Elle était de bonne humeur. Comme à peu près tous les jours, mais ce jour s'annonçait particulièrement bien. Elle s'était réveillée particulièrement tôt ce matin-là, ne prenant même pas la peine de regarder l'heure. Elle n'avait pas la certitude exacte de l'heure, mais une force occulte lui faisait deviner qu'il était aux alentours de neuf heures du matin. Elle s'étira, et cette courte séance se termina par un bâillement qui indiquait une envie de rester dans son cocon de chaleur un peu plus longtemps. Seulement, elle savait qu'elle était obligée de se lever. Les volets étaient fermés, et une infime lumière blanche se frayer un chemin parmi cette installation de bois. La lumière était d'une couleur plutôt terne, et c'est ce qui confirma son intuition sur l'heure. Elle rejeta ses couvertures sur le côté et se releva. Le froid vint immédiatement mordre son corps encore brûlant. Sa chemise de nuit lui collait à la peau, et des gouttes de sueur perlaient de son front. Elle bâilla à nouveau ostensiblement, et se prépara à marcher à travers la pièce.

Son cerveau encore embué par le sommeil, elle peinait à réfléchir avec lucidité, et ne broncha même pas quand son corps rencontra le sol glacé. Un unique frisson lui parcourut le dos, mais elle n'en prit guère compte. Elle regarda autour d'elle, il était désolant de voir toute cette pile de caleçons devant elle, et une odeur nauséabonde s'échappait de ces derniers. Elle fronça les sourcils, et un visage gagné par le dégoût se forma. Les garçons dormaient encore, elle pouvait entendre leurs respirations, et également le ronflement perpétuel d'Hiro qui lui faisait se demander comment avait-elle fait pour dormir paisiblement avec tout ce boucan. Un regard désapprobateur envers le lit de ce dernier, elle se leva et trottina doucement vers ses vêtements. Profitant au passage pour voler la pile de caleçons qui se trouvait à ses pieds.

Elle enfila rapidement un débardeur blanc et une salopette bleue. Sa bonne humeur se transformait petit à petit en joie étrange et sans fondement. Elle se brossa longuement les cheveux, en aillant toujours l'oreille attentive quant aux ronflements d'Hiro, afin de savoir s'il dormait toujours paisiblement. Ne voyant pas d'interruption quant à son concert, elle prit son sac et ferma doucement la porte, ne voulant pas interrompre la connexion avec le monde de rêves de ces curieux personnages. Elle se retourna, et avança rapidement vers la porte située à quelques mètres de la leurs. Elle ne savait pas réellement s'il était là, mais elle voulait tout de même savoir. Elle s'arrêta quelques instants, peut être la chambre dormait-elle encore ? Elle chassa cette idée de son esprit, se rappelant avoir entendu un bruit uniforme venant de la pièce d'à côté.


Elle avançait à pas feutré, et guettait le moindre bruit venant de la chambre. Elle appuya son oreille contre la porte, et pria pour entendre du bruit. En effet, un bruit s'échappa de la dite pièce, et elle sourit à ce son. Sans crier gare, elle poussa la lourde porte violemment, provoquant un grincement assourdissant. Elle fut légèrement surprise par ce bruit, et fit même un pas en arrière. Agacé par son comportement digne d'un enfant, elle soupira et passa le palier de cette porte. La pièce était sombre, mais tous semblaient avoir déserté le nid de chaleur qu'étaient leurs lits.

« Je vois, les boulets flemmards c'est moi qui me les trimbalent ? Nan mais je vous jure.  »

murmura-t'elle.

Elle soupira à nouveau, et chercha à présent des yeux son cher et tendre ami. Felix était le seul sur qui elle pouvait compter. Felix était le seul à qui elle voulait parler. Et c'était bel et bien lui qu'elle cherchait du regard, sans le trouver bien sûr. Elle regardait à présent aux alentours, essayant de trouver un quelconque signe de vie dans cette pièce. Ne voyant guère de monde, elle fit la moue et décida de s'asseoir sur un des lits défaits se trouvant à sa proximité. Elle se laissa tomber de façon monotone sur ce matelas, et attendit que quelque chose se passe. Oui, étrangement, elle ne voulait rien à part attendre. Elle soupira, et se laissa tomber en arrière, en s'étalant longuement et s'étirant. Elle regarda le plafond d'une étrange façon, comme hypnotisée par cette couleur monochrome. Elle ne pensait à rien d'autre à part attendre son précieux ami. Elle ferma les yeux quelques instants, désirant profiter de ce moment de paix.

HRP:

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Ses yeux étaient encore clos. Pourtant, la fatigue ne lui venait guère, elle désirait juste reposer ses yeux de toutes ses couleurs aveuglantes. Elle était dans une étrange position, les bras étendus au-dessus d'elle, et ses jambes étendues elles aussi au maximum. Elle ressemblait à une enfant désirant faire un ange dans la neige. Sauf qu'elle était immobile. Par ailleurs, il devait être étrange d'être sur le lit d'un inconnu, alors que la pièce était vide. Était-elle en train de violer l'intimité des gens ? Non, pas le moins du monde. Etant donné qu'elle ne faisait qu'attendre un ami qu'elle connaissait depuis si longtemps. Des mèches étaient venues se déposer sur son visage, cachant son nez et la moitié d'un œil. Elle respirait de manière régulière, comme ci, elle dormait paisiblement, alors qu'elle était tout à fait consciente. Le bruit de la cafétéria lui parvenait ostensiblement, et le brouhaha provoqué était assourdissant. Elle fronça les sourcils, excédé par ce bruit plus qu'insupportable. Quelque chose attira soudainement son attention. Un bruit plus proche, différent de ceux qu'elle avait entendu jusqu'à présent. Des pas, quelqu'un se rapprochait. Suivit d'un tintement ressemblant à celui du métal se heurtant contre une autre matière. Elle retint son souffle quelques instants, priant pour que ce ne soit pas une des personnes vivant dans cette pièce lugubre.

