pour moi. Mais nous avons combattu le problème bien différemment.
Le jeune homme s’est retrouvé à vivre dehors, j’ai eu l’occasion d’avoir un toit à l’université, tout comme il en a un maintenant. Son parcours ressemble comme deux gouttes d’eau au mien sauf que j’ai certainement moins eu à me débrouiller que ce garçon. Maintenant, comme il le disait si bien, il avait un toit et des vêtements pour pas un rond. C’est pourquoi je pense que ma proposition pourrait l’intéresser car cela n’empièterait pas sur les cours qu’il suivrait et en plus, il déciderait de quand il souhaiterait m’aider. Si ça, ce n’est pas l’affaire du siècle ! Mais attendons un autre ‘rencard’ – comme il appelle ça – avant de pouvoir lui en parler plus en profondeur. En attendant cette mise au point, je tirais une carte au même moment que lui et le hasard adorait jouer avec nous. Nous tirions la même carte. Comme c’était touchant, mais il n’attendait pas et me posait une question assez… Assez osée, il fallait le dire comme c’était. Célibataire ? Bien sûr, mais pourquoi me le demandait-il ? Avait-il des envies particulières ? Et si je m’amusais avec lui comme il s’amuse avec moi, tient.
‘Célibataire ? Bien sûr que je le suis. A mon âge, c’est peut-être peu commun, mais tu sais. Je veux quelqu’un… D’exception ! Et tu dis que je te fais du rentre-dedans mais, t’es mal placé pour me dire ça, tu sais.’
Cette réponse, je lui avais dite tout en me rapprochant de lui et déboutonnant mon chemisier. A chaque fois que j’enlevais un bouton, le regard du jeune homme semblait rester figé comme une image. Au bout d’un moment, j’arrêtais pour ne pas trop en dévoiler mais… Le sous-vêtement restait assez visible pour deviner les formes qui restaient dessous.
‘Alors jeune homme, est-ce que c’est toujours amusant quand on est plus maître du jeu ?’
Oh que oui, moi ça m’amusait ! Il ne fallait pas me prendre pour une poire, et maintenant, il fallait qu’il assume. Voyons comment il s’en sort face à un corps féminin dénudé ! Mais il fallait que je trouve une question puisque nous avions les mêmes cartes...
‘Je vais te retourner la question et te demander si tu es célibataire ?’
Liam Ziegler
Maison Drathem
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Sujet: Re: Routine ▲ Dr Sorhen Mer 8 Avr - 23:35
beautiful and evil
La journée battait son plein, c'est pour vous dire, à force le gaillard ne sentait même plus les picotements dans ses bras et ses poignets. Le fait de jacasser, c'était pas dans ses habitudes. Mais là, il était clairement en bonne compagnie. Le hasard avait fait qu'il était tombé sur une bonne personne dans cette infirmerie. Il pouvait y avoir énormément de possibilités pour qu'ils ne se rencontrent pas. Le fait qu'il sorte avant qu'elle n'entre et puis voilà. En tout cas, fallait remercier Zwei dans l'histoire. C'était plus ou moins grâce à lui que tout ça s'était passé. Une rencontre agréable, ouais, y'avais pas d'autres mots. Célibataire donc. Libre comme l'air, tel une abeille pouvant butiner dans toutes les fleurs du jardin. La métaphore reste sympathique. Peu commun ? Oh. Oui et non. Disons que le célibat n'a rien de commun ou de rare. C'est un fait et c'est tout. Elle voulait quelqu'un d'exception. Il voyait très clair dans son jeu. Alexia était du genre à tester les gens - en gros - et comptait s'accaparer de la perle rare. Un choix judicieux. Il déconnait en parlant de rentre-dedans, enfin au début. Parce que la scène qui s'était déroulé juste après, lorsqu'elle avait décrochée deux boutons tout en s'approchant de lui. Là. C'était clairement du rentre-dedans. Liam était figé. Depuis tout petit, il y a quelque chose qui le bloque. La vue d'un corps lui a toujours fait cet effet là. Il ne peux pas s'empêcher de le regarder. Impossible de détourner le regard. C'était pas de la perversité ou du voyeurisme, loin de là. Même le torse poilu de papa moustache lui aurait fait cet effet là. C'est quelque chose qui le mystifiait. Il aurait bien voulu comprendre pourquoi. Un corps d'homme, ça possède des muscles, c'est des lignes et des traits, avec plus ou moins de muscles. Pour une femme c'est presque pareil. Il était peut être fétichiste des torses. En tout cas, si c'était le cas, il fallait consulter Mlle Volkoff au plus vite.
