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 l'après coup, pv aleksandra

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Jace N. Weaver
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MessageSujet: l'après coup, pv aleksandra   l'après coup, pv aleksandra 1341409873-clock2Sam 21 Fév - 2:00

Le dégoût s’empara de lui peu après qu’Elune soit partie de la pièce. Il n’avait plus toutes ses idées en place, se sentait à la fois trahi et complètement stupide. Il avait été battu à son propre jeu, elle avait joué aussi et l’avait achevé, à la fin. Comme le goût qu’il avait sur la langue était amer. Il ne voulait pas penser à elle, mais tout lui rappelait elle. Même son lit gardait son odeur, insupportable. Elle devait être bien fière d’elle en ce moment, après avoir placé ces deux répliques bien piquantes en plein dans la face du Wèngyard qui avait accusé le coup sans rien dire. Il s’allongea un instant sur les lits qui demeuraient couplés à deux. Ils auraient du dormir ensemble cette nuit, le quatorze février. Il avait eu envie de la passer avec elle, et avec personne d’autre, mais il avait tout foiré. Et elle aussi, d’ailleurs. Elle n’avait rien fait pour arranger les choses, et finalement, tout était de sa faute.

Ouais enfin, il était préférable qu’il pense les choses de cette façon plutôt que le contraire.

Il aurait pu blâmer Neam de ne pas l’avoir écouté lorsqu’il disait qu’il voulait tout arrêter, mais il n’aurait jamais compris qu’Elune se jouait de lui autant qu’il pouvait être en train de le faire. Sauf que dans son cas, il avait l’impression d’être passé à légèrement plus que du jeu. Heureusement, tout était fini maintenant, avant qu’il ne fasse encore une fois l’imbécile à tomber dans les bras d’une conne sans face. Il avait le chic pour se mettre dans des situations délicates dans ce genre-là. Il n’arrivait pas à croire qu’il était presque retombé dans le même genre de piège que celui dans lequel il avait foncé avec Victoria. C’était à croire qu’il n’apprenait rien de ses erreurs.

Il se releva d’un coup, ayant besoin d’air, mais pas de celui que pouvait lui offrir cette chambre qu’il partageait avec Elune. Le matin s’était levé, il n’aurait su dire combien de temps il était rester à végéter comme un pauvre con. Mais tout le monde était en cours, à cette heure-ci, et lui, en parfait imbécile, il était encore en train de sécher. Mais il n’aurait pu y aller dans cet état d’esprit, de toute façon. Il se dirigea vers son armoire pour rajuster sa chemise et voir s’il était présentable avant de se diriger vers la porte d’un pas lent et relativement blasé. Ses pas le guidèrent automatiquement dans la chambre numéro deux du dortoir des Wèngyard: Aleksandra.

Elle lui avait filé une clé au cas ou, même si Jace n’était pas sensé s’en servir, il avait besoin d’aller se coucher ailleurs que dans son propre lit. Il espérait qu’il n’y ait personne, ou alors, qu’elle soit seule.

Il trouva la porte verrouillée et il actionna la clé d’un geste habille avant de s’enfermer à l’intérieur de la chambre. Il se dirigea directement vers le lit de la jeune femme sur lequel il prit place, s’allongeant de tout son long sans aucune gêne. Il ferma les yeux, et sombra bien vite.
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MessageSujet: Re: l'après coup, pv aleksandra   l'après coup, pv aleksandra 1341409873-clock2Sam 21 Fév - 14:08

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Aleksandra, tu dois être l'une des rares élèves de l'académie qui aime véritablement les cours. T'as l'impression que tu pourrais rester des heures et des heures assise à ta table, accueillant à bras ouverts le flot d'informations et de culture. Tu ne sais pas vraiment pourquoi c'est comme ça : peut-être aimes-tu simplement apprendre, peut-être que tu n'es attirée que par la sensation de puissance que tes classes te procurent. Toujours est-il que ton matin s'est envolé comme un oiseau et qu'à tes yeux, ta matinée ne fut que quelques brèves secondes.