Son cœur s'arrêta de battre quand les pas s'arrêtèrent devant la porte, et que le grincement qu'elle avait provoqué quelques minutes plus tôt se répéta. Elle ramena ses jambes et ses bras contre son corps, et se roula en boule dans ce lit à l'odeur agréable. Une lumière aveuglante vint bientôt éclairer la pièce, et un frisson d'effrois lui parcourut le dos. Ah, qui était-ce ? Que penserait-il ? Qu'allait-elle faire ? Elle se rassura soudain, en se disant qu'il ne pourrait jamais rien faire si elle disait qu'elle attendait Félix. D'ailleurs, la pensée que ce pouvait être lui, l'inconnu qui avait ouvert la porte, ne lui traversa même pas l'esprit. Elle ne voulait pas ouvrir les yeux pour savoir qui était cette personne, elle voulait donner l'impression de s'être endormi. Elle entendit un hoquet de surprise venant de l'inconnu, il était évident que trouver une petite blondinette inconnue sur votre lit était peu commun. Elle se mordilla l'intérieur des joues pour éviter de rire, mais si sa respiration s'arrêta quelques instants. Le moment où son cœur s'arrêta fut quand elle reconnut la personne qui était entrée.

« Mais qu'est-ce qu'elle fout là ? »

Lui. Lieven. Elle serra la couverture qui était au-dessous d'elle. Elle la broya de toutes ses forces, et essaya de ne pas hurler et laisser sa colère prendre le dessus. Elle sentait son regard sur elle, elle sentait ses iris grisâtres la transpercer de toute part. Un étrange frisson lui parcourut le dos. Elle ne savait pas quel sentiment elle devait exprimer, et le plus étrange, c'est qu'en vu de tous ses sentiments de heurtant et voulant sortir en même, rien ne passa. Ne restant qu'elle et rien d'autre. Elle l'entendit prendre une grande respiration, et murmurer d'un ton qui lui sembla arrogant :

« Debout la marmotte ! Dégage de mon lit ! »

Elle sentit un morceau de tissu lui arriver sur le visage, et tout son corps bascula en arrière. Le coup n'était pas violent, mais un reflex idiot lui fit prendre le coup bien trop fort, et elle tomba en arrière, misérablement. Un petit « hein ? Ses iris bleutés le transperçaient du regard. Elle se releva en se massant le bas du dos, qui lui faisait légèrement mal. Finalement, ce fut la fureur qui prit le dessus, elle se redressa violemment et le fusilla du regard. Ses iris bleutés le transperçaient du regard.

« Nan, mais ça va pas ?  »

Elle ne comprenait ce qu'il venait faire ici, pourquoi n'était-il pas en train de manger comme tout le monde. Son dos lui fit à nouveau mal, et elle se rassit sur le lit en faisant une petite moue de douleur et fronçant les sourcils. » S'échappa de ses lèvres, et le reste s'ensuivit d'un fracas et d'elle allongé sur le dos. Fort heureusement, celle-ci disparut presque aussi rapidement qu'elle était venue, et elle se redressa à nouveau. Son regard en disait beaucoup, elle lui lança un regard mélangé entre la colère et l'interrogation de ce qu'il venait faire ici.

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Il semblait énerver de sa présence. Et dieu, que cela l'énervait ! Il la fusillait également du regard, et une colère bouillonna en elle lorsque ses iris grisâtres se durcirent au moment où elles croisèrent les siennes. Il était en faute, pas elle. C'est lui, lui qui avait jeté ce coussin sur son visage, lui qui était de mauvaise humeur. Oui, c'était entièrement sa faute. Elle se réconforta dans l'idée qu'elle n'avait aucune responsabilité dans cet événement, et sa colère se transforma en arrogance. Elle l'entendit pousser un râle, et son sang bouillonna un peu plus à ce son disgracieux. Il passa devant elle sans lui accorder ne serait-ce qu'un seul regard. Elle piqua du vif, et se retourna dans un mouvement fluide, et posa ses mains sur ses hanches. Il se dirigea vers le matelas sur lequel c'était allongé la petite demoiselle, et se laissa tomber dessus. Nul besoin d'être un génie pour comprendre qu'elle avait empiété sur son territoire. Le bruit de sa tasse se fit à nouveau entendre, et dieu que ce bruit l'insupportait ! Elle le vit grimacer quand il plongea ses lèvres dans son café, et elle même grimaça au même moment, elle détestait le café. Un autre son attira son attention, et elle vit ce qu'elle prenait pour un jouet, s'agitait dans tous les sens. Il passa devant elle sans lui accorder ne serait-ce qu'un seul regard. Un Monorpale commençait à se réveiller de sa torpeur, et il devait être surpris par la présence de la blonde. Instinctivement, elle mit la main sur sa pokéball, simple reflex. Mais elle se souvint presque immédiatement à quel point son pokémon était faible. Elle soupira, et replaça sa main sur sa hanche, comme signe d'arrogance.