Le Drathem était en apnée, dans son monde, depuis moins d'une minute. Pourtant, c'est comme si son esprit avait quitté son corps temporairement. Ton cerveau est aspiré par une force inconnue, et te sera rendue plus tard. Et bien, quelques temps après, il était revenu à la réalité. Relevant la tête, fixant les yeux de la belle, il avait été vaincu à son propre jeu. C'est moche. Fallait noter ça quelque part. Lui aussi cherchait les perles rares. Aujourd'hui, il avait mis la main sur l'une d'elles. Une perle bleu azur, éclatant de beauté, ravissante mais surtout, très à l'aise dans ce qu'elle dit et ce qu'elle fait. Il n'avait pas répondu à sa petite pique. Après tout, devait-il vraiment y répondre ? A ce stade là, il n'y avait pas vraiment de maître du jeu. Puis vint la tant attendue question. Elle s'était presque faite attendre la bougre. Célibataire ? Son cœur tapait à tambour battant. C'est rare qu'on puisse le provoquer autant. Cette femme avait quelque chose. Vraiment.
«Pour le moment, j'suis célib' ouais.»
Il pensait s'en être bien sorti. Mais.. Au final non. Il avait craqué et péter un boulon. Comme trop souvent. Liam était le genre de pile qui n'arrivait pas à tenir en place. Et le fait d'être là, devant cette femme dont la paire de loches était à proximité des yeux et des mains. Elle jouait son jeu à la perfection tout de même ! Liam s'était relevé de ce lit d'infirmier sur lequel il était assis - vous savez le même lit que chez les médecins, quand il vous fait asseoir et tousser, puis mettre un bâtonnet dans la bouche et dire AAAAA - et avait volé un baiser à la demoiselle. Il lui avait rapidement attrapé une lèvre avec les siennes, et y avait déposé un baiser. Puis, se rendit compte de la bourde, il s'était arrêté net. Là, il s'attendait à tout. Notamment un bonne grosse gifle. A vrai dire c'était mérité. On vole pas de baiser à une dame. Encore moins une dame de la haute. Ziegler avait joué le jeu, et il avait perdu. Lui qui sait se retirer au bon moment, là, il avait complètement craqué. Son point faible avait été touché de plein fouet. Sentant la tension qui régnait à présent dans la pièce, il pris la parole directement.
«Je crois que c'est bien la première fois que je me fais niquer comme ça. J'ai réagi de manière impulsive sur le coup. Chapeau. Je sais plus où me mettre. Je comprendrais si tu veux que je dégage. Drathem oui, mais pas con pour autant.»
Je sentais la pression monter en lui. Il ne se contrôlait plus et un sourire se glissa sur mes lèvres. Lui avais-je fais comprendre qu’on ne joue pas avec moi aussi facilement ? Qu’en fin de compte, c’est plutôt moi qui joue avec lui depuis le début. Je n’aimais pas la manipulation mais quelques fois, cela peu paraître vraiment drôle et franchement, là, ça l’était. Le jeune homme était sur les rotules, ne comprenant certainement pas ce qui était entrain de lui arriver. Et pourtant, je n’avais enlevé que quelques boutons dévoilant une partie de mon anatomie. Il n’y avait rien d’étrange ou de sexuel là dedans puisqu’une fille en bikini ferait le même effet et encore, mon chemisier n’était pas complètement ouvert. Lorsqu’il répondit à ma question, j’avais deviné qu’à l’intérieur, il bouillonnait. Son sang devait être au-delà de la température normale, son cœur ne devait plus suivre le rythme effréné des actes qui se déroulaient devant lui. Ses yeux ne dérivaient pas de ma poitrine, il était comme subjugué par les formes arrondies de mon corps. C’est dingue ce que deux protubérances graisseuses peuvent faire à un homme, et pourtant cela n’a rien de spécial. En le regardant, j’avais l’impression d’avoir mis un film en pause, seuls ses yeux clignaient parfois.
