CUISINER C'EST TOUT UN ART.

Les cours sont terminés, le travail aussi, et c'est pas trop tôt. Je vais enfin pouvoir me reposer, ou faire quelque chose de moins stressant — ce sera pas du luxe. Voyons voir… Lire ? Plus tard. M'occuper de La Poiscaille, c'est fait. Dormir ? Trop tôt. Manger ? Pas faim… Eh, mais, je pourrais cuisiner quelque chose ? Pour Faith et Amy ce serait symp— hm, ça m'assurerait qu'elles mangent correctement, au moins pour ce soir. Faisons donc ça. Le temps d'enlever cette fichue cravate qui commence à me gêner, et je sors de la chambre. Qu'est-ce que je pourrais leur faire ? Un truc équilibré sans qu'elles voient que ça l'est, sinon elles en voudront pas, haha. Elles sont pas chiantes, elles, aussi, hein. Rawr. Au pire je les forcerai, il me suffira de crier un peu — comme d'hab', quoi. Sérieux… Ça m'énerve, ça m'énerve ! Faisant une grimace, j'arpente les couloirs, escaliers, autres couloirs, autres escaliers -c'est vraiment grand ici, pas l'habitude- d'un pas rapide et nerveux. Dire que j'avais envie de faire ça pour me détendre, ça commence bien. Espérons que ça ne continue pas sur cette voie. Je soupire. Tout dépendra de ce qui m'attendra aux cuisines, en fait.

Ça m'a l'air calme, pas trop bruyant. Mais il n'y aurait pas une drôle d'odeur dans l'air ? Oh non… Ne me dites pas que c'est ce que je pense. Pa sça, s'il vous plaît, c'est insupportable… Je pousse la porte et rentre, pour découvrir que, si, forcément, c'était ça. Pas possible, y a que sur moi que ça pouvait tomber,  hein ? J'en ai marre de ce karma pourri, tout comme je sens que cette odeur de brûlé qui me rappelle un peu trop quand Amy essaie de cuisiner va vite m'énerver aussi. Garde ton calme, garde ton calme, garde ton calme, Glen. En plus c'est pas vraiment Amy qui se tient près du four, mais un grand aux cheveux… Verts ? Bon, d'accord, pourquoi pas. Il a l'air bien embêté en tout cas, et ça se comprend. «Et merde ! Voilà qu'ils ont cramées ! J'ai fauté dans quoi encore ?! Rah !» Plus qu'embêté, il est même complètement paniqué là, non ? Je m'approche : une étrange fumée noire s'élève du four ouvert. Attends. Attends. C'est possible de se servir tellement mal d'un four que de la fumée noire s'en échappe ? Je… Je suis très surpris.

«Euh… Ça va ?», demandé-je, dépité. J'rrive à son niveau, et me penche pour découvrir des cookies un peu (beaucoup) trop cuits. Cramés, oui, c'était le mot. Sérieux, des cookies cramés. C'est pas possible, comment on peut être négligeant à ce point ? Avant que l'autre n'ait eu le temps de répondre, je soupire, ma grimace blasée s'accentue, et je sens le stress monter, c'est quoi cette situation ? En tout cas ça m'horripile de voir une cuisine dans cet état, et des ingrédients ainsi gâchés, je sens que je vais rien pouvoir faire tant que ce sera pas un minimum plus propre, par ici. «À mon avis tu vas plus rien pouvoir en faire… Et pour recommencer il faudrait nettoyer le four… C'est quoi, cette fumée ?» Une pointe (oui juste une pointe, ahem) d'agacement se fait sentir dans ma voix. Ça m'agace, ça m'horripile, tout ça, mais ma question est sincère. J'ai jamais vu un four fumer comme ça. Sur qui je suis tombé, encore ? Pourquoi moi, ô, monde cruel…

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Bon ok, je me suis fait agresser avec une poêle qui n'avait rien demandé elle non plus par un mec qui a l'air vraiment paumé dans une cuisine, je— je ne sais plus vraiment quoi dire. Je m'étais donc écarté, par réflexe, et me suis demandé ce qu'il faisait là. Ben oui, c'est pas vraiment commun comme situation, il fait cramer des cookies et ensuite il… Euh, il se défend contre je-ne-sais quoi ? Bon, c'est quand même sympa, il a prévenu qu'il était armé mais… Mais j'avais vu. Qu'est-ce qui passe par la tête des gens, sérieusement ? J'aimerais presque m'y retrouver, pour savoir, mais finalement vue la façon dont ils agissent parfois, ça reste «presque». Je suis très bien dans ma propre tête. Et… Qu'est-ce que je raconte, moi ? Rah, c'est pas possible, c'est pas possible… Bref. On dirait qu'il a remarqué que je n'étais pas vraiment une menace, c'est plutôt pas mal. Ah, voilà qu'il ouvre la bouche ! Sûrement pour se justifier devant la grimace que je fais, et ça semble normal. Alors il ne sait pas se servir du four ici présent ? C'est pour ça qu'il a cramé les cookies ? Et il ne pouvait pas tout simplement demander ? C'est quand même pas sorcier, mais bon… Nouveau soupir, je devrais arrêter un peu, surtout avec une personne inconnue juste devant moi, mais c'est plus fort que moi. Arf.

Fatale, cette erreur, oui, comme tu dis… Un nouveau regard vers ces pauvres gâteaux de notre part, déçu pour l'un, affligé pour l'autre. Bon, tant pis, hein. Autant ne pas s'attarder et recommencer, sinon c'est ce que j'appelle perdre du temps. Et ce garçon semble l'avoir compris, il prend enfin une initiative : nettoyer le four. Moi, je vais m'occuper du reste : les cookies. «Je m'appelle Alex Lauzon et toi ?» … Eh ? Oh, oui, en effet, c'est plus sympa (mais surtout plus pratique) si on connaît les prénoms. «Glen— j'ai un petit bug avec mon nom, est-ce qu'il se pourrait qu'il le connaisse déjà ? Avec Amy et Faith, on sait jamais, même sans les avoir vues en personne je suis certain que beaucoup connaissent notre nom. Enfin bon, je ne suis ni Amy, ni Faith, donc je suis clean. Je pense. Glen Salford.» Je peux pas lui sourire comme il me le fait, je me sens encore un peu nerveux, alors je vais pas me forcer. C'est pas ma faute si je sais pas me détendre avec les gens, surtout ceux que je viens de rencontrer. Eh, encore un soupir, minuscule cette fois, car c'est envers moi-même. Glen, Glen, un jour faudra vraiment apprendre ce que c'est que «ne pas stresser pour rien». Un jour, oui.

