Les parcs d'Equerec, quel belle endroit n'empêche. J'adorais ce climat juste parfait à mon goût, comme si Arceus avait choisis la météo selon mon bon vouloir. Il n'y avais donc pas de raison d'en profiter ! De façon générale, je n'étais pas très fanatique des pertes de temps, mais je ne considérais pas que prendre du bon temps dans cet endroit pouvait vraiment être qualifier d'inutile. C'était un investissement, sur ma bonne humeur. Voila, cet endroit me permettait de me sentir mieux, de me sentir libre, je retrouvais la nature que j'adorais tant dans les jardins de ma famille. Oh, comme ces jardins me manquaient terriblement... J'y étais tellement bien là-bas, chez mes parents. Au moins ici, je retrouvais une partie du calme que j'avais perdue en étant transférée dans cette école bidon et bruyante... Je ne supportais pas cet établissement où il y avait beaucoup trop de gens... De déchets plutôt. J'avais quittée un endroit où tout allait pour le mieux à un endroit ou rien n'allait.

Je devais avouer que ces plaines étaient… Un peu plus grandes que les jardins familiaux, mais bon, c’était peut-être normal quoi. Je n’avais pas à rougir des possessions de ma famille pour autant ! Je retirais mes chaussures données par l’école qui commençaient à me démanger les pieds,  ces uniformes ne te convenaient pas, moi je préférais les vêtements distingués, riches, faits sur mesure pour ma personne… Là, je ressemblais à n’importe qui, et je n’étais pas n’importe qui ! Tout de cette école me donnait de l’urticaire, je ne me faisais pas prier pour m’en éloigner aussitôt que l’occasion se présentait, et c’était précisément le cas en ce moment. J’aurais bien pu étudier ou faire des devoirs, mais ce n’était pas nécessaire : j’étais par définition une élève excellente, sûrement même la plus talentueuse de tous ! Si je ne me démarquais pas par mes notes, c’est tout simplement que cet environnement d’étude est inadéquat, ce n’étais pas ma faute ! Mais pour le moment, je préférais oublier cette école et profiter de l’air frais, de ce vent exempt de toutes paroles et cris d’élèves énervants.

Au pied d'un grand arbre situé sur le sommet d'une petite colline, je fermais les yeux quelques instants, profitant des sensations que donnaient le vent léger aux travers de mes cheveux dorés. C'était si calme comme endroit... J'aurais presque pu dormir ici, loin de tout son dérangeant.  Je n'avais rien de prévus pour les prochaines heures, qu'est-ce qui m'en empêchait ? Rien au final. J'allais me laisser aller à mes rêves quand un bruit pas possible venait troubler ma sérénité. Un brouhaha que je n'avais jamais entendu. Sursautant, le cœur battant, je me redressais en cherchant du regard ce qui pouvait bien causer ce vacarme. Rien à l'horizon susceptible de causer cette cacophonie. Je recevais alors une cocotte par la tête... Quel outrage. Regardant plus haut, je voyais sur un arbre un nid de Noeunoeuf sur une branche basse, ces derniers s'agitant et me criant après, comme si ma présence les dérangeaient fortement...


Je n'allais pas partir aussi facilement, j'avais trop de fierté pour  ça.

Les œufs sautillaient dans leur nid, visiblement très contrariés par ma seule présence. Et puis quoi encore, c’était moi qui étais dérangée par leurs présences ! Nan mé oh ! Ils ne manquaient pas de culot ! Je me levais prestement, prenant avec rage la Pokéball de Rudolf que je convoquais sur le champ. Le Cerfrousse sortait de la Pokéball, très calme et posé, c’était bien le seul ici qui n’était pas sur les nerfs.


On pouvait ressentir que j’étais énervée juste avec mon ton de voix, et Rudolf savait qu’il ne fallait pas trop me contredire quand j’étais dans cet état. Après un cri d’approbation, Rudolf se reculait pour prendre un meilleur élan. Les Noeunoeufs continuaient de crier à outrance et mon Cerfrousse s’élançait, percutant l’arbre de toutes ses forces ! Ébranlé, les branches bougèrent et ceux qui s’y trouvaient étaient un peu déstabilisés, mais toujours là.