Cela me faisait réellement sourire, je ne pensais déclencher une telle réaction sur le moment. Et pourtant, je venais de chambouler les fonctions cognitives de Mister Ziegler. Seule sa perception semblait encore en ébullition, le reste était comme figé dans le temps. A un moment donné, j’avais décidé de refermer le rideau afin de remettre le garçon sur pied, qu’il puisse enfin parler. Mais avant que je ne fasse quoique ce soit, il se leva directement et tel un éclair, m’attrapa la lèvre inférieure avec la sienne. Il déclencha un effet atomique en moi. De l’électricité parcourait mon corps, de la tête au pied et activa mon cœur si rapidement… Il se mit à battre sans relâche, mes yeux restaient grands ouverts et continuaient de fixer le jeune homme. L’espace d’une seconde, je ressentis une sensation extraordinaire parcourir mon corps. Une sensation que je n’ai jamais eu l’occasion d’expérimenter et là, Liam me la fit découvrir. Ma respiration s’arrêta un instant, juste le temps de réaliser que ce qui se passait était bien réel. J’avais bien un élève pendu à mes lèvres, et pour une fois, ce n’est pas de mes paroles dont je parle.
Il s’ôta en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, et pourtant, j’avais encore l’impression que ses lèvres étaient encore pendues aux miennes. Je reprenais mes esprits petit à petit, et contrairement à ce que je pensais, je n’allais pas le disputer ou lui mettre une claque comme les filles feraient par réflexe. N’oublions pas que je l’avais provoqué tout de même, et apparemment, sa réaction fût plus forte que je ne l’aurais imaginé. Et puis, il prit la parole car une certaine tension s’était installée dans l’air. Nous étions aussi gênés l’un que l’autre… Il s’excusa et m’avoua que j’avais été plus forte à ce jeu que lui, comme quoi, je pouvais être douée dans ce genre. Je n’allais pas le virer de l’infirmerie, d’autant plus qu’il avait un mot comme quoi il devait rester ici aujourd’hui. Et puis, je n’étais pas quelqu’un de cruelle – ou alors un petit peu, mais on ne le dit pas !
‘Ecoute, ce n’est rien. Ce qu’il vient de se passer ne doit pas sortir de ces murs ! Je t’ai provoqué et tu as réagi d’une manière que je n’avais pas imaginée. En tout cas, tu as un sacré… Coup de lèvres si on peut dire ça comme ça. Tu m’as vraiment surprise, alors tu n’as pas réellement perdu à ton petit jeu. Disons… Ex-æquo, qu’en penses-tu ?’
Effectivement, il avait bien réussi à me surprendre aussi. Nous étions au même niveau sur ce plan là, mais ce baiser d’une seconde ne me laissait pas indifférente sur le moment. Mes jambes tremblotaient encore, et mon cœur n’avait toujours pas réduit son rythme. Je ne pensais pas qu’un simple baiser sans pensée pouvait me faire ce genre d’effet, c’est incroyable. Et ce n’est pas une sensation désagréable, bien au contraire… Roket s’était caché les yeux pendant l’instant fatidique. Il avait l’air complètement perdu, lui aussi. Ce moment avait choqué tout le monde ici, et il fallait détendre l’atmosphère électrique.
‘Que dirais-tu d’un verre pour faire passer ce moment inattendu ? Et cette fois-ci, c’est moi qui invite.’
Liam Ziegler
Maison Drathem
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Sujet: Re: Routine ▲ Dr Sorhen Jeu 9 Avr - 17:23
Together tonight ?
Il venait de reprendre ses esprits. Elle également. Au moins, tout le monde avait récupéré sa tête. Il avait un sacré coup de lèvres d'après ses dires. C'était gentil de l'admettre. Il avait également envie de qu'elle avait une sacrée.. Mais c'était peut être plus sage de ne rien dire pas vrai ? Quoi qu'il en soit, Liam n'était pas assez cinglé pour remuer le couteau dans la plaie. Non je déconne. En fait, il avait quand même envie de remuer le couteau dans la plaie. Un vrai Drathem quoi. A force, il risquait de se prendre des mandales dans la gueule. C'était déjà arrivé en plus.