Bref. Là n'est pas la question. «Je vais t'aider, ça ira plus vite comme ça.», dis-je en commençant un examen des cookies un par un : on pourrait peut-être en rattraper quelques un. Espérons. J'espère aussi que pour lui ça ira avec le four, mais normalement le nettoyer est bien moins compliqué que s'en servir, donc panique pas Glen, panique pas, en plus il a l'air plus grand que moi, et il semble savoir cuisiner. Tant mieux, ses prochains cookies -s'il recommence aujourd'hui- seront bons et bien cuits. Je remarque au passage qu'il est chez les Dratheim, comme Faith, uh ? Pas que ça change quoi que ce soit dans mon opinion pour l'instant peu développée sur lui, ça veut rien dire ça. En tout cas il reste effectivement quelques survivants à ce drame du four, en tout je dénombre quelques sept cookies potentiellement sauvables. C’est pas si mal, c’est pas si mal, tout ça. Je les place donc un peu plus loin des autres, pour les en différencier, et je suppose qu’il faut les jeter, les autres ? Toutefois je ne le fais pas, je ne sais pas si ce gars— appelons-le Alex, si Alex veut les garder ou non. Les garder, pour quoi faire, je sais pas, mais je peux pas lui enlever cette liberté. Donc je les laisse là, ils sont très bien là. Me tournant vers Alex donc, je pointe les sept rescapés du doigt et annonce, en attente d’une quelconque réaction : «Je pense que ceux-là seront mangeables.» En un sens ça me soulage un peu, et je crois que je me détends ? J’en sais rien, tiens…

Quoiqu’il en soit, comme je vois qu’il n’en a pas encore fini avec le nettoyage du four, je prends du sopalin et m’approche pour l’aider. C’est pas un four qui me semble particulièrement vieux ou chiant, mais ça reste un four, donc quelque chose qui est par définition assez long à nettoyer, même s’il faut le faire régulièrement. Je me mets au travail sans trop parler — sans parler du tout même, puisque je sais pas quoi dire. Pas ma faute, ce malaise avec les gens, erm. Puis ça ira plus vite si je parle pas, et je serai plus concentré, voilààà— Hrm. C’est quand même vachement handicapant par moments, d’être psychorigide au point d’en arriver à ne plus pouvoir cuisiner quand c’est un peu le bordel dans les locaux. Et pourtant je devrais être habitué avec les deux autres folles, mais visiblement non. Allez, ce sera bientôt fini et je vais enfin pouvoir commencer ma propre cuisine. Ce qui ne sera pas trop demandé, je pense, puisque je devrai aussi tout ranger après avoir fini. Quelle galère, eh…

••• Défi 2.

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Hm—Ce qu’on peut dire c’est que ce type est vraiment souriant, woah. J’aurais presque l’impression de me retrouver dans une pub Colg— Euh, bref. C’est pas mal, pas mal du tout au contraire, ça doit sûrement être mieux qu’un type qui fait tout le temps la gueule (comme moi), enfin en tout cas c’est plus agréable, eh. Disons que ça euh détend un peu l’atmosphère ? Certes je suis encore tendu mais ça c’est normal, donc voilà s’il était tendu aussi ce serait pire et— Mais wow, qu’est-ce que je raconte ? Pfiuh, concentre-toi plutôt sur le four, Glen, au lieu de dire n’importe quoi. Sérieusement, cette journée a dû être vraiment crevante pour que je me reprenne moi-même… Surtout que lui il a rien fait à part être super sympa, et même que c’est vraiment cool de garder les cookies pour ses Pokémon, ça va leur faire plaisir, donc euh oui voilà— Bref. Le four. Ça sert à rien de stresser, rien du tout, mieux vaut en finir avec ça au plus vite pour pouvoir cuisiner, oui, parfaitement.

«Mais dis-moi, si tu es venue ici c'est pour cuisiner, mais cuisiner quoi ? Je suis curieux de savoir ce que tu allais faire. Ah ? Euh, oui, très bonne question, c’est vrai que j’y avais pas encore trop réfléchi, à ça. C’est très malin devenir cuisiner sans savoir ce qu’on fait, dis donc. En tout cas je suis heureux de te rencontrer, un mec comme toi c'est très rare.» … ? Eh ? «Pardon ? … Woah, qu’est-ce que je dis ?! Pourquoi j’ai dit ça, c’est un compliment non alors je devrais pas réagir comme ça— Euh je veux dire, hm, merci— C’est— Ça m’a surpris, aha !» … … … Eh bien, bravo Glen pour cette magnifique réponse, preuve qu’en plus de buger alors qu’on te fait un compliment tu sais pas parler. Et le rire nerveux pour m’enfoncer, magnifique, combo, dix mille points. Merde, j’ai l’air de quoi, moi maintenant…! Le four, le four, concentre-toi sur le four, Glen, ahaha. J’ai envie de me cacher dans un trou de souris, limite si je devrais pas me planquer dans le four ou je sais pas juste partir, c’est vraiment pas fin ça, Alex est super gentil et moi je dois passer pour un idiot, je— Grawr, fallait que ça tombe sur moi…

Mais hm de toute façon— «Eh— ?» Quoi, qu’est-ce qu’il se passe, encore ? Pourquoi il fait tout noir, c’est une blague, c’est ça ? J’ai quand même pas la poisse au point qu’il y ait une ampoule de grillée voire même une coupure de courant, non ? Je ressors la tête du four, pour finalement constater que, si, j’ai la poisse. Génial. Ça va être pratique, ça, pour nettoyer ce putain de four, encore ! J’ai l’impression qu’on n’en finira jamais… Je laisse une grimace dépitée assez expressive dans ce sens repeindre mon visage, de toute façon il fait noir alors personne pourra me voir. C’est peut-être bien le seul avantage à la situation pour le moment… Pfff… «Pas trop surpris Glen ?» «Oh, euh, non, ça va—» «Je pense qu'il y a eu une coupure de courant général. Dis-le-moi si tu as un problème. J'ai l'habitude du noir.» … Ah, alors c’est vraiment une coupure de courant, hein ? Super…

Hm— alors comme ça lui il y voit ? Tant mieux, peut-être qu— Oh. OH. Mais attends, il me voit aussi, donc ? Woah, merde, faudrait que j’arrête de tirer la tronche alors ! Pas de panique, pas de panique, on respire un grand coup, Glen. Il doit sûrement juste distinguer un peu mieux les formes que moi, c’est tout, on s’affole pas. Uuh— Voilà, je crois que c’est à peu près bon, je suis plus calme, y a aucune raison de stresser. Ouais, à part cette coupure de courant dont on ne sait pas d’où elle sort, orage ? C’est super probable… Mais bon, tant qu’on reste ici on craint rien. problème réglé. Y a aussi ce four qui n’arrange pas mais si on attend un peu la lumière reviendra et on pourra finir tranquillement de nettoyer, comme si rien ne s’était passé. Exactement, comme si rien ne s’était passé. Ce sera un vieux souvenir dont on rira, plus lui que moi maiiis on s’en fout ! Je déglutis et fixe le sol (ou du moins vers le bas puisque j’y vois rien), avant de répondre : «Hm, tant mieux. Le seul problème c’est que je n’y vois rien, je vais plus être d’une grande aide…» Et un sourire nerveux, un peu coupable sur les bords, comment je peux me plaindre de pas pouvoir cuisiner si j’aide pas à finir ça ?

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E-Eh, quoi, q-qu’est-ce qui se passe quoi, ok il a bougé mais euh, ma main…? C’est lui, non— ça peut être que lui de toute façon, et sinon ce serait même assez flippant en fait, mais là c’est déjà assez stressant comme ça alors pourquoi— Qu’est-ce qui se passe ? «Je suis là ! N'ai pas peur, c'est moi qui te tiens la main...
Oui, d’accord, j’ai compris, heureusement que c’est toi… Mais pourquoi ? Ah... Euh... Tu sais je ne vais pas me risquer à nettoyer dans le noir, même si je vois à peu près clair, je vois pas totalement tout, il faut au moins attendre que cela remette en place. En attendant on est obligé d'attendre... On pourrait discuter non ?» Oh… Euh, discuter ? C’est pas vraiment mon truc ahaha— Et puis bon hm je vais pas me volatiliser alors euh, ma main, enfiiin— Hahaha, comme si la situation n’était déjà pas assez stressante comme ça, je m’y reprendrais, à vouloir faire la cuisine «pour me détendre»…! Me voilà dans le noir à tenir la main d’un mec que je connais à peine et à stresser tout seul comme un idiot alors que lui il est super cool et il a aucun problème à parler et— Aaah, heureusement qu’il n’y voit pas vraiment, je dois faire une de ces têtes ! Aussi, je détourne complètement la tête cette fois, aussi honteux que mal à l’aise d’être perturbé par une simple main qui tient la mienne— Eeh, c’est moi ou il serre plus fort ? Q-Qu’est-ce qui lui prend, il a peur ou quoi ? … … … Euh, attends. Il aurait pas peur du noir, quand même ? … Mais non, non, bien sûr que non idiot de Glen, il y voit pas trop mal -enfin mieux que moi-, aucune raison qu’il en ait peur, voyons. Qu’est-ce que je peux raconter, comme conneries à la minute, moi, quand je suis stressé— c’est-à-dire tout le temps. Non mais, vraiment, faut se détendre, ça va, un mec te tient la main dans le noir et tu le connais pas mais c’est pas pour autant que— … Si, en fait si, c’est super embarrassant. Faut plus y penser, faut plus y penser—