Aujourd'hui est un de ces jours où tu préfères être seule, loin du monde affluant dans les couloirs, loin des bruits incessants des discussions, qui assourdissent tes tympans et font danser une douleur sourde dans ton crâne. Tu n'hésites pas un instant quant à ce que tu veux faire de ta pause déjeuner : tes pas s'actionnent et tu te diriges vers le dernier étage, prête à te poser dans ta chambre. T'as l'impression que le son autour de toi monte crescendo et tu donnerais cher pour faire taire tous ces gens, pour récupérer une tranquillité que tu penses due. Il y a des jours où tu pourrais passer ta journée dans la salle commune de ta maison sans même remarquer le bourdonnement des paroles, mais aujourd'hui t'as l'impression de te noyer dedans, de suffoquer, de tout. T'as besoin de calme.

Tu t'enfonces dans le couloir des dortoirs et marches jusque ta chambre. Lorsque tu enfonces ta clé dans la porte, prête à ouvrir l'accès à ton havre de silence, celle-ci glisse sans aucune résistance. Ta chambre est déjà ouverte et le doute plane dans ton esprit. Abel ou Rosa seraient-ils revenus ? La déception pointe dans ton coeur, toi qui te languissais d'avoir votre chambre pour toi seule. Tu n'as pas envie de faire face ni à l'un ni à l'autre, tu sais que ton humeur n'en ressortirait qu'exécrable si tu les croisais maintenant. Tes doigts poussent doucement la porte et un soupir de soulagement éclot au bout de tes lèvres. Pas de blonde, ni de grand homme en vue.

Tu pénètres dans la chambre et, au moment où tu enlèves ton épais blazer, tu te figes. Un détail t'avait échappé, comment avait-il pu ? Là, sur ton lit, Jace est allongé comme si cette chambre était la sienne. Les questions affluent dans ton esprit, te noyant sous l'incompréhension. Jace vient rarement à l'improviste, rarement autant à l'improviste en tout cas. Son corps te manquait un peu ces derniers temps et parfois, tu te surprenais à penser à sa peau contre la tienne, à son souffle contre ton cou. Mais tu ne t'attendais pas à le revoir, allongé au-dessus de tes draps blancs, comme un bouquet de fleurs.

Tu t'approches de lui, doucement pour ne pas le réveiller et contemples ses traits. Il est beau, comme toujours. Il semble si calme endormi, si paisible mais tu sais. Tu sais qu'au fond, quelque chose ne va pas, sinon il ne serait pas là. Si vous vous respectez beaucoup, vous vous retrouvez souvent quand les choses vont mal pour l'un et vous étouffez cette peine si intense qui vous ronge. Tu aimes beaucoup Jace, Aleksandra. Pas par amour, il n'y a pas de place pour un sentiment si énigmatique entre vous. Jace et toi, Aleks, c'est de la passion enfiévrée, c'est un désir pulsant au fond de vos poitrines mais c'est également un profond respect et une amitié particulière. Tu aimes l'esprit autant que le corps de cette personne et cet amalgame vous permet votre relation si spéciale, vouée à s'éteindre un jour.

Tes doigts d'ivoire s'approchent de Jace et lui caressent les cheveux. Quand tu t'approches de lui, tu sens une faible odeur d'alcool qui manquerait de te faire grimacer, toi qui ne porte pas ces boissons dans ton coeur. Tu apposes un baiser sur sa mâchoire, comme pour dire que tout de suite, son corps est tien. Tu ne sais pas encore ce qu'il veut aujourd'hui, mais tu es là. Tu seras toujours là.