«Va pour une égalité. Et oui, je pense que c'est mieux ainsi. En réalité, j'ai réagi d'une manière que je n'ai pas imaginée non plus. J'ai pas pour habitude d'être impulsif, c'est même assez rare. En tout cas, si je peux me permettre... Avec ta poitrine, t'a rien à envier aux autres. Ça va, j'ai bien tourné ma phrase ? »
On va dire que oui. C'était toujours moins brutal que « Putain t'a une de ses paires de miches mad'moiselle ! » Et surtout, c'était pas le style de Liam. Car oui, même s'il est plutôt borné sur les bords et assez franc, il savait quand même tourner une phrase à son avantage. C'était pas non plus le cassos des Drathem, loin de là. D'autres auront ce rôle s'ils le convoitent, lui ce n'était guère son genre. Même un voleur sans scrupules pouvait quand même être un minimum éduqué. Zwei bougeait toujours dans sa pokeball, il avait envie de sortir. Très certainement pour aller frapper des gens dans la rue, ou des pokemons. Voir pour violer des chatons. La dernière fois, il avait essayé de s'accoupler avec une Volcaropod. Bah il en a payé les frais. La moitié de son corps était brûlé au troisième degré. Un pure imbécile. Alexia proposait un verre. Mais Liam préférait refuser. Non pas qu'il était incontrôlable avec de l'alcool dans le sang, mais disons que... Oh, il l'expliquera bien de lui-même.
«Tu sais, ça aurait été avec plaisir. Mais... Les élèves n'ont pas le droit de boire dans l'enceinte de l'établissement, et je compte encore garder ce toit au-dessus de ma tête. Cela dit... Je peux te proposer une solution. Comme on est Vendredi, après les cours on est libre comme l'air de rejoindre notre famille. Je pourrais en profiter pour t'inviter à boire un coup au Bekipan Boîteux ! En plus, t'avais une proposition à me faire si je ne m'abuse. Par contre.. Le seul problème, c'est que je pourrais plus retourner ici par la suite. Couvre-feu oblige. »
Il y avait toujours... Euh... Dormir dehors à la belle étoile, mais c'était mieux dans un matelas. La taverne ? Ça pouvait tenir la route s'il était autorisé à dormir sur une table. Mais c'était plutôt mal vu et déplacer de le signaler au tavernier. Non bah il y avait pas trente-six milles solutions.
«Bon. Par contre ça risque d'être chiant pour dormir, il n'y a pas d'hôtel. J'ai pas vraiment envie de te le demander mais je vais y être obligé, pour éviter de crécher à la belle étoile. T'a bien une chambre non ? Je t'impose rien hein ! Si t'a un canapé sur lequel je pourrais récupérer quelques heures, ça pourrait arranger. T'a ma parole sur le fait que rien ne disparaîtra. Après bon, je te l'impose pas non plus. On peut toujours faire ça au Békipan. Mon frère et moi avions l'habitude de dormir dehors. On galérera pas trop, puis ça rappellera le bon vieux temps ! »
Cette fois-ci, il lui avait laissé le choix. Il regardait l'heure sur l'horloge de la pièce. Elle pointait dix-sept heures. Ils avaient passé quasiment deux heures de la journée à papoter. Comme quoi, ça pouvait aller très vite ! Liam n'avait pas trop la notion du temps. Enfin, pas trop.. Pas du tout même. Quoi qu'il en soit, il allait devoir la laisser. Il fallait se préparer pour ce soir, et pour toutes les éventualités. Des fringues de rechange, un pyjama – car qu'il dorme chez Alexia ou dans les rues de la ville, il ne pouvait pas se permettre de le faire en caleçon ou dans ses fringues – d'ailleurs son pyjama n'était qu'un simple survêtement à bandes rouges et un débardeur. L'albinos avait l'habitude d'être habillé léger pour garder néanmoins sa souplesse et sa furtivité quoi qu'il arrive. Et au moins, ça n'entravait pas ses mouvements.