«Hum... Cela fait longtemps que tu es ici ? Je t'avais jamais vu avant, pourtant j'ai une bonne mémoire visuelle.» Haa ? J’ai eu limite un mini-sursaut en l’entendant, je m’y attendais pas, woah ! Mais, hm, c’est vrai qu’il voulait parler… Et il a dû comprendre qu’il valait mieux pas compter sur moi pour engager la conversation alors voilà. Bonne idée, au passage. Maintenant, éviter de lui foutre un vent ce serait pas mal. Allez, parler c’est pas si dur que ça, allez. Je respire à nouveau un grand coup pour essayer d’être plus calme et d’avoir l’air moins fébrile (je me maudis, même dans le noir ça fait tellement pas viril), et réponds doucement : «Ah, non, pas vraiment. Et puis je suis pas comme mes soeurs, je ne sors pas beaucoup, donc je ne connais pas beaucoup de gens ici…» Même personne à part les profs et mes soeurs, hahaha, quel sociopathe je dois faire. Pourtant ça me dérangerait pas, mais j’ose pas vraiment. Alors oui, forcément, ça marchera jamais, quel nul je peux être parfois. Qu’est-ce que je ferais s’il n’y avait pas les Pokémon, d’ailleurs ? Mieux vaut ne pas y réfléchir. Oui, parfaitement.

O-Oh ! Le courant est revenu ? La lumière, super ! Bon, pour linstant ça m’a plus ébloui qu’autre chose et j’en ai profité pour cacher mon visage parce que j’ai caché mes yeux de la lumière trop intense avec mon bras. Allez, allez, plus aucune raison de stresser, maintenant on y voit clair et on va pouvoir nettoyer le four, et ensuite je vais cuisiner et ce sera bien. Ouais, ce sera bien. Je retire donc le bras de devant mes yeux, et le vois me sourire : «Et voilà ! Il fallait juste attendre...» Oui, c’est vrai, en un sens ça me rassure de le voir sourire, et— … AH SA MAIN J’AVAIS OUBLIÉ— !! M-Merde, c’est qu’il serre fort, il pourrait pas la retirer maintenant qu’il fait plus tout noir ? C’est super gênant, je re-détourne aussitôt le regard et— et non— oh mon dieu, pas ça— merde, je sens le rouge me monter aux joues, mais de quoi j’ai l’air sérieux, de quoi j’ai l’air— !!  «D...... Désoler... J'avais peur que tu tombes ou un truc comme ça....» E-Eh ? Tomber, mais— mais non, ça va, et puis au pire  une petite chute c’est pas grave, hein… Enfin hm, bon, c’est plutôt pas mal qu’il m’ait lâché. Ça me euh, soulage ? Ouais, je lâche un minuscule soupire et ça me détend légèrement, c’est vraiment pas mal tout ça.

«On.....On devrait nettoyer le four.» Oh, il a l’air tout aussi gêné que moi. Bon, c’est presque rassurant, en fait, ça prouve que euh— euh bref, plein de trucs, oui oui. «O-Ouais… Je euh, je vais juste boire un peu avant, j’ai un peu chaud…» C’est bizarre ça d’ailleurs, il me semblait pas qu’il fasse si chaud ici… M’enfin. Je m’écarte donc et me sers un verre au robinet, avant de le descendre d’une traite, ça fait du bien ! Le peu de distance que j’ai mise entre nous me détend aussi un peu, et je me sens mieux. Il va falloir revenir l’aider, toutefois, eh— Allez, un deuxième verre pour se donner du courage. Je le bois aussi rapidement que le premier, c’est que je devais avoir bien soif, en fait. Quoiqu’il en soit, ça calme, c’est le moins qu’on puisse dire. Je m’apprête à le rejoindre, quand je me rends compte qu’il en veut peut-être aussi ? J’avais plus utilisé ça comme un prétexte pour m’éloigner mais finalement ça fait du bien, alors bon, comme il avait l’air un peu tendu aussi, je remplis une troisième fois le verre et retourne vers lui avec, en faisant attention à ne pas renverser, fixant la flotte d’un air concentré.  Et puis je le lui propose doucement, faisant encore une fois attention à ne pas le renverser. «Tu en veux ?» Oh, j’avais pas vu mais il est rouge aussi, il doit avoir soif, ou euh, chaud ? Ça fait biz— Woah— ! M-Merde, je viens de croiser son regard -vachement beau, au passage, mais hm là n’est pas la question, à quoi je pense- et— Aaah, ça fait pas un peu étrange de boire dans le même verre ? J’y ai pas pensé sur le coup mais j’aurais dû en prendre un autre, il a encore l’air un peu gêné, eeh— Je détourne une fois de plus en le regard en priant pour ne pas rougir, et accessoirement je ne sais plus ou me mettre. Mais quel idiot je fais, c’est pas possible— Pourquoi est-ce que je me sens aussi gêné alors qu’il n’y a aucune raison ? Ça va vraiment encore moins bien que ce que je pensais dans ma tête, aah, aidez-moi, j’en ai marre d’être constamment mal à l’aise pour rien !

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Je lui donne donc le verre d’eau en lâchant pour la énième fois un mini-soupir, il faut vraiment que je me calme. apparemment il a chaud aussi, ça doit donc pas être trop bizarre de ma part d’avoir plus chaud que tout à l’heure. C’est peut-être à cause du four ? Hm… Certainement. Enfin, ce qui m’embête le plus, c’est que ma gêne doit sûrement l’embarrasser également, je sens une sorte de tension dans l’air depuis tout à l’heure, c’est idiot, je suis vraiment un idiot oui, non seulement je suis mal à l’aise mais en plus je mets les autres dans le même état que moi. Bravo, Glen, bravo. «Merci Glen pour le verre d'eau.» «Oh— Hm, de rien !» C’est naturel, de proposer, enfin je veux dire, la moindre des choses quand on est un minimum bien élevé ? Ceci dit je sais pas si Amy ou Faith le feraient… Hm, ça doit sûrement dépendre de la personne…? Je crois…? Ah, elles sont irrécupérables, celles-là, sérieux. Mais, hm, je crois que ça me détend un peu de repenser à elles ? Faut dire que ce sont des figures que je connais, que je connais très bien même, aucune ambiguïté avec elles, et je m’amuse plutôt bien en leur compagnie, même si je leur dirai jamais en face. Pas vraiment de raison de stresser avec elles, en théorie. En théorie. Quand je suis loin d’elles en tout cas, avec c’est une autre histoire, mais pour rien au monde je ne refuserais de les voir, c’est quand même, hm— Rassurant, familier. Et ça fait du bien, je me sens un peu plus léger, merci les filles.