« Jace. Jace. »

Ta voix est un murmure qui s'intensifie, mais on croirait presque une supplication.

hrp •••
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MessageSujet: Re: l'après coup, pv aleksandra   l'après coup, pv aleksandra 1341409873-clock2Sam 21 Fév - 21:36

Il était difficile de deviner avec exactitude le nombre de minutes qu’il avait passées sur ce lit, assoupi, essayant de trouver un repos réparateur que malheureusement, même dans un sommeil profond, il n’arriva pas à trouver. Lorsqu’il ouvrit les yeux sur la silhouette d’Aleksandra qui l’appelait, sa douce main caressant ses cheveux, il se contenta d’abord de poser sa main chaude sur celle, froide, de son amie. Il profita un instant de cet instant, fermant les yeux, ressentant une douce mélancolie délicieusement douloureuse. Il ne pouvait cacher le fait qu’il aurait aimé que sa relation avec Elune soit aussi facile que celle qu’il avait avec Aleksandra — mais peut-être que c’était simplement parce que les choses étaient claires comme de l’eau de roche que leur relation était si facile à vivre. Dès le début, ils s’étaient compris, sans toutefois trop comprendre ce qui les avaient amenés à être si bien l’un avec l’autre. Il n’y avait rien d’aussi subtile que des sentiments amoureux entre eux mais une amitié respectueuse s’était installée. Ca, et quelques bonus.

Ils ne se cachaient rien. Ils se disaient tout avec une simplicité déconcertante.

Il aurait peut-être du ressentir des sentiments pour elle au lieu d’en avoir pour Elune— putain, il parlait de sentiments avec Elune, ou bien ? Il secoua doucement la tête, se relevant du lit de la jeune fille d’un geste lent. Il était rempli de tristesse à présent. Heureusement, il n’y avait que lui. Lui et Aleks, et ce n’était pas la première fois qu’elle le voyait dans un état pareil.

Il lui adressa un sourire duquel n’émanait aucun sentiment de bonheur, seul la tristesse et le désarroi étaient lisibles sur son visage, en particulier dans son regard qu’il portait habituellement toujours tellement fermé. Il se laissa retomber sur le lit, l’emportant avec elle d’un geste de la main. Aleksandra se laissa faire.

Il était difficile de comprendre à quel point il était peiné en ce moment même. S’il ne connaissait pas Elune depuis aussi longtemps qu’Aleksandra, elle avait déjà un pouvoir étonnant sur lui. Ils avaient passé pas mal de temps l’un avec l’autre et s’étaient habitués à leur présence mutuelle, jouant comme des gamins, se tentant sans jamais passer à l’acte.
Elle était devenue importante, prenant naissance comme une mauvaise herbe aurait l'habitude de pousser dans un jardin, là où on ne la souhaitait pas. On avait beau essayer de s’en débarrasser, c’était impossible. Et, petit à petit, à l'image de Victoria, elle prit une importance considérable. C'est sûrement pour cette raison qu'il essayait de la détester avec tant de ferveur. Mais au fond de lui-même, il savait qu'il en était incapable. Une petite voix le lui répétait sans cesse.

Il accorda un regard à Aleksandra, cette jeune femme qu’il respectait énormément et de qui il était proche. Il ne lui avait jamais rien fait, à elle.

« J’ai rencontré une autre Victoria », fit-il dans un souffle, portant son bras devant son visage, tentant de se cacher.

Il prit machinalement la main d’Aleks et la serra — il ne savait même pas quoi faire. Normalement, il aurait sans doute noyé sa haine dans le sexe avec elle, mais il n’était même plus empli de colère, il était juste tellement triste de s’être fait avoir encore une fois.

« C’est pitoyable. »
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MessageSujet: Re: l'après coup, pv aleksandra   l'après coup, pv aleksandra 1341409873-clock2Sam 21 Fév - 22:48

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Ta voix glisse sur son visage, s'entremêle dans ses cheveux argentés et puis, s'insinue dans les méandres de son esprit endormi. Ses yeux s'ouvrent, lentement, et expriment toute la fatigue du monde. Ses pupilles sont focalisées sur toi, tout comme tu es focalisée sur la tristesse qui règne dans ses iris. C'est des particules d'argent qui virevoltent, doucement, d'une lenteur mélancolique et qui privent Jace de son éclat habituel. Tu t'en doutais, te voilà maintenant persuadée Aleksandra. Quelque chose ne va pas.