« Reste calme Oxyde. On ne peut pas se permettre de paniquer. »

Elle cligna des yeux, sans réellement comprendre pourquoi il disait cela. Ils ne peuvent pas se permettre de paniquer ? Quelle étrange phrase, mais elle secoua la tête, et laissa son arrogance reprendre le dessus sur son interrogation. Elle vit par contre le pokémon se calmer immédiatement suite aux paroles de son dresseur. Avait-il peur du jeune homme ? Un frisson lui parcourut le dos, qu'avait il put bien faire pour que le pokémon soit aussi obéissant ? Sa peur partit aussi rapidement que l'interrogation, mais une parcelle de doute demeurait.

« Au lieu de piquer ta crise, tu pourrais me dire ce que tu fous là Elijaa ? »

Elle lâcha une grimace, pour qui se prenait-il ? Elle avait toutes ses raisons de piquer une crise. Et c'était d'ailleurs sa faute. Une méfiance inconnue vint se mêler à sa colère, et elle lui jetait des regards noirs et lourds de sens.

« D'où je pique ma crise ? C'est lui qui m'a balancé ce coussin nan mais je te jure. »

Marmonna-t-elle entre ses dents.

Elle se l'était dit à elle-même, mais elle se demanda pendant quelques instants s'il l'avait entendue. Qu'importe elle n'en n'avait rien à faire, qu'il l'entende, ce qu'elle avait dit, il le savait déjà !

« J'attends Félix. »

Elle avait dit ceci d'un ton désintéressé, arrogant. Oui, elle était toujours arrogante à son égard. Comme pour lui prouver qu'elle n'avait plus aucun sentiment pour lui, que tous ces événements ne l'avaient pas affecté le moins du monde. Alors que c'était tout le contraire. Elle le regarda fouiller dans son tiroir près de sa table de nuit. Pourtant, quelque chose la troubla, et le troubla lui aussi, car son regard s'arrêta sur ce qu'il y avait dans cette cage de bois. Certes, il avait sorti son paquet de cigarettes, mais ses yeux s'étaient arrêtés sur un objet. Qu'il s'empressa d'ailleurs de retourner et d'oublier à l'instant où le clic du bois se refermant se fit entendre. Sa respiration se fit plus forte, un peu comme ci, ils se sentaient mal, faible. Une certaine inquiétude vint se mélanger à sa colère, même si elle ne le laissait pas transparaître. Il semblait tourmenté, perdu dans ses pensées. Quand quelque chose attira son attention. Elle avait toujours eu une vue perçante, et les tremblements de ses mains avaient été parfaitement visibles pour elle. Tous ces sentiments s'envolèrent, ne laissant place qu'à une inquiétude mélangeait avec de la curiosité et une pointe de méfiance. Comment un grand gaillard comme lui pouvait, il se laisser si facilement atteindre par un sentiment. C'était quelque chose de grave, ou alors de difficile pour lui, elle ne savait pas lequel choisir. Elle s'assit par terre, afin de se mettre à son niveau. Un minuscule mètre les séparait, et elle n'était pas prête de franchir cette barrière. Ses iris bleutés venaient d'être délestés de toute cette colère, seule une inquiétude brillait dans leurs éclats.

« Ça va ? »

Elle n'était pas un monstre non plus, après tout, il n'avait rien fait de mal lors de cette fameuse soirée, à part de dire que ce n'était pas réciproque.

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Une inquiétude grandissante alors que le jeune homme venait de relever ses prunelles pour fixer la jeune demoiselle. Un frisson lui parcourut l'échine, tant son gris acier était étrange et captivant. Couleur rare, et d'autant plus intrigante. Une lueur défit passa dans les yeux de la jeune donzelle, et son ventre se serra un peu plus à chaque instant. Elle se sentait étrange, bien et mal. Un mal-être absolument délicieux l'envahissait, et elle n'arrivait à mettre un nom sur ce sentiment. Perdue dans ses pensées, elle sursauta quand le jeune homme prononça quelques mots. Elle n'avait pas compris immédiatement ce qu'il venait de dire, mais en voyant le visage du jeune homme se durcir, elle comprit qu'il lui avait simplement dit que tout allait bien. Aussi étrange que cela puisse être, elle commençait à comprendre les ficelles de la personnalité de son interlocuteur. Elle soupira et laissa retomber sa tête en arrière quelques secondes, les jambes croisées, elle laissa ses cheveux se déverser dans le vent et ferma les yeux quelques instants. Elle attendait un quelconque signe de vie ou de désir de parole venant du jeune homme.

«Ça fait un moment que Félix est partie de la chambre»

.

Au fond, elle s'en fichait. Elle voulait certes parler à Felix, mais le fait d'être en présence de Lieven la réconfortait, l'apaisait. Il était l'un des rares à réussir à la garder sereine, et lui faire oublier son hyperactivité. Bien qu'il restât le plus souvent froid, une étonnante chaleur s'emparait d'elle lorsqu'elle le croisait, ou lorsqu'il lui parlait.

« Dommage. »

Elle n'avait pas relevé la tête, elle était toujours en arrière, comme ci, elle profitait d'un quelconque rayon de soleil imaginaire. Elle avait ces mots dans un murmure, un peu comme aspiré par son désir de profiter de la présence du jeune homme.