«On va pouvoir cuisiner ! Le four est propre.» …! Oh ! J’ai eu un mini-sursaut, j’en aurais presque oublié Alex et la cuisine, dans tout ça ! «Oh, parfait !» Je suis plus détendu et ça se voit, et surtout voir que lui sourit me soulage aussi, on dirait qu’il n’est plus vraiment gêné. Peut-être parce que je ne suis plus gêné ? C’est sûr que ça doit pas être facile pour lui de gérer ça, avec moi en face de lui, aha— Mais il est quand même gentil, Alex. Il s’énerve pas ou je-ne-sais-quoi et semble, hm, attentionné ? C’est bizarre dit comme ça mais c’est ce que je ressens, quand il me parle. Enfin bref, comme il vient de le dire, à la cuisine ! Comme il a l’air de savoir faire les cookies, je vais le laisser et commencer ma propre cuisine -pas trop tôt tiens !-, mais que vais-je faire ? Il faudrait déjà regarder ce qu’il y a dans le frigo et voir ce que je peux en tirer. Mmh, oui, bonne idée. Je m’avance donc vers ledit frigo et cherche en premier tout en bas : les légumes. Y a pas à dire, j’aime vraiment ça, et je compte bien en faire bouffer aux deux autres, que ce soit de gré ou de force ! Ce serait quand même mieux pour ma santé que ce soit subtil et masqué par hm, de la viande par exemple, sinon je vais souffrir. Accroupi devant le frigo, je trouve des carottes, navets, aubergines et tomates. Je sors quelques uns de chaque avant de refermer le frigo, et me revoilà près du plan de travail. Qu’est-ce que je pourrais en faire ? Ratatouille ? Pas assez de légumes. Une sorte de bolognaise ? Pourquoi pas, faut voir avc la viande, mais ça passerait pas mal, ça. Pas une quiche, ça c’est sûr… Mon regard se perd dans le vide alors que je réfléchis. C’est que c’est compliqué de faire quelque chose qu’on aimera bien tous les trois, personne n’a les mêmes goûts dans cette foutue famille ! Je vous en foutrais, des fratries pareilles !

Mmh, je ne suis toujours pas rendu, y a tellement de possibilités en fait, je ne sais plus trop quoi fair—«Tu... Tu... Tu peux par contre m'aider pour la cuisson ? S'il te plaît.» … Ah ! Oui, pas faux ! Ça me sort tout de suite de ma rêverie et je m’aperçois alors que, même si je regardais dans le vague, j’avais les yeux posés dans la direction d’Alex, et euh, merde visiblement il m’a vu, il est encore tout rouge…! Merde— C’est pas ce que je voulais faire, mais en même temps tu m’étonnes qu’il soit gêné si un type le fixe avec l’air un peu absent comme ça— Ahaha, j’enchaîne les bourdes aujourd’hui c’est pas possible, vraiment pas possible tout ça— ! «Oui, pas de souci, je ne voudrais pas qu’ils crament encore !», réponds-je, fébrile. Je me dirige donc vers le four après un petit regard vers les cookies : ils sont bien faits, ça c’est sûr. Hm, comment ça marche, ça ? Je concentre mon attention vers cette foutue machine et tâche de le régler pour que ça ne brûle pas, ça a l’air compliqué mais ce sera jamais pire que le four de la maison, surtout après tous les essais infructueux que moi ou mes soeurs ayons pu faire dessus. En toute logique il faut régler pour que ça ne cuise pas trop longtemps ni vraiment trop fort, c’est meilleur quand c’est encore un peu pâteux au milieu, un cookie, non ? Enfin j’en sais rien remarque, il préfère peut-être autrement… Eh. Quoiqu’il en soit j’ai réussi -je crois- à programmer la machine, plus qu’à mettre les gâteaux dedans, ce que je laisse le soin de faire à Alex. Je m’écarte pour qu’il puisse les mettre dedans en signalant : «Voilà, normalement ça devrait aller. Mais il faudra surveiller, et si tu préfères que ce soit hm, croustillant, ce sera un peu plus long.» Et comme je suis pas trop tendu, et même plutôt content de pouvoir aider et d’avoir vaincu le four démoniaque, je fais un petit sourire, sûrement ridiculement timide, mais au moins sincère.

Après ça, je retourne vers mon poste en cuisine et fixe mes légumes. Maintenant je ne vais plus déranger Alex, c’est plutôt bien ça, il aurait sûrement fini par en avoir marre de mes réactions bizarres, eh. M’enfin c’est pas de ma faute… Je crois. Car c’est as de la sienne non plus, ça c’est sûr, mais hm, j’y peux rien je contrôle pas. Enfin bref, c’est réglé, je vais réussir à me détendre un peu maintenant, faire la cuisine est vraiment quelque chose que j’apprécie en fait, surtout quand ça fait plaisir. Pour ça, la bolognaise est une valeur sûre, alors voilà, c’est ce que je vais faire ! Mais il me faut de la viande, et aussi des spaghettis pour aller avec, ce sera encore mieux. Je commence donc des allers-retours dans la cuisine pour m’approprier tout ce dont j’ai besoin : aliments, ustensiles, plats, etc… Eeet, me voilà prêt ! Pas trop tôt, c’est déjà presque le soir, dis donc ! Quand j’aurai fini ce sera sûrement l’heure de dîner, et ça tombe à pic parce que ça va être galère à transporter dans la salle à manger tout ça, alors autant avoir le bon timing. À présent je me sens plutôt bien et relativement à l’aise, je jette un coup d’oeil vers Alex, ça devrait pas tarder à être cuit, ses cookies, non ? Mais après, je ne sais pas trop quoi lui dire, donc je lui refais juste un petit sourire, un petit «merci d’être gentil avec moi», mais sans mots parce que j’ai du mal avec, il a remarqué je pense.

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E-Eeh ? Qu'est-ce que j'ai fait, pourquoi il rougit ? Peut-être que mon sourire n'était pas vraiment beau, ou l'a mis mal à l'aise ? Aah- Merde, j'aurais pas dû faire ça ! M-Mais j'y pensais pas, aussi ! Je pensais vraiment vraiment pas à mal, surtout pas avec Alex, il est trop gentil pour ça. En-Enfin, toujours est-il qu'il s'est retourné, tout rouge, reportant l'attention sur ses cookies. Et je le comprends— Ahaha—… Bref. Je ne vais pas le gêner plus, et la prochaine fois j'y réfléchirai à deux fois avant de faire des grimaces en pensant sourire- ! Faudra que je m'y applique plus… Donc en plus de pas savoir parler, je sais pas sourire non plus…? J'ai vraiment un problème, moi… Erf. Un jour j'y arriverai, il faut que je m'améliore, au moins pour Alex…! je veux pas paraître plus bizarre que je ne la parais déjà devant lui, non non non…! Eh- Je devrais déjà me calmer, ça aidera pas d'être aussi tendu à chaque euh- chaque «contact». Ouais, respire, Glen, respire, calme-toi, c'est le premier pas pour pas paraître trop étrange. Le malaise n'amène à rien et je le sais parfaitement, maiiis c'est plus fort que moi ! C'est vraiment con, en plus comme je côtoie pas beaucoup de gens ici -Alex doit être le premier à part les deux autres idiotes-, j'espère que ce sera pas pareil avec les autres gens — à supposer qu'il y en ait, ahaha—