C’était un ordre clair, Rudolf prenait du recul et recommençait de plus belle. Le deuxième coup, le nid tombait de la branche et les Noeunoeuf avec. L’atterrissage ne les fit pas éclater en omelette, mais ils étaient clairement K.O. en m’approchant d’eux, les bras croisé, j’affichais un grand rictus de victoire qui déformait mon beau visage.


C’était une victoire pour toi. Qu’en faire désormais ? Je réfléchissais… Ah oui ! J’allais en faire mes esclaves. Ils allaient m’obéirent au doigt et à l’œil, en faire des Pokémon soumis ! Quelle merveilleuse idée ! Je sortais une de mes quelques Pokéball vides et la fit tourner dans ma mains.


Et suite au clic, un rayon rouge englobait le Pokémon, les emprisonnant dans la sphère que je détenais dans ma main.

Je jouais avec la sphère, la lançant dans les airs pour la faire tournoyer puis la rattraper. Ça, c'était une victoire écrasante, une victoire parfaite dirais-je même ! J'allais enfin pouvoir retrouver la tranquillité que j'étais venu chercher ici avant de me faire interrompre par ces œufs tout bidons. J'allais caresser la tête de Rudolf, car je le félicitais toujours pour ces bon coups, et ce dernier semblait apprécier l'attention.


Quand je lui parlais, je me sentais bien plus douce... Cette brave bête m'apaisait, elle neutralisait en moi tout le venin que j'aimais tant cracher sur les gens. J'hésitais à faire rentrer mon Cerfrousse dans sa Pokéball, le temps était clément et ce Pokémon n'était pas particulièrement dérangeant. Après un haussement d'épaule, je repris place au sol, laissant le choix à Rudolf de ce qu'il voulait bien faire présentement. Voyant qu'il était libre pour le moment, il se retournait pour brouter de l'herbe à ses pieds

Mais au moment exact où je m’apprêtais à fermer mes yeux et profiter enfin de cette nature paisible et parfum de fleurs odorantes, un autre évènement mal venu venait gâcher ce moment de repos pourtant bien mérité. Rudolf gémissait, comme dérangé sans être pour autant être affoleé. Je me redressais en soupirant, visiblement très ennuyée. Rudolf tournait sur lui-même, comme un Ponchiot qui courait après sa propre queue. Une bestiole blanche et verte s’amusait à lui tourner autant de la tête en chantonnant. Un autre enquiquineur, une fois de plus … Mais celui-ci était déjà moins bruyant, une belle avancé qui était important à prendre en note pour quand sonnera l’heure de son jugement. Soupirant de nouveau, je me lève de nouveau, passant mes mains sur mes fesses pour enlever la saleté qui s’y était mise sans mon consentement. Un autre problème à résoudre, quand allais-je pouvoir me reposer à la fin ? Ça n’en finissait donc plus.

Les bras croisés, je m’avançais vers mon Pokémon et son enquiquineur.  La bestiole se retournait, me regardait dans les yeux. Mon regard meurtrier du lui aire froid dans le dos car je voyais son corps se paralyser à ma simple vue, c’était bien l’effet escompté mais je ne comptais pas m’arrêter là. Oh ça non ! Rudolf s’était dirigé derrière moi, ne voulant plus avoir affaire à ce Pokémon trop collant à son goût. Il ne lui avait pas fait de mal, non rien de tout ça, mais il l’embêtait et l’empêchait de brouter tranquillement comme il l’aurait souhaité. Une vraie plaie en somme.


Mais le Pokémon ne partait pas pour autant.

Rudolf ne semblait pas vouloir se rapprocher de cette chose et cette chose ne semblait pas vouloir repartir sur le champ. Une situation assez ennuyante il fallait le dire. Je regardais Rudolf sévèrement, mais celui-ci n’avait pas l’air d’être dans son assiette en ce moment… Bon, tant pis, plan B.


Mais non, le Pokémon flottait toujours devant moi. Je sortais alors une autre sphère bicolore rouge et blanche contenant un de mes esclaves. Un rayon rouge en sortait, libérant un Pokémon bipède muni d’une immense mâchoire. Ma Mysdibule que j’avais capturée dans la grotte Mystérieuse il y a peu de temps encore. Celle-ci n’était pas très heureuse d’être là, mais elle n’avait pas le choix, elle se pliait à ta volonté.


Visiblement pas très contente, elle faisait claquer sa mâchoire, question d’intimider le Pokémon sauvage, mais ça semblait n’avoir que peu d’effet.