Il ferme les yeux, te privant de son regard, puis il recouvre ta main de la sienne. Tu sens la chaleur qui émane de lui, semblable à ce feu bouillant en lui. Tu aimes son contact et la simple sensation de sa main sur la tienne te fait presque frissonner. Tu serres légèrement sa main, sans vraiment contrôler ce geste : c'est comme si ton corps tout entier quémande Jace, quémande son toucher, quémande ses baisers. Tu te demandes quels troubles le perturbent et t'aimerais tellement pouvoir l'aider. Mais tu laisses le silence prendre place entre vous deux. Il ne sert à rien de le presser, il ne sert à rien de le forcer à te confier ses doutes et ses peines.

Jace parlera s'il le souhaite. Et tu sais qu'il se confiera, parce que votre relation a toujours été ainsi. Entre vous, pour une raison étrange, les langues se délient et les secrets éclatent. Cette relation qui vous unit est une des plus simples qu'il puisse exister. Tu le trouves beau ce lien, si précieux et, bizarrement, si pur. C'est un flocon de neige immaculé, c'est des lèvres non-embrassées, c'est une peau jamais effleurée. Malgré la luxure inhérente à vos rencontres, tu ne peux t'empêcher de percevoir l'innocence qui vous unit. C'est presque une candeur enfantine, comme si pour vous, le temps s'est arrêté pour vous laisser vivre.

Puis, il t'adresse un sourire. Tu as bien trop côtoyé Jace pour ne pas te rendre compte que l'émotion qu'il peint sur son visage n'est qu'une contrefaçon. Il prend un voile dans l'espoir de cacher sa blessure mais ne se rend pas compte qu'à tes yeux, il l'expose encore plus. T'as l'impression de te rendre compte des affres de son coeur, du gouffre qui se creuse toujours un peu plus. Ca te fend en deux, Aleksandra. Tu ne t'habitues jamais à la tristesse et à ce moment, celle de Jace est si forte. Elle se déverse en toi et tu te sens prisonnière de tenailles qui menacent de briser ce que tu es.

Tu dois être forte pour Jace aujourd'hui, Aleksandra. Les plaisirs de la chair ne seront pas son remède. Pas maintenant. Il retombe lourdement sur le lit et tu tombes avec lui, à ses côtés au-dessus des draps blancs. Tu parcours son torse toujours vêtu de ta main, joue de tes doigts sur lui comme un pianiste effleurerait son instrument. Tout, tout pour ne pas te noyer dans sa tristesse. Ta peau froide te paraît brûlante à cet instant, ton corps demandant de toutes ses forces Jace mais tu l'ignores.

Ses yeux rencontrent les tiens à nouveau et un souffle s'échappe de lui, comme si on lui avait arraché. Il se cache derrière son bras à peine les mots prononcés et tu sais à quel point il va mal, à quel point il a besoin de quelqu'un.

« J’ai rencontré une autre Victoria. »

Victoria. Victoria, ce nom est du poison sur ta langue et de l'acide dans tes veines. C'est le ressac des vagues du passé, un passé marqué par le désespoir de l'homme argenté. Victoria, celle que jamais tu n'as vu mais dont mille fois tu as entendu le nom. Celle responsable des malheurs de Jace. Victoria, c'est le passé de Jace, son présent et son avenir. Elle a marqué sa vie au fer rouge si bien que pour toujours, il portera en lui le fantôme de cette femme.

Il immobilise ta main sur son torse et la serre, serre si fort qu'il y trouve presque une ancre pour rester avec toi, pour ne pas sombrer dans quelque chose qui le dépasse. Jace. Ca te fait mal, de savoir que ton Jace s'est fait avoir deux fois. La malchance semblait l'entourer et se foutre de lui. Il ne méritait pas ça et ça te brisait de le voir ainsi. Jamais tu ne le trahirais. Foutue fatalité.