«Les... Les... Les cookies sont bons. Tu... Tu es tellement gentil avec moi que... Que je te les offre, pour te dire merci...» … Hein ? Moi, sérieux ? Mais— Mais non, vraiment, enfin je veux dire, c'est normal, et c'est aussi parce que je suis vachement psychorigide et que j'aurais pas pu cuisiner sereinement que je t'ai aidé, en-enfin vraiment y a pas de quoi en faire autant, hein— «Hm, tu— tu es sûr ? C'est vraiment pas grand chose tu sais—» … Eh ? C'est moi, ou son estomac vient de gronder ? Il… Il a faim ? Eeeh ? Oh, euh alors c'est pour ça qu'il était gêné tout à l'heure ? Parce qu'il m'offre les cookies alors qu'il a peut-être juste envie de les garder pour se remplir l'estomac ? Et pas par ma faute ? … Oh. ça me soulage vachement, l'air de rien — si c'est ça. En tout cas, il peut pas vraiiiment y avoir d'autre raison — j'espère. «D...... Désoler... Je n'ai pas mangé ce midi et... Mon ventre commence à faire des siennes.» «Oh, hm, ce n'est pas grave, tu sais, pas du tout !», dis-je avec un sourire embarrassé. Embarrassé parce que je me sens vraiment con d'avoir fait tout un plat à cause de mon sourire de tout à l'heure alors que ça n'avait pas lieu d'être. Je suis con, sérieux. Tellement con. «Je t'importune pas longtemps, mais tu vas cuisiner quoi ?» O-Oh ? Ce que je fais ? … Ah ! Mais oui, j'en aurais presque oublié mes bolognaises ! Il faut que j'avance, l'heure tourne, il faut vraiment que j'avance au lieu de dire des conneries, uwaah ! Et aussi que je lui réponde, erm— «Je voudrais faire des pâtes bolognaises, pour ce soir avec mes soeurs.», réponds-je maladroitement. «Ah, mais hm— Tu sais tu m'importunes pas du tout, au-au contraire !», reprends-je, sentant mon coeur battre à cent à l'heure. Eeh, comment ça se fait ? C'est gênant— ! Aussi je prends le soin de ne pas croiser son regard, surtout qu'il est vraiment près, là ahaha— «Tu euh… Tu veux pas qu'on partage les cookies ? Vu que tu as faim…», commencé-je plus timidement. Mais je suis très sincère une fois encore, c'est vrai quoi, il y en a pas mal des cookies, et puis, hm, c'est meilleur quand on les partages avec… Avec ses amis, non ? Oui… Alex est un ami pour moi, ça ne fait aucun doute, et ça me fait sourire doucement, j'ai finalement réussi -même si c'était super maladroit et sûrement ridicule- à me faire un ami, ça fait tellement plaisir…!

J'espère qu'il ne va pas refuser, mais a priori il a faim et puis je pense qu'il est d'accord avec moi au sujet des amis, après tout c'est vraiment un mec super sympa et plus sociable que moi, et je pense qu'il a été gêné par moments par ma faute, alors voilà, je voudrais hm, m'excuser en quelque sorte ? Je relève donc la tête vers lui, en quête de sa réaction, après tout s'il— «Eh— !» … J'ai un bug, là, je pensais pas me retrouver nez à nez avec lui, comme ça, juste en tournant un peu la tête, c'est— C'est perturbant, et en plus j'ai à nouveau croisé son regard, vraiment beau ce regard, eh… Cette couleur, wow… Mais— AH ! Je cligne des yeux et les détourne aussitôt en mettant un peu de distance entre nous, j'ai eu comme une seconde de flottement, perdu dans ses yeux ambrés mais hm—c'était vraiment bizarre, ça, vraiment très bizarre— MAIS À QUOI J'AI PENSÉ ?! Sérieux sérieux j-je— qu'est-ce que je fous putain faut que je me calme— haha évidemment qu'il était près puisqu'il avait l'air de vouloir voir ce que je cuisinais c'est normal ça abruti de Glen !! Je sens encore mes joues prendre feu et baisse automatiquement la tête, je fais vraiment n'importe quoi et ensuite je me mets la honte tout de suite, mais quel nul, quel nul ! «Ah, p-pardon !!» Après ça qu'est-ce qu'il peut bien penser de moi, Alex…? Il pense qu'il m'importune mais en fait c'est moi qui le dérange, et il veut quand même me donner ses cookies, je sais vraiment plus ou me mettre, je mérite pas qu'il soit aussi gentil, je suis trop bizarre…

Tout honteux, je m'éloigne encore un peu en me mordillant les lèvres pour arrêter de stresser et virer ce rouge de mes joues, respirant assez fort, même si mon souffle tremble. Du contrôle, du contrôle, je dois arriver à me contrôler pour me calmer, plus de pensées comme ça Glen, c'est n'importe quoi ce que tu fais sérieux, faut te reprendre. Et mon coeur qui bat toujours la chamade dans ma poitrine, lui aussi il faut qu'il se calme, aah— ! Je m'étais jamais senti aussi nerveux en présence d'une personne, que je vienne de la rencontrer ou non… Qu'est-ce qui m'arrive ? Je suis dans un mauvais jour, c'est ça ? Probablement… Bref, bref, bref ! J'arrive vers les cookies et en prends un que je commence à manger -j'ai le droit, hein ?- pour me détendre. Je suis pas trop fan de sucreries mais les cookies ça restera toujours appréciable, ça fait du bien et je le finis doucement, lâchant un petit soupir pour finir de me calmer. Voilà, voilà, là c'est bien, je suis redevenu plus ou moins normal, enfin pas trop nerveux quoi, et il vaut mieux que je reste comme ça pour le moment. Mais… Et Alex ? J'espère que je ne l'ai pas encore mis dans l'embarras, je m'en voudrais... En plus je mange un cookie sous son nez alors que c'est lui qui les a faits et qu'il a dit avoir faim… Hrm, le pauvre, qu'est-ce que je lui inflige…? Comme pour me rattraper de toutes ces maladresses en série, je prends quelques cookies et reviens vers lui pour les lui proposer, en les lui tendant doucement, essayant de ne pas croiser à nouveau son regard— Ahem.

CUISINER C'EST TOUT UN ART.

Hm— Aah— ! Le cookie, il l'a pris avec les dents direct, je m'y attendais pas ! Mais ça me fait sourire, amusé, c'est assez… Mignon ? Eeh— Non, pense pas ça Glen, c'est bizarre ! Mais je n'en perds pas pour autant mon sourire, plus détendu, c'est comme ça qu'il est, Alex ; après le petit, hm, câlin qu'il m'a fait tout à l'heure -par pure affection ! c'était plus agréable que ce que j'aurais pu imaginer d'ailleurs, eeh-, ce n'est pas trop surprenant ! Et ça ne me gêne pas vraiment quand ça vient de lui d'ailleurs, comme je lui ai dit tout à l'heure il ne m'importune pas du tout ! Ce qui me met mal à l'aise c'est mon propre comportement, je fais n'importe quoi en pensant à des trucs super embarrassants devant un mec super gentil et attentionné, sympa et très souriant… Je me sens tellement nul à côté, il devrait pas me donner autant d'attention et de gentillesse,, ce serait mieux qu'il s'occupe d'autres gens, y a tellement mieux que moi, aah… Toujours est-il que ça me fait d'autant plus plaisir. Même si j'ai honte de moi, et que je le connais pas depuis longtemps, ce qui devrait me rendre bien plus nerveux (bon ça a été le cas en fait, ahem), je me sens quand même super bien avec lui. C'est agréable, c'est comme hm, une sorte de chaleur…? C'est quand même curieux, d'être bien en étant quelque peu tendu et en sentant son coeur battre très fort comme ça… Le courant doit vraiment bien passer j'imagine, et avec moi, c'est pas gagné !