« Tu n'as qu'à te foutre à poil dans les couloirs, il apparaîtra surement tel un chien en chaleur. »

Une douche froide. Oui, c'est le mot, elle a rouvert les yeux presque immédiatement et a balancé sa tête en avant. Elle a posé ses mains dans l'infime espace produit par son croisement de jambes. Ses cheveux blonds furent ballottés dans tous les sens, pour venir se replacer devant ses yeux. Elle souffla dessus, laissant transparaître son regard noir en direction du jeune homme. Même s'il était accompagné d'une certaine arrogance et d'une lueur amusée. Elle savait qu'il plaisantait. Ses cheveux blonds furent ballottés dans tous les sens, pour venir se replacer devant ses yeux. Sans même s'en rendre compte, elle se dit qu'Hiro aurait réellement accouru tel un chien en chaleur. Elle chassa cette image dérangeante de sa tête, et laissa le dégoût transparaître sur son visage.

« Redit ça un peu pour voir ... »

Marmonna-t-elle entre ses dents. Elle n'était pas spécialement énervée, mais plutôt vexée par cette comparaison et cette insulte envers elle.

« Ne reste pas assis par terre, prend une chaise. »

Elle le regarda, étonné par tant de bonté venant de sa part. C'était presque un miracle pour qu'il se montre un tant sois peu gentleman envers elle. Ses yeux s'agrandirent quelques instants, mais une mine méfiante se fit voir sur son visage. Elle ne savait que trop penser, ce n'était pas son genre, et elle ne savait pas comment réagir quand il faisait quelque chose d'inhabituel.

« Pourquoi ? C'est très très confortable le sol tu sais. »

Elle avait dit ces mots de façon exagérée, presque ironique.

« Ou sinon assis toi près de moi, après tout je ne mord pas »

Elle le regarda de ses iris bleutés, et ne sut quoi répondre. C'était étrange, cette réaction était bien trop étrange. Tentait-il de se faire pardonner ? C'était la seule possibilité qui s'offrait à elle, elle ne voyait pas d'autre raison de ce comportement envers elle. Elle se releva, et se laissa retomber dans un grincement sur son lit. Elle laissa balancer ses pieds dans le vide, et les regardait brasser de l'air.

« Bien sûr que je sais que tu ne mords pas, t'es pas une mauvaise personne »

Elle avait lâché ces mots sans réfléchir, sans même penser aux conséquences de cette phrase. Sa franchise la perdra, et c'est ce qui avait pris le dessus. Elle pensait ce qu'elle venait de dire, elle savait que ce n'était pas un monstre, juste une personne qui a du mal avec les relations. Et qui boit un peu trop de café aussi.

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Un étrange frisson la parcourut. Elle le vit poser son bras gauche sur son visage, et ne sût quoi faire face cette réaction pour le moins étrange. Elle était partagée entre le fait qu'il était gêné, ou qu'il n'osait pas la regarder en face. Elle ne savait que faire, et n'arrivait pas à réagir de manière rationnelle à cette situation étrange. Elle préféra soupirer légèrement en détournant le regard, ne voulant pas le froisser ou faire quelque chose pouvant déplaire à son interlocuteur. Elle s'apprêtait à engager la conversation quand elle le sentit. Oui, le contact de sa peau contre la sienne. De sa main contre la sienne. C'était incroyablement agréable, sentir la chaleur de sa peau contre la sienne. Et son cœur se mit à battre affreusement vite, à tambouriner et marteler dans sa poitrine. Quand il serra sa main contre la sienne un peu plus forte, elle voulut le prendre dans ses bras. Elle avait l'inexplicable envie de le serrer contre elle, pourtant, elle se retint en pensant aux événements de la vieille. Elle ne voulait pas se précipiter, elle ne voulait tomber dans le panneau encore une fois. Néanmoins, elle s'inquiéta pour Lieven, ne comprenant pas pourquoi il faisait ce geste si étrange.

« Tch ... »

.

Elle ne savait pas si c'était une véritable parole, ou alors un simple soupir. Elle secoua la tête, et s'approcha du visage de Lieven. Elle essayait d'attirer son attention, de faire en sorte qu'il la remarque, qu'il accepte de lui parler et qu'elle comprenne enfin pourquoi il était ainsi. De sa main restante, elle vint délicatement la poser sur le bras gauche de Lieven, et essaya avec douceur de l'enlever de son visage. Elle ne voulait pas le voir ainsi, elle ne voulait pas le voir en peine ou tourmenté. Elle se surprit elle-même d'ailleurs, surprise de se voir si inquiété par le comportement du jeune homme, troublé par ces gestes.

« Lieven »

Elle avait simplement dit ceci, appuyant sur chaque syllabe, accompagné par un regard grave, mêlé avec une inquiétude et une douceur qu'elle ne connaissait pas. Elle était inquiète, mais également troublé par ce contact avec la main du jeune garçon. Cette réaction était si soudaine, si spontanée. De ses iris bleutés, elle ne voulait plus le lâcher, elle ne voulait rien regarder d'autres que le gris de ses pupilles.

