Distress

Feat. Alicia Lancaster

Je venais de terminer le repas de ce midi qu’il fallait déjà retourner au boulot. Le temps passait si vite, c’était toujours comme ça quand le boulot nous attendait. Le temps s’arrêtait lorsque nous étions sur le lieu de notre travail, et lorsque le temps libre apparaissait… Il s’écoulait dix fois plus rapidement. Malheureusement, nous ne pouvions pas contrôler le temps. Dialga serait le seul capable de maîtriser le temps, et encore… C’était un Pokémon Légendaire, et le mot légende n’était pas là pour rien. Je n’en avais jamais vu un en vrai. Seuls les bouquins traitaient de ces créatures sublimes mais complètement inaccessible. Ils étaient un peu comme les dieux de cette terre, tout comme Idryss. C’était l’un de mes vœux les plus chers. Voir un Pokémon de ce type comblerait ma vie pour toujours. Plus que tout. Mais bon, les rêves devenaient rarement réalités. Je ne me faisais pas d’illusion. Et au lieu de rêvasser, je retournais à l’infirmerie. En ce moment, elle débordait d’élèves. Y avait-il des périodes ? En même temps, l’été allait arriver, alors forcément les élèves sortaient plus dehors et se blessaient… Vous me direz, ces élèves étaient mon gagne-pain. Je n’allais pas m’en plaindre.

‘Roket, occupe-toi des patients s’il te plait. Fais les entrer, et patienter dans la salle d’à côté, j’ai du travail.’

Je triais les dossiers des nouveaux arrivants, c’est fou ce qu’il pouvait y avoir de nouvelles têtes chaque jour. Il fallait examiner chaque dossiers pour déceler les moindres problèmes, qu’ils soient physiques ou psychologiques. Je connaissais déjà Victoria, qui était en chaise roulante. Mandy, qui avait un problème tellement profond qu’elle en devenait meurtrière… Je n’avais pas encore trouvé tous les élèves à problème ici. Mais ça ne saurait tarder. Les élèves venaient me voir de plus en plus souvent, l’académie a peut-être fait mon éloge qui sait. Je triais chacun des dossiers un par un… C’était long et chiant. Il me faudrait une secrétaire pour faire ça, parce que je passais mon temps à trier des dossiers. Franchement, ce n’était pas ma partie préférée du boulot mais comme il fallait le faire…

Après quelques minutes à passer les dossiers d’un endroit à l’autre de la pièce, j’entendis la porte s’ouvrir et Roket revenait. Il me fit signe que quelqu’un était déjà dans la salle d’attente. Je me préparais alors à l’accueillir, déposant une chaise face à mon bureau puis, j’ouvris la porte avant de lui faire signe d’entrer. Elle annonçait directement les faits en me demandant si la psychologie était un de mes domaines. Forcément, ce n’était pas le domaine que j’exerçais le mieux, mais j’en étais capable.

‘Très bien, assieds-toi… Rappelle-moi ton prénom s’il te plait ? Il me semble que je t’ai vu à la soirée d’intégration. Ensuite, je t’écoute, expose-moi tes problèmes.’

Listen to me

Feat. Alicia Lancaster

Sa façon de parler m’était très familière. Elle n’était pas issue de n’importe quelle famille. Son nom n’était pas inconnu à mes oreilles. La fille Lancaster se trouvait devant moi, et avait un énorme souci avec son paternel. La noblesse… Je l’avais abandonné depuis pas mal de temps et cette jeune fille me ramenait dans le passé en une fraction de seconde. Cette manière de parler était bien trop respectueuse, cela me faisait bizarre de rencontrer une personne de la haute dans l’établissement. J’avais renié ça depuis tellement de temps que je n’avais plus l’habitude que l’on me respecte autant. Je l’avais croisé à la soirée d’intégration, et je me rappelle bien de la scène d’arrivée de la jeune fille. Elle s’était écrasée littéralement sur Alex Lauzon, un élève de la maison Drathem. J’étais allée voir si elle n’était pas blessé et apparemment il y avait eu plus de peur que de mal. Alicia était là pour me parler de ses problèmes de famille. Elle était venue ici car son père n’acceptait pas d’être en présence de Pokémon. Seulement la noble avait envie de se rapprocher du Lixy qu’elle avait trouvé en compagnie de son ami. Je comprenais la position de son père puisque mes parents étaient exactement pareils.

Elle continuait à s’exprimer sur le fait qu’elle se sentait bien ici, il y avait des personnes avec qui elle s’entendait bien alors forcément… Ça n’aidait pas. Son père voulait la voir de retour mais il n’était pas prêt à accepter la boule de poil bleuté… C’était assez complexe comme histoire, mais je pouvais certainement régler ces soucis.

‘D’accord. Je vois très bien le problème. Ton père est similaire à mes parents, je le connais grâce à eux d’ailleurs. Je fais partie de la famille Van Sorhen alors… Je sais ce que tu ressens. Il faut que tu tiennes bon, ton père n’a pas à diriger ta vie. Si tu te sens en bonne compagnie ici, alors reste à Primepoc. Et rien n’empêche les visites, il peut passer te voir ou inversement. N’hésite pas à aller le voir quand il te manque, mais n’oublie pas qu’il ne peut te dire ce que tu as à faire. A un moment donné, il faut que ton père te libère, tu n’es plus une petite fille.’

Je faisais alors couler un café et disposait plusieurs jus de fruits sur la table. Des biscuits et toute sorte de friandises venaient s’ajouter au fur et à mesure. Le climat de confiance est important et je sais à quel point les élèves raffolent des sucreries. Et même, je n’étais pas le genre d’infirmière à manquer de respect aux élèves. Je leur proposais toujours un petit quelque chose, juste au cas où.