«Dis... Tu aimes les filles n'est-ce pas ?» … Eh ? Je relève les yeux, tout naturellement, sans plus de malaise, et le regarde. Les filles ? Quelles filles ? Je cligne des yeux, j'ai bien peur de ne pas comprendre, il a l'air vachement innocent avec son cookie dans la bouche, comme ça… Je perds quelques secondes à rester là, à le regarder, sans trop réfléchir -car je pars toujours dans des délires pas possibles quand je réfléchis trop-, et m'entends répondre : «“Les filles” ? Mes soeurs ? Ben, oui, je—» Attends, en m'écoutant je me rends compte que c'est complètement idiot, ce que je raconte ! Aussi je m'arrête net, vraiment pas sûr de lui donner la réponse qu'il attendait. Ça doit lui paraître normal que j'aime mes soeurs, non ? Surtout que je viens de lui dire que j'allais cuisiner pour elles… Mais quel nul, Glen, réfléchis avant de parler ! Donc euh, la question porte sûrement sur les files en général, la gente féminine, hm ? «Ah, euh, non, en fait, pas vraim— Enfin, si, j'aime mes soeurs mais euh sinon les filles en général, pas trop… Je crois que les deux autres m'ont dégoûté haha—» Eeet encore ce rire nerveux qui sonne super bizarre à mes oreilles, bravo Glen. En même temps je me sens con, vu ce que j'ai commencé à répondre… Eh, au moins j'ai répondu aux deux questions qu'il aurait pu imaginer, même si je me suis un peu emmêlé les pinceaux. Je soupire tout doucement, toujours contre ma propre stupidité.

Ça doit paraître bizarre comme réponse, mais c'est vrai, les filles ne m'attirent pas vraiment, pas plus que les mecs, je crois ? Enfin avec eux je me sens quand même un peu plus à l'aise… J'espère que je le déçois pas, peut-être qu'il voulait parler de filles, après tout c'est normal entre potes, non ?  Oh… Ben je peux peut-être donner éventuellement mon avis, mais je pense pas que ce soit vraiment pertinent ou intéressant, et en plus je connais personne à part mes soeurs… Et pas question de parler d'elles comme ça, non ! Grawr, pas touche ! C'est con, quand même, je dis -et c'est un bien grand mot- qu'elle me «dégoûtent», mais je veux pas qu'on le sapproche… Mais après tout, j'ai quelles, moi, je veux les garder pour moi !! N'empêche, je suis tout de même curieux de ce qu'il avait derrière la tête en me demandant ça. Aussi, sans gêne (!), et assez naturellement, sur le même ton que lui à l'instant, je reprends : «Et toi ?» Je m'empare d'un autre cookie et lui en tends un autre également, assez à l'aise. «Rien que pour nous deux», hein…? Repenser à ses paroles me réchauffe étrangement le coeur, uh… J'ai un petit sourire, que je lui adresse directement, je suis juste bien. Alex est vraiment devenu une personne très spéciale pour moi, en si peu de temps, c'est fou ! Mais aussi super agréable, hm…! Je souris donc, sans gêne aucune, qu'est-ce que ça fait du bien !

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«Oui.....Enfin euh....Non...Les filles c'est pas mon truc.» … Oh ? Je me suis trompé alors, il ne voulait pas en parler ? Ça me soulage en quelque sorte, je ne sais pas ce que je lui aurais dit, haha. J’ai l’impression que ça nous rapproche encore, ça, de ne pas trop aimer les filles. Et ça me fait plaisir, mon sourire s’étend un petit peu sur mes lèvres. Mais euh… Il a quand même voulu dire oui au début ? Je ne sais pas trop ce que je devrais croire, là, en plus il est tout rouge… Eh. Ça doit le gêner de me dire ça ? Merde, je n’aurais pas dû poser la question, alors ? Toutefois, qu’il soit sincère quand même alors qu’il aurait juste pu me mentir -pourquoi, d’ailleurs ?- me fait vraiment plaisir… Ça me met en confiance, et pourtant c’est quelque chose d’assez difficile à faire avec moi, surtout vu le sujet dont on parle. Mais hm, c’est vrai que c’est assez embarrassant, si ça se trouve lui, il n’aime pas les filles car il aime les garçons…? EH— J-Je devrais arrêter de penser à ça moi, c’est vraiment gênant ! Ôte-ça de ta tête, Glen, il n’a pas l’air plus à l’aise que toi sur le sujet -même si c’est lui qui l’a lancé- , alors stop, juste stop ! Je me concentre plutôt sur mon cookie, c’est vrai qu’ils sont vachement bons, hm… Pas de toute, il sait les faire, il doit être plus doué en cuisine que ce que je pensais, c’est juste avec le four qu’il a eu des problèmes, hm ? Je suis content d’avoir pu l’aider, parce que c’est vraiment bon et que je sais que ça fait plaisir de voir les gens aimer ce qu’on prépare.

J’entends une sorte de euh, couinement de douleur, et me retourne aussitôt vers lui, alerte, que se passe-t-il ? Il a l’air d’avoir mal, hm, il s’est mordu la langue ou la joue, ou quelque chose comme ça ? Ouch, le pauvre… J’approche, et demande, quelque peu inquiet : «Euh… Ça va ?» Et c’est finalement après avoir demandé ça que je me rends compte que je ne vais pas pouvoir faire grand chose s’il est fait mal à l’intérieur de la bouche. C’est malin, ça, Glen, très malin. Je ne peux pas proposer d’aide, donc je suis assez inutile sur le coup. Mais bon, ce genre de choses, ça cicatrise assez vite normalement, donc je pense qu’il n’y a pas à s’en faire. Même s’il a l’air de ne pas apprécier, enfin bon ça c’est normal, haha. Erm, je me demande ce que je pourrais faire ? Je ne sais plus quoi faire de mon corps, là, il y a bien une chose que je peux faire, non ? Je prends quelques secondes pour réfléchir, mes yeux se perdant dans le vague, inconsciemment dans sa direction, une main sur mon menton. Mais je ne vois toujours pas ce que je pourrais faire. Enfin, en tout cas ça va passer, alors je lui souris de manière un peu gênée, après tout je me sens quand même assez penaud, de rester là sans rien faire. «Hm— Si je peux faire quelque chose, dis-le ?», proposé-je simplement. Je me sens idiot, comme ça, mais je ne peux pas faire grand chose de plus, alors je vais simplement le laisser voir à ma place.

En attendant, je reprends un cookie, mais un seul, parce que même si j’ai assez faim, je ne dois pas trop manger, sinon la bolognaise n’avancera pas et je n’aurai plus faim pour elle. On pourra partager le reste des cookies après, je pense. Oh… Je devrais lui dire ça, d’ailleurs. Peut-être que je pourrais lui proposer de manger avec moi ce soir, plutôt que de manger avec Amy et Faith ? Elles se fichent bien de ce repas ou non, elles, et je pense que ça lui ferait plaisir, non ? Moi en tout cas, j’apprécierais beaucoup. Je sais que je ne saurai pas trop quoi lui dire, et que je serai très probablement encore un peu nerveux, mais j’aimerais bien passer encore un peu de temps avec lui, après la cuisine, en fait. C’est donc pour ça que je me mets à cuisiner, méthodiquement, et avec application, en attendant qu’il se remette. Mais je me rends compte qu’il n’a plus grand chose à faire ici, alors il va sûrement partir… Oh. Je tourne la tête vers lui, les joues roses, j’en suis certain -grawr, c’est gênant !-, et le coeur battant la chamade pour je ne sais quelle raison. Vraiment, moi, je ne suis pas fait pour le social… «Dis…, commencé-je timidement, en sentant ma voix chevroter, vraiment pas assurée. Je me racle un peu la gorge, pour essayer de paraître plus sûr de moi, parce que je ne dis pas ça par obligation, mais bien parce que j’ai envie de lui proposer : Tu… Tu ne voudrais pas qu’on mange ça ensemble, ce soir…?» Je désigne ce que je suis en train de préparer, et je sens encore mes joues prendre feu… Eeh. «Parce que, hm— Je pense que mes soeurs me rembarreront encore si je leur propose… Haha—» Je cherche à me justifier et franchement c’est pas réussi… J’ai extrêmement honte de moi, là. C’est très certainement vrai, ce que je dis pour les filles, mais je sais que je n’aurais qu’à crier un peu pour qu’elles mangent ça… Enfin, j’ai vraiment envie de le partager avec lui, parce qu’il est vraiment trop gentil et pour le remercier pour les cookies, et tout ça… Je plonge une fois de plus mes yeux dans les siens, je suis très très gêné, mais je sens que c’est un peu plus parlant et plus convaincant que tous les mots que je pourrais utiliser. Et j’en profite pour regarder ses beaux yeux, aussi. Aah, je suis nul… Mais j’attends ma réponse, faisant une pause dans ma cuisine. Dis «Oui»…