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« Idiote ! »

Elle fit une petite moue, dépitée de sa réponse cinglante. Après tout, elle devait se faire une raison, elle n'avait aucune chance. Il venait de détourner son visage du siens, et ce geste était lourd de sens. Ses yeux brillaient de tristesse, et elle le regarda une dernière fois, de ses iris bleutés. Elle sentit sa main sur son visage, ce contact brutal fut électrique, et un frisson glacé parcouru son dos. Bien que tout ceci fût extrêmement rapide, elle eut l'impression que cela se passait au ralenti. Elle sentit sa main remonter jusque dans ses cheveux, avant de les caresser doucement. Puis, une force fit basculer sa tête en avant, et ce fut une explosion de sensations. Peur, colère, bonheur. Ces trois sentiments se mélangeaient pour ne former qu'une seule et unique chose : le partage. Elle savait qu'il partageait ses sentiments, que c'était réciproque. Même s'il avait essayé de le cacher, il n'avait pas pu tenir plus longtemps. Pourtant, une affreuse pensée lui traversa l'esprit. Refera t'il comme la dernière fois ? Elle ne savait que faire, elle ne savait quoi penser. Pourtant, cette éventualité s'envola quand elle sentit sa main caresser ses longs cheveux blonds. Sans même s'en rendre compte, elle avait accepté. Sans même s'en rendre compte, elle était tombée amoureuse. Autrefois, elle n'aurait jamais crû cela possible, pourtant, c'était bel et bien ce qu'il venait de se passer. D'abord hésitante, elle finit par elle aussi passer sa main sur son visage, ses deux mains même. Elle ne pouvait plus bouger, elle ne voulait plus bouger. Elle était tellement bien, elle voulait que cet instant dure toujours. Cette sensation était devenue comme indispensable pour elle, elle savait qu'à présent, elle ne pourrait plus vivre sans. Elle savait également qu'elle ne pouvait plus résister, plus se persuader que les sentiments qu'elle ressentait pour lui était fictif, imaginaire. Finalement, toute bonne chose à une fin, et leurs baisers aussi délicieux que passionner se termina sur une note étrange. Elle sépara son visage du siens, avant de relever la tête et de le regarder droit dans les yeux. Ses yeux brillaient d'une étrange lueur, et elle ne savait quoi faire. Elle avait envie de pleurer, pleurer de bonheur. Mais rien ne vint. Elle ne pouvait que regarder son cher et tendre, celui qu'elle aimait tant. Le seul qu'elle aimait. Ne sachant que faire, elle préféra s'enfouir contre son épaule, et l'enlacer de ses bras frêles de jeunes filles. Ses bras vinrent entourer son cou, tandis qu'elle restait contre épaule. Tandis qu'elle le serra contre elle. Elle ne voulait rien d'autre, seulement rester contre lui et avec lui.

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Elle sentit ses bras la serrant un peu plus contre lui. Elle était ivre de bonheur. Elle ne savait pas comment ni pourquoi elle l'aimait ainsi, au point d'en avoir mal. Tant de sentiments se mélangeaient en elle, qu'elle ne pouvait choisir autre chose que la joie et la sérénité. Elle fut néanmoins arrachée de son nuage de manière douce, contrairement à l'habitude qu'avait le jeune homme de lui faire savoir les choses.

« Reste là ... »

La peur d'un nouveau refus de sa part concernant son bonheur s'évapora suite à ces quelques mots. Elle sentait son souffle chaud contre son cou, elle entendait chacun des battements de son cœur. En guise de réponse, elle serra un plus son étreinte, comme pour lui prouver qu'elle serait toujours là pour lui. Elle ne pouvait plus lui parler, elle n'en avait plus la force. Elle voulait juste rester là, dans cette position idyllique. Quand un frisson lui parcourut l'échine. Le contact de ses lèvres contre son cou fut le déclic, la clé fermant la porte de sa peur face à ses sentiments, et ouvrant celle de l'amour passionné. Il la désirait de tout son être, la voulait pour lui seul. Son baiser fit exploser une kyrielle de sentiment dont elle n'aurait jamais soupçonné l'existence. Elle se laissa submerger par le bonheur qu'il réussissait à provoquer en elle. Elle avait trouvé son bonheur, la personne dont elle avait rêvé. Oui, c'était lui. La seule personne qu'elle aimera ainsi, la seule personne qui pourrait la rendre folle et en même temps incroyablement heureuse. Sans crier gare, submergée par les sentiments qui venaient de s'emparer d'elle, et ceux qui fleurissaient en elle, elle fit basculer le jeune homme en arrière. Doucement, délicatement. Elle était à présent sur lui à califourchon. Ses cheveux cachant une partie de son visage, elle eut le temps de réfléchir quelques instants. Le temps de réfléchir à ce qu'elle ressentait réellement par rapport à ce jeune garçon. Elle posa ses iris azur dans celle du jeune homme, et presque immédiatement son cœur se mit à marteler sa poitrine avec hargne. Elle sourit de façon mélancolique. Elle en était sûre, elle l'aimait. C'était quelque chose qu'elle avait du mal à se dire, elle qui s'était crûe pendant longtemps incapable d'aimer, elle venait de se rendre compte que la personne qu'elle pensait imaginaire se trouvait bel et bien devant elle.

Sans crier gare, se laissant transporter par les sentiments que le jeune homme procurait en elle, elle l'embrassa. L'embrassa de toutes ses forces, avec toute la hargne que pouvait provoquer son amour envers lui. Elle caressa d'une main le visage du jeune garçon, tandis que l'autre maintenant son corps au-dessus de Lieven. Elle n'aurait jamais cru éprouver tant de choses pour lui. Même si elle connaissait son faible pour les iris grisâtres du jeune garçon, et le fait que son cœur puisse martelait aussi fort sa poitrine lorsqu'il était dans les parages, elle ne se serait jamais crûe capable d'aimer autant le jeune garçon. Elle s'en rendait compte à mesure que leur baiser se prolongeait. Ses lèvres contre les siennes étaient une sensation qu'elle adulait à présent, une drogue dont elle prévoyait déjà sa dépendance. Sa main avait lentement migré vers ses cheveux, pour finalement laisser sa seconde main caresser à con tour le visage de Lieven, laissant ainsi son corps venir se coller à nouveau contre celui du jeune homme.

