Elle consulta à nouveau sa montre. Les secondes filaient à une allure impressionnante, et les heures tournaient sans qu'elle ne s'en rende compte. Elle avançait rapidement dans les rues de la ville, esquivant avec agilité la foule dans laquelle elle tentait tant bien que mal de se frayer un chemin. Anxieuse, elle regardait fébrilement l'imposante horloge qui trônait au centre de la ville. En boule dans le creux de sa main se trouvait un petit morceau de papier sur lequel était griffonné le lieu et l'heure du rendez vous. Armé d'une simple salopette bleue avec un t-shirt blanc en dessous, elle foulait les dédales de la rue avec ses sandales bon marchées. Le contact de ses semelles avec le sol provoquait un bruit étrange et régulier, qui faisait se retourner les plus attentifs. Ses longs cheveux blonds au vent, elle se mordilla la lèvre supérieure anxieuse quant à son retard. Ses yeux bleutés brillaient d'une étrange lueur, un mélange d'excitation mêlé à une stupeur inéluctable. En boule dans le creux de sa main se trouvait un petit morceau de papier sur lequel était griffonné le lieu et l'heure du rendez vous. Elle se remémora les événements de la veille, et de sa rencontre avec le jeune blond. Il lui avait parlé de toutes ses choses qu'elle redoutait, mais en même temps désirait. Elle souffla sur la mèche qui était venue se déposer sur son nez, louchant pour l'apercevoir du mieux qu'elle pouvait. Elle connaissait par cœur le refrain du, « C'est dangereux pour ta santé ... Tu vas te gâcher ton existence ... C'est de la merde à fumer ce truc ! » Mais son esprit enfantin, et son caractère à toujours vouloir transgresser les règles avaient prit le dessus. Elle voulait tenter de nouvelles choses, avoir de l'adrénaline à la simple idée de faire quelque chose qui lui est interdit. Les règles sont faites pour être enfreintes. Quitte à faire des bêtises, elle voulait sentir son cœur exploser dans la poitrine. Avoir des sueurs froides. La respiration haletante. Elle se retourna brusquement. Elle regarda, se tourna, scruta et se retourna à nouveau. Elle serra un peu plus la lanière de son sac, et lâcha un juron quant à sa stupidité. Elle aurait juré avoir vu le jeune homme dans la foule. Elle se donna une gentille claque sur le front, en se disant que c'était fort possible que cette silhouette était bel et bien la sienne. Elle soupira avec arrogance, et continua son étrange course.


Elle arriva assez rapidement à la fontaine. Nulle trace du bel inconnu. Avec étonnement, elle consulta sa montre. Elle était en avance. De quelques minutes seulement, mais en avance. Soupirant de s'être affolé pour rien, elle se dirigea vers le marchand de glaces devant elle. Une fillette et sa mère pour seule queue, elle regarda le paysage autour d'elle afin de patienter quelques instants. Ce fut rapidement son tour, et elle fut assez stupéfaite quand son regard croisa celui du marchand. Un gros bonhomme imposant, qui exhalait des relents de sueurs. Elle fut prise d'une horrible sentiment de dégoût, mais demanda tout de même deux cornets. Peut-être que le jeune homme voudra se remplir l'estomac avec un peu de sucre ? Elle fouilla rapidement dans son sac et en extirpa quelques pièces qu'elle tendit, après quelques hésitations, à la personne devant elle. Elle arracha le cornet des mains de son interlocuteur et alla s'asseoir sur un banc. Regardant affamé le cornet, elle lécha la glace dégoulinant sur le biscuit. La mixture blanche vint s'écouler le long de son cou, et un frisson glacé lui parcourut l'échine suite au contact de son cou avec le dessert glacé. Ce fut rapidement son tour, et elle fut assez stupéfaite quand son regard croisa celui du marchand. La chaleur qui la faisait suffoquer jusqu'à présent disparu assez rapidement après que la glace ait coulé le long de son corps. Elle regarda, tout en léchant le cornet, l'horloge de l'église qui affichait à présent l'heure qu'elle redoutait tant. Elle jeta un coup d'œil à la fontaine, espérant voir la tignasse blonde son ami. Ô miracle, elle vit au même moment son ami s'avancer vers la fontaine d'un air monotone. Elle laissa couler une goutte sur sa langue, et commença à se lever. Elle courut jusqu'à son ami, et fit un sourire espiègle. Elle était à quelques mètres de lui, mais décida de lui jouer un tour. Elle prit les deux cornets d'une main, et se prépara à lui jouer cette blague de mauvais goût. Au même moment, une étrange fragrance vint s'emparer de son odorat. Pas une odeur dégoûtante, ou ignoble, non une odeur qui vous attire sans que vous ne sachiez trop pourquoi. Une odeur qui vous embaume l'esprit et qui vous fait tourner la tête. Elle plana quelques instants, et fut littéralement broyée par les rêves et arrachée de la réalité. Fort heureusement, une goutte vint s'écraser contra joue, ce qui eu l'effet d'une claque dans la figure. Elle cligna quelques fois des yeux, et sourit à nouveau. Elle s'avança à pas de loup, et lui prit sauvagement le bras. Elle s'avança à pas de loup, et lui prit sauvagement le bras.