« C'est pitoyable. »

Il n'y a plus que la tristesse dans sa voix. Une tristesse douce et blessante, comme un poignard dans le dos. Tu dégages son bras de ta deuxième main, celle qui n'est pas prise par sa poigne, et tu la passes sur sa joue, presque comme une mère réconforterait son enfant.

« C'est elle qui est pitoyable, Jace. »

T'as envie de le couvrir de baisers pour lui faire oublier l'autre Victoria, celle qui ne mérite aucune considération, aucun respect et même pas de la haine. Victoria n'est bonne que pour l'indifférence. La deuxième n'est pas une exception. T'as envie de le couvrir de baisers, mais tu te contentes de le couvrir de mots. Tu ne sais pas trop comment t'y prendre, tu ne trouves pas les bons pour le réconforter et de toute façon, tu sais que le gouffre Victoria est trop grand pour être comblé. Alors tu offres des mots maladroits, tremblants et hésitants.

« Tu mérites mieux que ça, tu le sais. Si elle est une Victoria,  » ta langue bute sur ce prénom, comme s'il était fait d'acier « elle ne vaut rien, la laisse pas te briser. »

Un silence, puis un souffle.

« Tu l'aimes ?  »

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MessageSujet: Re: l'après coup, pv aleksandra   l'après coup, pv aleksandra 1341409873-clock2Dim 22 Fév - 0:36

Les regards qu’offraient Aleksandra à Jace étaient toujours désarmants, ils le mettaient à nu, comme si elle comprenait parfaitement, ressentait chaque parcelle de tristesse qui émanait de son corps, de son être tout entier. Ca lui faisait mal, et en même temps, la douleur partagée était rendue moins pénible par la diffusion de ces maux difficiles. Jace n’avait jamais cherché à combattre ce qu’il ressentait vis à vis d’Aleksandra. Leur relation était à la fois douce et passionnelle, vraie et pourtant demeurant inconnue aux yeux de tous. Jamais ils n’avaient parlé de ce qu’ils avaient tous les deux, même pas à eux-même. C’était naturel, et, même s’ils sombraient dans le vice en cultivant leur lien, l’un comme l’autre n’en avait cure et ils continuaient à se perdre chacun l’un dans l’autre, oubliant tout ce à quoi ils auraient pu pensé si l’autre n’avait pas été là pour effacer d’une main douce les maux dont souffrait son partenaire. Ca avait toujours été comme ça, aussi loin que Jace pouvait s’en souvenir. Et il la chérissait particulièrement, Aleksandra. Parce qu’au fond, sans cette personne, il serait encore péniblement assis sur un lit à broyer du noir. Là, ils broyaient du noir à deux. Même si elle essayait, dans des gestes rassurants, d’être forte, Jace savait qu’elle n’en menait pas beaucoup plus large que lui à le voir dans cet état. Lui aussi était comme ça lorsqu’elle n’était pas bien.

La main qu’il sentit glisser sur son torse vêtu valut un frisson au jeune homme. Ses dents se serrèrent à ce moment-là si fort que sa mâchoire en était presque devenue douloureuse. Il avait envie de disparaître.

Il s’efforça de fermer les yeux qui commençaient doucement à piquer, il n’avait pas envie d’être une telle faiblesse, surtout pas à cause d’Elune, surtout pas en ce moment, alors que ses pensées étaient déchirées entre deux femmes qu’il ne comprenait pas plus qu’il ne se comprenait lui-même.