«Quoi qu'il en soit, il va me falloir faire un tour dans ma chambre. Je dois préparer des fringues pour parer toutes les éventualités, quelques babioles et prendre mon portefeuille. Je compte pas te laisser m'inviter, sinon ça voudrait dire que la galanterie est en prison et j'ai pas envie de passer pour un connard plus que je ne le suis. Dans tout les cas, c'est moi qui régale ! »
Le jeune Drathem était donc d’accord pour que nous soyons ex-aequo. En même temps, que lui aurait-il fallu de plus pour ne pas qu’il tombe d’accord avec moi ? Il avait pensé me piéger et au final, l’inverse s’était produit. Puis la suite de sa phrase m’intrigua un instant. ‘Avec ma poitrine, je n’ai rien à envier aux autres’. Que voulait-il dire par là ? Mes formes étaient-elles les plus belles à ses yeux ? Avais-je un corps à le faire saliver d’envie ? Allez savoir, mais cela m’avait fait rire. La façon dont il laissait les choses aller, c’était du culot à l’état pur. Cela ne me dérangeait pas, attention. Comme je l’avais déjà dis, il n’a pas peur d’ouvrir sa bouche pour parler et laisser sortir ses pensées comme elles viennent était une grande qualité. Et… un défaut à la fois, je l’admets. Si en ce moment, ces paroles n’ont pas une grande incidence sur ce qu’il se passe, j’imagine que parfois, cela doit lui coûter cher. Me souvenant de ces paroles sur son passé, je pense qu’il n’a pas eu une vie facile et que parfois il a bien le droit de se lâcher sans se prendre des claques. Et puis, cela me faisait sourire car… Vous savez que je ne côtoie pas grand monde. Mais là, j’avais trouvé une perle rare.
Quelques instants plus tard, il ajouta qu’il ne pouvait pas accepter de boire dans l’enceinte de l’école. Mais, sans vouloir l’offenser, il avait quand même tapé dans mon Bourbon ! Mettons ça de côté et écoutons donc ce qu’il avait à nous proposer. Le Békipan Boiteux, seul endroit où les élèves ont droit de boire et de se lâcher un peu. Après tout, pourquoi pas. Il enchaina avec un problème de taille ! Si jamais il dépassait le couvre-feu – et je sais qu’il le dépassera bien évidemment puisque je ne compte pas rester dix minutes avec lui, mais bien plus longtemps – il lui faudrait un endroit pour dormir. Et effectivement, j’avais bien une chambre à ma disposition avec tout ce qu’il fallait pour accueillir une personne supplémentaire. N’étant pas une sorcière, je n’allais pas le laisser dormir dehors, je vivrai avec des remords s’il lui arrive quoique ce soit. Et même, cela ne se fait pas. Alors bien sûr, il allait dormir dans la chambre.
‘Allons à ma chambre alors, ce sera bien plus confortable que le Békipan Boiteux. Je ne peux pas te laisser dormir dehors comme un sans-abri, ce serait mal venu de ma part. J’ai de quoi te garder pour la nuit, bien au chaud. Et en ce qui concerne ta promesse, ne t’inquiètes pas, je ne crains rien à moins que tu ne sois branché maquillage ?’
Petite boutade gentillette pour lui faire comprendre que rien n’avait de valeur dans ma chambre, et surtout que j’avais très peu d’effets personnels. Mis à part le maquillage, les vêtements… Le reste appartenait à l’académie et c’était gentiment fourni par le cher Directeur invisible. Puis il ajouta qu’il devait aller se préparer pour notre petit rendez-vous et un élément me chagrina quelque peu. Le fait qu’il m’invite me dérangeait vu qu’il n’avait certainement pas vraiment les moyens pour faire grand-chose. Je verrai pour y remédier bien sûr, mais nous verrons tout ça ce soir. En tout cas, Liam était un élève peut-être voleur – c’est comme ça qu’il se qualifie – mais il restait bien élevé. J’ai du mal à croire qu’il ait vécu dehors une partie de sa vie car il n’en a pas oublié les bonnes manières et la galanterie.
‘Va te préparer, prends ce qu’il te faut pour ce soir, je vais faire de même. Passe toquer à la porte de ma chambre dès que tu es prêt ou envoie moi un message sur mon téléphone, le numéro est juste là. Si jamais, ma chambre est la 009. Ne te trompe pas !’
Je lui montrais le petit bout de papier qui contenait mon numéro de portable et ajoutait un petit clin d’œil à la fin. Considérons cela comme un petit jeu entre nous. En tout cas, j’avais hâte de lui proposer mon idée, en espérant que cela lui plaise et qu’il voit autre chose que mon côté infirmière !