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C'était étrange. Étrange de devoir parler à un homme qui vous ressemble tellement. C'était comme se voir dans un miroir, et douter de tous ces souvenirs. Elle était déboussolée, certes, elle se souvenait la troublante ressemblance entre Maksimilian et elle. Mais la pièce était trop sombre pour voir avec lucidité ce visage angélique. Maintenant, elle ne savait plus quoi penser du jeune homme. Elle préféra garder cette pensée dérangeante dans un coin de sa tête, et afficha un air sombre et désintéressé. Elle le regardait avec une lueur absente dans le regard, et lécha à nouveau une goutte s'écoulant de son cornet. Elle releva la tête, et lui tendit un cornet de glace encore intact parce, je ne sais quel miracle. Elle s'en fichait éperdument de faire mauvaise impression ou non, elle était perdue dans ses pensées, en se demandant le pourquoi cette ressemblance. Affichant une moue peut joyeuse, elle le regarda de ses iris bleutés, en attente d'une quelconque réponse. Qui ne tarda pas à venir fort heureusement, le jeune homme lui afficha un sourire des plus charmeurs, et plongea son regard dans celui de la jeune donzelle. Cela indifférait au plus haut point, elle se contentait de lécher langoureusement sa glace vanillée.

« Mademoiselle Kristem! Et bien, je commençais à croire que t'arriverais en retard. T'es très agréable à voir, aujourd'hui. Enfin, plus que d'habitude. Par contre, allons nous éloigner un peu de la foule. »

Idiot pensa-t-elle. Elle ne savait pas pourquoi, mais quand quelqu'un l'appelait mademoiselle, cela avait le don de l'horripiler au plus haut point. Elle secoua la tête et continua de lécher sa glace. Elle lui adressa un simple hochement de tête et se retourna. Où pouvaient ils bien aller ? La place n'était pas spécialement bondée, mais elle ne pouvait ignorer la foule devant elle. La ville libérait un brouhaha monumental, et cela la dégoûta légèrement de cette sortie. Elle avait un mal de crâne absolument insupportable, et quand elle a mal, elle n'est jamais très agréable. Elle se massa doucement sa tempe avec sa main libre. Elle ne savait guère où il pouvait aller. Elle se retourna à nouveau, mais vivement cette fois-ci.

« Et où devrions nous aller, Monsieur Dazdraperma ? »

Elle était d'une humeur massacrante, et il devait le comprendre rapidement où cette ballade allait mal finir. Où pouvaient ils bien aller ? Elle n'allait lui faire subir sa mauvaise humeur alors qu'il l'avait invité avec de bonnes intentions. Elle secoua la tête et releva cette dernière en affichant un de ces plus beaux sourires. Même si dans sa tête, elle rêvait de rentrer chez elle et d'aller s'emmitoufler dans ses couvertures. Elle lécha à nouveau sa glace avec plus d'entrain, et croqua dans le biscuit maintenant visible. Elle était affamée, mais également curieuse de voir où le jeune garçon allait l'emmener. Elle releva la tête vers celle du petit blondinet, et lui lança un regard lourd de sens. Elle attendait sa réponse, et guettait ses lèvres, espérant les voir remuer et un son en sortir.

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