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« Elijaa ? »
«  T...Tu fais quoi là ? »

Il avait raison, que faisait-elle ? Quelle mouche l'avait donc piqué pour quelle soit ainsi ? Elle sentit le rouge lui monter aux joues, car oui, elle était gênée de ce qu'elle venait de faire. Elle ne savait pas réellement pourquoi d'ailleurs, sans doute, c'était elle laissé porter par le florilège de sentiment qui l'habitait à présent ? Sans doute est ce son amour pour lui qui l'avait poussé à faire ces gestes, ces réactions envers lui ? Et lorsque ses lèvres rencontrèrent les siennes, elle sut qu'elle ne pourrait jamais réponse à sa question, qu'elle n'aurait pas la force de séparer ses lèvres des siennes. Cela la terrifiait de voir qu'elle en devenait de plus en plus dépendante, mais la ravissait de voir que cela lui faisait le même effet. Puis, elle sentit sa main parcourir délicatement son épaule, avant de se poser sur la brette qui soutenait sa salopette. Un frisson la parcouru, tant par l'incompréhension de ce qu'il venait que par l'adrénaline qui montait en elle. Un autre bruit se fit entendre, mais elle n'entendait plus rien. Les lèvres se séparent dans un déchirement, et elle crut pendant un instant que les événements de la vieille allaient se reproduire. Elle fut soulevée telle une plume, et d'une facilité déconcertante. Elle se releva, et se remit à califourchon sur ce dernier, en lui lançant des regards interrogateurs. Elle prononça un vague « qu'est-ce que tu ... » Ressemblant plus à un murmure inaudible, tant qu'elle se demanda pendant un court instant si elle avait rêvé de ce qu'elle venait de dire ou non. Elle le regardait, interrogé par ces agissements. Quand elle entendit son cher et tendre pousser un étrange grognement. Son regard suivit celui de son interlocuteur, et ses yeux s'écarquillèrent d'étonnement quand elle vit le précieux pokémon du jeune garçon les dévorer du regard. Elle se sentait étrange, après, depuis combien de temps les regardait-il ? Elle n'avait aucune honte devant un pokémon, pourtant, elle voyait bien que Lieven semblait gênée par sa présence. Elle le vit prendre la sphère rougeâtres et la pointer en direction de son Pokémon.

«  Cela ne te regarde pas Oxyde. Ce n'est pas un spectacle. »

Le pokémon disparu presque immédiatement dans une vive lumière rouge, et disparu, happé par la pokéball. Un bruit la ramena à la réalité, celle des chaussures s'écrasant sur le sol, jeté fébrilement devant lui. Elle faillit même sursauter, mais se redit compte presque aussi rapidement de l'inutilité de ce qu'elle aurait fait. Elle se sentit basculer en arrière, avant de retomber faiblement sur le lit. Elle avait résisté quelques instants, mais c'était finalement laissé allée, bordé par la confiance qu'elle nourrissait à présent envers lui. Ses mains furent jointes, saisit par sa main, et elle ne put se défendre, ou du moins essayer de s'en défaire. Elle se sentait piégée, incapable de mouvement. Il avait à présent pris sa place, et c'était lui qui était à califourchon sur lui. Un second frisson lui parcourut le dos, celui-là était brûlant.

« Elijaa... »
« Veux-tu vraiment jouer à ce jeu ? »
« Même si cela peut avoir des conséquences ? »

Elle n'y avait pas réfléchi. Elle s'était simplement laissée transporté par ses sentiments, et n'avait pas une seconde pensée aux répercussions que cela pourrait entraîner. Pourtant, lorsqu'elle le regardait tout ses doutes s'évaporaient, ne laissant place qu'à une unique et merveilleuse joie. La joie de savoir qu'il partageait ses sentiments, qu'il l'aimait également. Elle lui esquissa alors un sourire, un sourire doux, animé par tout l'amour qu'elle ressentait pour lui.

« Je ... J'ai confiance en toi. »

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Ses poignets furent relâchés dès qu'elle prononça ces mots. Le regard du jeune homme se posa sur elle, et tous ses doutes se dissipèrent alors que ses iris bleutés croisèrent ceux grisâtres de Lieven. Elle ne voulait plus bouger, elle voulait rester ainsi. Elle sentit sa main glisser vers son visage, et le contact de sa peau brûlante la fit frissonner. Son visage se rapprocha du siens, elle sentait son souffle contre son visage, elle sentait la chaleur de son corps. Ses lèvres se posèrent tendrement sur les siennes, tel un baiser divin. Ce baiser était plus fort, plus chargé de sentiments. Quelque chose éclata en elle, un sentiment étrange qu'elle ne comprit pas tout de suite, qu'elle ne voulait pas comprendre. Un sentiment d'adrénaline, son sang bouillonnait dans ses veines. Elle sentait son regard sur elle, elle sentait son regard la transpercer de toute part. Un frisson lui parcourut le dos, elle était poussée par une étrange peur, et une adrénaline fulgurante. Dans un bruit sec, leurs lèvres se séparent, et elle sentit son souffle chaud près de sa tempe. Un autre frisson lui parcourut le dos.

