La première place avant tout ✩

Ishild & Felix

Pour une première journée, Felix s'attendait à pire. A vrai dire, cette journée a été vide. Totalement vide. A part son inscription au matin et cette rencontre avec ce pokémon parlant, la découverte de ses colocataires de chambres et une balade improvisée dans le bâtiment, rien ne s'était passé. Et c'était déjà l'heure du couvre feu. Il ne restait presque plus personne dans la salle commune. Lui tenait à rester encore un peu, observant la forêt qu'il pouvait apercevoir par la fenêtre. Il repensait à sa journée, se demandait ce que faisait ses colocs, sa sœur, voir même ses parents. Avaient-ils conscience de l'aspect du lieu où ils les ont envoyés ? Sûrement pas... Jamais ils ne les auraient foutu au milieu de citadins « moyen » dans ce cas. Il était même certain que sa sœur ait déjà envoyée une lettre à leurs parents pour se plaindre. De toute façon c'était trop tard, ils ne pouvaient pas revenir en arrière. Et c'était mieux ainsi. Felix était ravi de se savoir en-dehors de toute cette aristocratie oppressante.

Le temps passa, les lumières s'éteignirent peu à peu et Felix se retrouva complètement seul. Tout le monde était parti se coucher. « Ils ne nous ont pas dit pourquoi... » dit-il en regardant son Zorua, perché sur le rebord de la fenêtre. Celui-ci le regarda, perplexe, ne comprenant pas de quoi son maître pouvait parler. « La forêt. » continua-t-il en la désignant du regard. « Ils ont omis de nous dire la cause de son interdiction de visite. » Il resta un instant silencieux, plongé dans ses pensés. « J'aimerai bien savoir ce qu'ils y cachent... » susurra-t-il finalement avant de se lever précipitamment. Kili sursauta et le suivit sans bronché, toute fois inquiet. L'adolescent s'assura que personne ne se trouvait dans les parages et se dirigea vers la sortie. Son pokémon couina. « Je veux juste aller voir ça de plus prêt. On fouille rapidement les lieux et on revient, ce ne sera pas long. » chuchotta-t-il avant de se faufiler dans les couloirs. Le Zorua qui était à sa suite savait pertinemment que ce ne serait pas un simple aller-retour mais bien une inspection de fond en comble de la forêt. Son dresseur était devenu si prévisible.

Il avait réussit à atteindre la forêt sans trop de mal. Et sans se faire repérer ! Pendant plusieurs minutes, il longea ce « troupeau » d'arbres, sans trop oser entrer. Ce n'était pas la peur qui l'arrêtait. Non, en fait, il se disait qu'il n'avait pas de quoi s'éclairer, et se demandait donc comment il réussirait à retrouver son chemin une fois là-dedans. Mais il n'avait aucune envie de faire demi-tour sans n'avoir rien fait. Alors Felix s'avança lentement, se disant qu'il verrait bien en temps voulu comment il ferrait pour en sortir. Par chance, la lune éclairait suffisamment pour qu'il puisse voir un minimum où il mettait les pieds. Il arpenta les yeux un peu au hasard, espérant trouver quelque chose de passionnant. Il entendit subitement du bruit. Des craquements de brindilles. Quelqu'un venait vers lui. Oh non, un professeur l'avait donc vu ? « O'Malley... O'MALLEY ! » Ce murmure se voulait sévère. Toute fois elle lui semblait familière. Ce ne devait donc pas être un professeur, n'en ayant croisé aucun aujourd'hui. Miaouss ? Non, sa voix était bien plus stridente. Qui que ce soit, à trop faire de bruit, cette personne allait finir par attirer l'attention.

Kili fut le premier à trouver cette fameuse personne. En le voyant filer comme une flèche, Felix se mit à courir à sa suite avec difficulté, se prenant de nombreuses branches d'arbre en pleine tête sur le chemin. Et il eut la surprise de découvrir Ishild, sa colocataire. La seule fille de sa chambre. Déjà, Felix avait été surprit de voir que les chambres étaient mixtes, mais laisser une fille seule au milieu de trois hommes c'était une certaine preuve d'inconscience. Surtout quand la demoiselle était aussi jolie. « Ishild ? » Évidemment que c'était elle crétin. « Qu'est ce que tu fais ici ? » dit-il calmement. Il ne l'imaginait pas capable d’enfreindre les règles. Enfin, en soit il n'en savait rien, puisqu'il ne lui avait jamais réellement parler. Un mot par-ci par-là, mais c'était tout. C'est bien dommage d'ailleurs...

(c) Lenou