Une main vint à la rencontre de la joue du jeune homme qui en ouvrit les yeux automatiquement. Presque embués, l’arête de sa mâchoire était parfaitement visible tant il était dans la retenue — ce qui n’était pas coutume lorsqu’il était avec elle. Il était tellement partagé qu’il s’en était perdu tout seul, il aurait eu envie de sombrer, quelque part où il aurait pu juste oublier tout ce qui avait pu se passer, aussi bien ses actions à lui que celles des deux femmes qu’il avait côtoyées et qui se ressemblaient dans leurs actes. Il n’avait pas été beaucoup plus blanc qu’Elune, au fond, il en était conscient. Mais il repoussait toujours avec attention la possibilité d’en venir à croire que tout était de sa faute, parce que, ça aussi, c’était douloureux.

« C’est elle qui est pitoyable, Jace »

Sa voix résonna dans la tête du jeune homme qui planta son regard dans le sien, un regard à la fois douloureux et tendre, rempli de bons sentiments à l’égard de son Aleks qui se voulait réconfortante. Parfois, Jace avait l’impression que les mots étaient futiles, avec elle. Il suffisait qu’elle lui offre un regard pour qu’il comprenne où elle veuille en venir. Ses regards étaient précieux. Il avait envie de la sentir tout contre lui, la remercier d’être là alors qu’il était étendu comme un déchet non recyclé, mais il savait que ce n’était pas d’usage entre eux. Ni les remerciements, ni les excuses.

« Tu mérites mieux que ça, tu le sais. Si elle est une Victoria, elle ne vaut rien, la laisse pas te briser. »

Le briser… Ces mots résonnèrent dans son corps comme une mélodie douloureusement triste. Il avait connu avec Victoria une cassure véritable, alors qu’il faisait pleinement confiance à cette diablesse qui n’en avait que pour leurs âmes innocentes à l’époque. Il se rappelait de tout. De chaque geste, chaque parole, chaque nuit, chaque baiser, chaque contact. Tout était douloureux même si la colère venait doucement recouvrir le tout pour essayer d’atténuer la peine ressentie. La colère était plus facile, il suffisait de si peu pour en être complètement entouré. Et dans cette boule de colère continue qu’était devenue Jace, petit à petit, il y avait Aleksandra. Il y avait aussi eu Elune, avant que ça ne dérape. Elle était rentrée, on n’aurait trop su dire comment, par une petite porte qu’elle avait probablement elle-même dessinée. Il était en colère contre elle, contre lui-même, et contre Neam, aussi. La colère l’habitait, mais, à côté, il était paisiblement triste aux côtés d’Aleksandra. Tourmenté, mais demeurant d’un calme certain face à la situation. D’ordinaire, il aurait sûrement tout envoyé valser, mais il était blessé, et ne voulait le montrer à personne d’autre que celle qui était en sa présence en ce moment-même.

La dernière phrase prononcée par ses lèvres le tua sur place. Son coeur se serra doucement, puis violemment, et la souffrance fut pire encore. Peut-être l’aimait-il. Ou peut-être pas. A vrai dire, il n’était sûr de rien, il savait juste qu’il avait pris cet histoire bien plus à coeur que toutes les passades qu’il avait eu après Victoria. Elune avait quelque chose qui l’avait mélodieusement ensorcelé, doucement, tel un petit serpent se glissant dans un tissu de soie, Elune s’était fait une place. A force d’habitudes, de gestes, de sourires, de mots, de jeux. Il vit son visage durant une fraction de secondes apparaître dans son esprit, lorsqu’il était encore souriant et qu’ils jouaient tous les deux comme des gamins.

Il serra les dents, encore.

Les mots continuaient de résonner en lui comme s’ils ne trouvaient aucune porte de sortie pour disparaître définitivement de son esprit.

Il se retourna vers Aleksandra, et, d’un geste, l’attira contre lui. Il la serra fort, tellement fort, essayant de se départir de tous ses sentiments qu’il voulait effacer, éradiquer, oublier. Il plongea la tête dans son cou, lui offrant un baiser chaud. Il était reconnaissant qu’elle soit à ses côtés.

« Tu sais. Je ne suis pas mieux qu’elles. »

Douloureuse confession.
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MessageSujet: Re: l'après coup, pv aleksandra   l'après coup, pv aleksandra 1341409873-clock2

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