« Je suis désolée. »

Il avait prononcé ces paroles dans un unique murmure. Pourquoi s'excusait-il ? Son incompréhension ne s'échappa point de son esprit. Elle préférait dissiper ses doutes imaginaires d'un seul souffle. Comme guise de réconfort, elle passa sa main dans ses cheveux, signe de pardon. Du moins, essayait-elle de lui faire comprendre qu'elle l'excusait pour ce qu'il venait de faire ou ce qu'il désirait faire.

« Tu n'as pas à t'excuser. »

Elle avait dit ceci doucement, de manière presque inaudible. Dans le creux de son oreille, elle se voulait rassurante. Elle voulait se rassurer elle-même à vrai dire. Son cœur battait à une vitesse folle, elle ne savait que faire, elle ne savait quoi dire. Elle entoura son cou de ses bras, avant de les croiser et de refermer son frêle piège sur ce dernier.



 

HRP:

C O D E W H A T S E R N A M E .

Le jeune garçon sembla profondément touché par les paroles qu'elle venait de lui dire. Il semblait tourmenté, et ses yeux regardaient à présent dans le vide. Elle le regardait avec une nouvelle inquiétude, pourquoi se comportait-il ainsi ? Les mots qu'elle voulait rassurant ne semblèrent pas l'apaiser le moins du monde. La gêne et le remord vinrent s'emparer d'elle, elle ne voulait pas le tourmenter, elle voulait au contraire le rassurer, et lui faire comprendre qu'il était inutile s'excuser pour de pareilles futilités. Ses iris grisâtres ne semblaient prendre compte de l'instant présent, transporté par un florilège de souvenir nostalgique sans nul doute ? Elle ne savait que faire, elle ne savait que dire. Elle ne trouve rien d'autre que de l'enlacer délicatement, et de croiser sur lui ses frêles bras. Elle le sentit reserrer son étreinte, et un sentiment de bonheur et de paix vint l'envahir presque aussitôt. Elle se sentait étrangement bien en sa présence. Il dégageait une aura étrange, mystérieuse. Sans doute était-ce ceci qui lui avait tant plu chez lui ? Oui, cette aura qui s'évaporait de son cœur, et venait se heurter contre celle des autres dans un fracas imperceptible. Lorsque son regard croisa de nouveaux celui grisâtres de Lieven, un frisson vint s'emparer d'elle. Il était revenu à la réalité, et ses souvenirs semblaient s'être envolé. Elle se félicita intérieurement de ce qu'elle venait de faire, bien qu'elle ignorait encore beaucoup de lui, elle commençait à apprendre d'une étrange façon comment apaiser ce jeune homme.




 

HRP:

C O D E W H A T S E R N A M E .

Elle savait qu'il était assis à côté, elle avait senti du mouvement à côté d'elle. Des bruits de pas se firent bientôt entendre, ce qui eut pour effet de l'alerter, et ainsi la faire se retourner, pour connaître les origines de son inquiétant. Elle vit simplement le jeune garçon se rhabiller de son débardeur noir et son pantalon. Elle se laissa retomber sur le matelas dans un soupir, elle était épuisée. Elle était surprise de le voir rester si stoïque, mais elle se moqua d'elle-même en se rappelant le caractère froid et antipathique du jeune garçon. Elle s'étira longuement, et fixa le plafond de ses yeux azur. Ses iris parcouraient chaque parcelle de ce mur, cherchant un quelconque défaut ou une quelconque erreur. Le froissement de ses vêtements la ramena à la réalité, lui faisant perdre le fil avec son jeu plus que singulier.

« Tu vas attraper froid en restant ainsi, rhabille-toi. »

Elle faillit sursauter face à ces paroles froides et sèches. Elle décolla presque immédiatement sa tête de l'oreiller, et se releva d'un seul et unique bond. Elle sentit le regard grisâtre du jeune homme la transpercer, et fut gênée de se retrouver ainsi. La couverture cachant pudiquement son corps, elle s'en alla chercher et remettre immédiatement ses vêtements. Bientôt, ses formes furent couvertes par ces loques inutiles comme il les avait qualifiées quelques instants plutôt. Malheureusement, la fatigue vint aussitôt reprendre possession pourtant animé d'une énergie soudaine. Elle se laissa donc reposer sur le lit, complètement dépité par cette action si soudaine. Ses reins la faisaient légèrement souffrir, plissant le nez en signe d'une douleur peu attrayante. Elle se releva, et se rassit sur le matelas. Elle fixa Lieven de ses iris bleutés, avec une légère lueur défit dans ses pupilles.

« Alors ? »

Elle avait dit cet unique mot dans un souffle. A présent, elle attendait sa réponse avec impatiente.

Il s'était retourné dans un mouvement si rapide, qu'elle n'eut le temps de le voir se diriger vers elle. Et la surprise fut plus grande quand elle sentit ses lèvres se poser sur les siennes. Il avait été d'une rapidité incroyable, à moins que ce ne soit-elle qui était encore perdue dans ses songes et dans ses rêves. Quand il l'embrassa, elle recula un instant, avant de se laisser faire, tout simplement. Elle n'avait pas les idées assez claires pour tenter quoique ce soit, mais également trop lucide pour refuser ce geste d'amour. Cette embrassade était chargée d'émotion palpable, lucide. Elle comprenait très bien les sentiments du jeune homme, comme lui comprenait les siens. C'était un véritable moment de partage entre eux deux, si bien qu'elle faillît lui dire quelque chose, un mot doux, mais se ravisa. Dans un déchirement platonique, leurs lèvres se séparèrent. Dépité de cet instant si court, elle le regarda avec des yeux quelque peu vexé, elle en voulait plus, et ce baiser était trop court.