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Encore quelques secondes à fixer son regard. Mon Dieu, si ça dure trop longtemps je vais mourir de honte, et pourtant je n’ai qu’une envie, c’est que ça continue, que ça dure, que ça ne s’arrête jamais, comme si on suspendait le temps pour que je contemple ces iris ambrés à l’infini. Je m’y perdrais… Haha, mais à quoi je pense, moi ? C’est n’importe quoi, vraiment…! Je me demande pourquoi je pense à ça, ça fait vraiment roman à l’eau de rose, ou je sais pas, mais euh haha c’est vraiment nul, ça n’a aucun sens et je sens que je suis sûrement le seul idiot à avoir de telles pensées et à se faire des films dans son coin comme ça, mais qu’est-ce que je peux être abruti par moments ! Je détourne donc le regard, embarrassé et nerveux à nouveau, c’était une mauvaise idée, ça, de le regarder. Il va se mettre à croire des trucs bizarres et alors je saurai vraiment plus quoi faire ou comment m’expliquer parce que moi-même je ne comprends pas tout ça, non mais franchement, Glen… Un jour je me comprendrai, tout seul comme un grand. Un jour. «O....Oui.» … Oh ! Oh, il a accepté ! Il a accepté mon invitation ! Soudain plus léger, moins stressé et surtout plus souriant, je redresse à nouveau la tête vers lui. C’est super, ça me fait tellement plaisir… J’ai réussi à socialiser ! Moi qui ne m’en croyais pas capable… Ça me soulage tellement, en un sens. C’est pour ça que je le lui montre par un sourire, j’ai envie de lui sourire, ça fait du bien, vraiment.

Il s’approche de moi — même s’il était déjà près. Qu’est-ce qu’il veut ? Il ne dit rien, c’est bizarre, non ? … Ah, mais, attends. C’est peut-être à moi de dire quelque chose, aussi, vu qu’il m’a répondu. Mais euh, que pourrais-je dire pour faire passer ce silence horriblement gênant ? Je ne sais pas trop, eh… Je le regarde, et— «Hm— ?!» … Euh. QUOI ?!?! Qu’est-ce que— Quoi, quoi, que quoi— Qu’est-ce qu’il vient de se passer, j’ai rêvé ou— Ou— Ou il— Il a— N-Non, non, pas possible, c’est pas possible haha, comment ça pourrait être possible qu’il me— Enfin qu’il— Que Alex me… Me… PAS POSSIBLE. Tire-toi ça de la tête Glen, tu as rêvé, rê-vé, c’est pas possible que ce soit vrai ce qu’il vient de se produire, hein, hein— ? J’ai comme un léger (gros) bug, là. Je l’ai senti. Mais est-ce que ça suffit pour dire que c’est vrai ? … Non, mais à voir la réaction d’Alex, on dirait bien que ça l’est quand même…? Non… Noooon… Sérieux… Sérieux…? Vraiment…? … EEEH ! Comme si c’était programmé à retardement, et après quelques secondes à fixer le vide en face de moi, magnifique et poétique vide, je sursaute et passe une main sur mes lèvres. Je sens alors tout mon être réagir d’un seul coup à ce que je viens de réaliser. Mon coeur n’a jamais battu aussi fort, il pourrait passer au travers de ma poitrine je crois, j’ai l’impression qu’un incendie a commencé à consumer mes joues, mes muscles se crispent et je sens un frisson zigzaguer sur mon échine, long frisson qui ne semble plus vouloir me quitter. Incrédule, je cligne plusieurs fois des yeux en posant mon regard sur lui, accroupi là, juste devant moi, aussi gêné que moi.

Pourquoi…? Celles qui s’affolent le plus, je le sens, ce sont mes pensées. Ça fourmille, ça grouille dans ma tête, j’ai l’impression qu’elles sortent de nulle part et se multiplient de plus en plus. Alors il est gay ? S’il a fait ça, c’est que je lui plais ? Qu’est-ce qu’il pense de moi ? Je lui plais vraiment ? Ou je lui rappelle quelqu’un de cher, peut-être ? Oui, ça doit être ça, je peux pas lui plaire au point qu’il m’embrasse dès la première renc— Attends. Il m’a embrassé, d’accord. Oui. Mais. … SEIGNEUR. C-C’était mon— Ma— Enfin c’était— Mon premier baiser ! Là, mon cerveau surchauffe complètement, à cause de l’afflux sanguin constant vers mes joues, et me voilà bien incapable de faire autre chose que d’aller me planquer moi aussi. Si jamais le courant voulait bien se recouper, qu’il le fasse maintenant ! Je me retrouve donc dans une situation assez similaire à la sienne : accroupi, le visage caché contre mes genoux et derrière mes bras, et actuellement, si la honte pouvait tuer je crois bien qu’on aurait deux morts. Sauf qu’en plus mes pensées étranges n’ont toujours pas fini de poindre dans ma tête sans discontinuer. Mon premier baiser… J’aurais jamais pensé qu’il puisse être ainsi, hm, volé— ? Eeeh, ça fait vraiment roman à l’eau de rose cliché ça ! Mais euh… Il serait pas amoureux de moi quand même ? Si ? Non, non non non Glen, c’est pas possible ça ! Hahaha, ça n’arrive que dans les films et— Eeeet puis de toute façon je sais même pas si c’est réciproque, hahaha, c’est vraiment embarrassant tout ça. … Merde. Maintenant cette question va me tarauder jusqu’à m’en empêcher de dormir, j’en suis sûr : Suis-je amoureux d’Alex ? A priori je pense pas être plus gay que je ne suis hétéro, mais euh ça c’est l’attirance sexuelle, pas amoureuse, donc euh… Je sais pas ? Comment je pourrais savoir, moi, ça se sent, l’amour ? Merde… Tant que je n’aurais pas la réponse, je vais tourner et retourner ça dans tous les sens, je me connais. Trop nerveux, beaucoup trop nerveux. Rawr !