« Cette réponse te suffit ? »

Elle le regarda avec une lueur défis dans les yeux, elle secoua la tête en soupirant, affichant un sourire à la fois gêné et espiègle.

« Parfaite. »

Ces mots avaient été prononcés avec tact, et une certaine douceur. Lorsqu'elle posa de nouveau les yeux sur son cher et tendre, elle sentit sa main caressant sa joue. Ce contact la fit frémir, et elle ne sut rien faire à part le regarder de ses iris bleutés avec tout l'amour du monde. Il rapprocha sa tête, et ses lèvres vinrent se poser sur son cou. Elle poussa un gémissement, et mit ses mains en arrière pour éviter de basculer. Elle savait pertinemment qu'il n'était point fatigué, et qu'il brûlait encore d'une flamme de désir. Elle se sentit un peu gênée de sa faiblesse face à cette situation, qui s'amplifia lorsque le jeune homme détacha ses lèvres de son cou, pour la regarder avec des yeux tourmentés. La gêne était plus présente, et elle se sentait bête face à elle-même, insultant son corps d'être aussi frêle.

« Tu as mal ? N'est-ce-pas ? »

Elle baissa les yeux, dépité qu'il ait compris si vite sa faiblesse. Elle s'apprêta à lui répondre quand ses mains se posèrent sur ses hanches. Elle releva la tête, intriguée. Avant de grimacer et de poser sa tête sauvagement contre le torse du jeune homme, en lui agrippant le tissu de son débardeur noir. Oui, elle avait mal. Et elle poussa d'ailleurs un gémissement quand ce dernier lui appuya sur l'origine de sa douleur. Cela ressemblait plus à des courbatures néanmoins, ce qui était parfaitement compréhensible à cet instant. Elle respirait un peu plus fort, un peu plus frénétiquement, tant la douleur soudaine l'avait surprise. Elle n'avait pas besoin de répondre pour qu'il comprenne que la réponse à sa question était : oui. La gêne vint reprendre le flambeau de la surprise, la tête toujours collée au torse du jeune homme, et ses mains elles aussi positionné au niveau de son torse, entourant la tête d'Elijaa.

« Désolé ... »

Sa phrase termina en suspens, ne finissant jamais la dernière syllabe. Elle releva la tête, embarrassé, et se plongea dans les iris grisâtres de Lieven. Elle attendait sa réponse, elle guetta le son sortant de sa gorge, destiné à dissiper ou non tous ses doutes.

Elle frissonna quand elle sentit sa main remonter lentement vers ses cheveux encore emmêlés par cet instant magique. Elle entendait battre son cœur, certes ces battements étaient à peine audibles, mais c'était la seule et unique chose qu'elle voulait entendre : son cœur. Il caressa sa longue chevelure blonde, ce qui lui provoqua un frisson glacé. C'était agréable, mais en même temps étrange. Comme ci ce geste devenait une drogue, une sensation dont elle ne pouvait se passer. Elle fronça les sourcils quand ce dernier vint pincer sa joue encore rougis par la chaleur qu'elle avait éprouvé, elle fit une légère grimace, la douleur l'avait surprise après tout. Rien de bien méchant en soi, mais assez pour qu'elle lui lance un regard provocateur et insolent. Même si ce dernier était surmonté du regard idyllique qu'elle lui lançait à chaque fois qu'elle le regardait.

« Idiote. »
« Ce n'est pas à toi de t'excuser. »

Les yeux de la blonde brillèrent d'une lueur azuré, quand elle croisa à nouveau les iris de son Roméo. Elle les fit disparaître d'ailleurs derrière ses paupières quand ce dernier posa ses lèvres contre les siennes. Ce baiser était tendre, vierge de toute pensée à part celle du désir qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre. Elle fut décollée du sol d'une facilité déconcertante, et transporté vers le matelas devant elle d'une façon toute aussi aisée. Elle frémit à l'idée d'être aussi légère pour le jeune homme, et se rendit compte de sa force et de sa puissance par ce simple geste qui ne l'avait pas plus interpellé. Ses paupières étaient lourdes, et elle peinait à rester éveillée, malgré tout, elle voulait l'attendre. Elle voulait être contre lui, et s'endormir dans ses bras. Chose qui arriva dans un soupir, provoqué par son cher Lieven. Un frisson lui parcouru l'échine quand il se laissa tomber à côté d'elle. Elle sentit son baiser sur son front, mais cette fois-ci, il ne lui arracha aucun frémissement, hormis un unique sentiment de paix et de bonheur. Son frêle corps fut bientôt happé dans les bras du jeune homme, et elle fut dans l'incapacité de faire le moindre geste. Qu'importe, cela lui convenait parfaitement, la chaleur du corps de Lieven, sa respiration contre ses cheveux et le sentiment que rien ne pouvait les séparer.

« Repose-toi un peu avec moi. »
« Le temps que la douleur diminue. »

Elle se contenta d'enfouir son visage contre son cou, comme seule réponse. Elle n'avait même pas besoin de répondre avec des mots, elle savait que ce geste seul lui suffisait. Après tout, un simple mouvement pouvait être bien plus puissant qu'un monologue inutile et sans raison d'être.

« Je t'aime. »

Elle avait dit ces mots à haute voix, ou du moins dans un marmonnement. Elle se surprit elle-même à s'entendre le dire, mais elle était trop fatiguée pour réfléchir avec lucidité. Cette phrase était sortie spontanément, sans arrière-pensée, sans autre envie que de lui dire ces quelques mots.