Une autre réponse que je n’ai toujours pas est celle à la question précédente : est-ce que lui a fait ça par amour ? C’est très peu probable. Rien que d’y penser, mon coeur fait pourtant un de ces bonds, eeh— ! Cependant je n’aurai jamais la réponse non plus. À moins qu’il ne me la donne de lui-même, mais euh je pense pas ? S’il est aussi gêné que moi le mieux serait qu’on oublie juste ça pour retourner à la cuisine, non ? À condition qu’on y arrive, je pense pas que je réussirais à le regarder dans les yeux avant un bon moment après ça… Eh. Bon, euh par contre là le silence et la gêne commencent vraiment à devenir insupportables, faudrait peut-être faire quelque chose. J’ai le sentiment que c’est à moi de réparer ma connerie, même si je ne sais pas bien laquelle -l’avoir regardé si fixement ?-, alors je vais essayer de dire quelque chose pour briser cet effroyable silence. «E-Euh, tu euh— Hm— Enfin tu— Je— J-Je veux dire— Hm—» Oui bon, ok, c’est très concluant. Je m’emmêle tellement les pinceaux dans toutes les phrases possibles à dire qui germent dans mon esprit que je n’arrive à en formuler aucune, en plus d’affreusement bégayer et de sentir que ma voix déjà chevrotante pourrait se briser à chaque mot. Ahem. Petite pause, je respire et reprends, de cette voix ridiculement gênée que j’adopte involontairement : «Si tu veux— Enfin on pourrait— Euuh Je sais plus quoi dire, car dans mon esprit une question domine tout ce que je peux penser d’autre. T-Tu es amoureux de moi…?» Alors, forcément, je peux pas vraiment faire de phrase correcte et compréhensible parce que je vais pas lui dire ça quand mê— EEEH ?! Mais… Mais…!! Oh mon dieu… Oh non, je me suis quand même pas entendu dire ça, le dire à voix haute ?! Oh non, oh non, oh non— NON !

«Euh— !! C’est pas ce que je voulais dire !» Je me redresse d’un coup, comme mû par un sursaut de raison -enfin !- et fais plein de gestes bizarres signifiant pourtant clairement la négation pour moi avec mes mains. Je bégaie encore plus  et évite par tous les moyens son regard -oh elle est belle cette casserole tiens !-, pour reprendre ensuite (car je peux juste pas me laisser dans une telle situation sans m’enfoncer encore plus en tentant de m’en sortir) : «Oublie ça, d’accord ? Oublions tout ça même, c’était bizarre, non ? Ahahaha—» Et me voilà tellement stressé que je pars dans un rire nerveux pas agréable et pas crédible du tout — bon sang qu’est-ce que j’aimerais juste m’enfuir, là, maintenant, tout de suite. Si c’était l’unique chance de ma vie de remonter dans le temps pour ne pas die ça et foutre un gros coup de pied au moi d’il y a vingt secondes, je le ferais sans hésiter. Mais quel nul ! Sauf que je peux pas trop partir en fait -quel dommage-, j’ai un plat à finir et surtout un engagement à respecter, ça le fait pas trop si je laisse Alex en plan cinq minutes après l’avoir invité, hein ? À croire que finalement je pourrais m’enfoncer plus que ça… Même si je suis certainement pas mal dans mon genre. Entre ce rire nerveux qui ne s’arrête que difficilement, mon corps qui tremble et mon coeur qui devient fou, j’ai sûrement l’air d’un idiot fini… Je me hais, haha. Faites qu’Alex soit d’accord pour oublier ce moment embarrassant et me pardonne d’être si… Si nul. J’arrive même plus à trouver de mots pour me qualifier, génial. Génial Glen, vivement que cette situation étrange se termine. Pas vrai ?

Cuisiner c'est tout un art

« Avec Glen Salford »

CUISINER C'EST TOUT UN ART.

Je ne sais vraiment plus où me mettre, aah— C'est tellement gênant, je fixe le décor nerveusement, complètement accablé et dépassé par le stress. Pitié, faites qu'on oublie tout ça rapidemnt et qu'on passe à autre chose… Uwah, il s'est relevé d'un coup sec, un coup d'oeil éclair vers lui me signalant qu'il semble… Contrarié ? Eeh— ?! Pourquoi, qu'est-ce que j'ai fait ?! Oh non, je suis sûr que c'est ma question totalement déplacée qui l'a mis dans cet état, j'aurais jamais dû la poser— Mais c'est sorti tout seul— Aaah !! Je regrette tellement, tellement, pourquoi j'ai fait ça, j'ai juste envie de me cacher dans un trou et de ne jamais ressortir, je vais devenir un Taupiqueur, oui, c'est ça, exactement ça hahaha— … Je suis tellement nul. Vraiment, je m'en veux, j'ai dû le vexer, j'ai tout gâché en fait il est pas du tout amoureux de m— … … …  ?! EEH— ?! Oh— A-Attends— Attends— ! Je sens un frisson traverser mon échine et se répandre dans tout mon corps, jusqu'au bout de mes doigts, de mes cils, à en hérisser mes cheveux. Je cligne des yeux, sentant mon coeur battre à tout rompre -ça va finir par battre un record ça- et pourtant… Et pourtant ce contact, ses lèvres à nouveau sur les miennes, c'est tellement agréable… C'est une vague de chaleur qui se déverse dans tout mon corps, je pensais pas qu'un simple baiser puisse faire cet effet-là, woah… J'en oublie tout le reste, à cet instant seuls ses contacts, ses lèvres contre les miennes, sa main qui tient la mienne comptent… C'est tellement chaud. Je laisse maladroitement échapper comme un petit soupir, d'aise et de bien-être, sans savoir quoi faire d'autre. Eh…

«D... Désolé... Je... Je...» … Oh. OOH— ! Je m'en étais pas rendu compte, mais— ! Mais c'est super gênant, ce à quoi je viens de penser ! Je me sens prendre la teinte la plus grande qui ait jamais pu exister et me mets à recommencer ces gesticulations nerveuses avec mes mains en fuyant désespérément son regard. «N-Non, moi désolé, je— Je, hm—» Je sais une fois de plus pas où me mettre je pense que je devrais juste m'enfuir. Oui, je crois que c'est ce qu'il me reste de mieux à faire pour arrêter de faire n'importe quoi et de faire empirer la situa— «Alex ?! A-Alex, att—… !!» Trop tard… Ma voix s'est brisée en plein milieu, et d'un coup je me sens encore plus coupable, mais quel empoté je fais… Mon regard fixe quelques instants les portes de la cuisine, je n'arrive plus à penser que la phrase suivante : Il est parti… Et je reste comme ça, penaud, pendant plusieurs minutes, sans savoir quo faire, sans chercher à savoir. Surtout, surtout, je me sens vide… Toute la chaleur que je ressentais tout à l'heure s'est comme mue en un énorme manque… Ça fait mal. Qu'est-ce qui m'arrive, putain…? C'est ça, se faire des amis, ou est-ce autre chose…? Je comprends rien, mais ça fait mal… À nouveau, je passe la main sur mes lèvres, le regard perdu dans le vague. Alex…



J'ai fini mes bolognaises, j'ai mangé avec les filles et elles ont vu que ça n'allait pas et m'ont remonté le moral sans rien demander, le temps du repas, ça m'a fait beaucoup de bien et je me sens plus calme. Néanmoins j'ai gardé, ainsi que tous les cookies qu'Alex a faits, comme un pincement au coeur, un stress permanent en plus de tous ceux que j'ai déjà. Dès que je repense à Alex, que je me rappelle tous ses mots, ses mimiques, ses regards, ses sourires, ses baisers, mon coeur coeur s'accélère et je me sens rougir. Mais en même temps c'est comme si je ne pouvais pas m'en empêcher, comme si j'avais envie d'y penser… J'ai aussi envie de passer à nouveau du temps avec lui, mais j'oserais jamais après ce que j'ai demandé… Haha, je suis un looser.  je me pose des tas de questions, qui se mêlent dans ma tête, dans un capharnaüm instoppable… C'est tellement bizarre. La seule solution que j'ai trouvée pour calmer ça, c'est de manger les cookies qu'Alex a faits…  Ça m'apaise, ça me soulage. Ils sont à moi et sont comme un part de lui en même temps… Aah. Je continue donc à les grignoter, en me tournant et me retournant dans mon lit, encore troublé par toutes ces émotions… Est-ce que ça va passer…? J'espère arriver à trouver le sommeil. Alex…